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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

La France fera-t-elle ses adieux à la Corse avant d’accueillir la Wallonie ?

([Opinions, Politique] 2022-03-01 (Doorbraak))


La Wallonie pourrait intégrer la République française en vertu d’un statut spécial lui accordant une large autonomie. Ce faisant, elle pourrait préserver la majeure partie de ses institutions, de ses lois et de ses compétences.

Jacques Lenain, ancien haut-fonctionnaire français, explique minutieusement ce projet dans une [1]analyse disponible en ligne . Le constitutionnaliste Didier Maus confirme la viabilité de l’idée : « Il est tout à fait possible de créer un statut spécial pour la Wallonie en établissant une sorte de mini-constitution sur mesure pour cette région. Il serait alors parfaitement possible de préserver, du moins pour l’essentiel et pour une période donnée, le droit du travail belge, la sécurité sociale et certains « droits annexes » qui relèvent du droit fiscal, du droit des affaires, du droit commercial, etc . »

La Région wallonne – et Bruxelles, le cas échéant – conserveraient alors leurs compétences actuelles, y compris dans le domaine de l’enseignement. Un tel scénario ne serait pas difficile à mettre en œuvre étant donné qu’il existe déjà – dans une moindre mesure, il est vrai – dans certains territoires français. Ceux-ci ont parfois leur propre système de sécurité sociale (Polynésie, Calédonie…), leur propre droit du travail (même s’il est très largement inspiré de la France métropolitaine), des régimes fiscaux particuliers et d’autres systèmes spécifiques (en Corse et dans les territoires d’outre-mer). Selon Jacques Lenain, un tel projet rassurerait les élites wallonnes, qui se font du souci quant à leurs droits acquis.

Boîte de Pandore



Les détracteurs soulignent toutefois que Paris ouvrirait ainsi la boîte de Pandore. Et la capitale française ne serait pas à l’abri de nouvelles revendications pour autant, comme c’est le cas en Corse. Voilà justement où je voulais en venir. Le 2 mars, l’indépendantiste corse Yvan Colonna est brutalement étranglé à la prison d’Arles. Colonna y purgeait une peine à perpétuité pour le meurtre du préfet Claude Érignac en 1998.

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a qualifié l’attaque contre Colonna « d’acte terroriste ». S’ensuit une véritable guérilla urbaine. Au cours des opérations, 130 membres des forces de l’ordre ont été blessés. Des bâtiments publics tels que le palais de justice d’Ajaccio et le bureau des impôts de Bastia ont été incendiés.

[2]Mettons un terme à la comédie belge

Vous imaginez donc l’impasse dans laquelle se trouvait le ministre lorsqu’il s’est attelé à rétablir la paix sur l’île. En réalité, il n’avait d’autre choix que de dire ce que l’Assemblée de Corse (où les nationalistes détiennent 41 des 63 sièges) souhaitait entendre. Et de reconnaître que « l’État est responsable de la protection des personnes qui sont sous sa juridiction, en l’occurrence des prisonniers ».

Lors d’une rencontre avec Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, Gérald Darmanin a ainsi ouvert la porte à des négociations sur le statut de l’île. Il a même déclaré que le gouvernement était prêt à discuter de l’autonomie, évoquant l’idée d’un « statut similaire à celui de la Polynésie ». Toutes les compétences seraient alors transférées, à l’exception de celles du pouvoir législatif. L’article 74 de la Constitution a été invoqué. Celui-ci dispose que « les collectivités d’outre-mer visées par le présent article bénéficient d’un statut qui tient compte des intérêts propres de chacune d’elles au sein de la République ».

Une indépendance inévitable



Un « statut similaire à celui de la Polynésie » dont rêvait Daniel Ducarme, alors président du MR, pour les francophones de Belgique. Nous étions fin 2007. « Cette union de tous les partis flamands me touche au plus intime de ma fierté francophone », avait-il déclaré à l’époque, dans le cadre de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde.

Sur le plateau de l’émission « Les partis pris » présentée par David Pujadas, le chroniqueur français Jean-Michel Apathie s’est dit convaincu que la France ne pourra pas empêcher la Corse de déclarer son indépendance, tôt ou tard.

Mais revenons au cas belge. Si, en 2024, [3]une septième réforme de l’État s’avère impossible, le Parlement flamand, avec une majorité absolue de la N-VA et du Vlaams Belang, pourrait déclarer unilatéralement l’indépendance de la Flandre. À défaut d’un gouvernement centralisé fort (comme celui qui se dresse face aux Catalans en Espagne) à Bruxelles, l’Union européenne n’aurait d’autre choix que d’accepter la scission belge.

« La République française pourrait alors échanger la Corse contre la Wallonie »

Les représentants wallons ne tarderont donc pas à conclure que le général de Gaulle avait raison lorsqu’il s’adressait au professeur Robert Liénard : « Je suis convaincu que vos trois à quatre millions de Wallons n’ont d’avenir que s’ils sont gouvernés par un pays comme la France ».

Si la Wallonie est effectivement abandonnée à son sort, elle devra faire des sacrifices qui conduiront à un bain de sang social. L’économiste Jules Gazon (Université de Liège) a même parlé d’un « climat de révolte ». Dans ce contexte, la République française pourrait échanger la Corse contre la Wallonie.



[1] http://www.belgique-francaise.fr/notes-complementaires/jacques-lenain

[2] https://daardaar.be/rubriques/opinions/mettons-terme-a-comedie-belge/

[3] https://daardaar.be/rubriques/opinions/finances-wallonnes-quand-deux-et-deux-ne-font-pas-quatre/



Ever wondered about the origins of the term "bugs" as applied to computer
technology? U.S. Navy Capt. Grace Murray Hopper has firsthand explanation.
The 74-year-old captain, who is still on active duty, was a pioneer in
computer technology during World War II. At the C.W. Post Center of Long
Island University, Hopper told a group of Long Island public school adminis-
trators that the first computer "bug" was a real bug--a moth. At Harvard
one August night in 1945, Hopper and her associates were working on the
"granddaddy" of modern computers, the Mark I. "Things were going badly;
there was something wrong in one of the circuits of the long glass-enclosed
computer," she said. "Finally, someone located the trouble spot and, using
ordinary tweezers, removed the problem, a two-inch moth. From then on, when
anything went wrong with a computer, we said it had bugs in it." Hopper
said that when the veracity of her story was questioned recently, "I referred
them to my 1945 log book, now in the collection of the Naval Surface Weapons
Center, and they found the remains of that moth taped to the page in
question."
[actually, the term "bug" had even earlier usage in
regard to problems with radio hardware. Ed.]