7 questions, 7 réponses sur les comprimés d’iode
([Travail & Santé] 2022-03-01 (Het Belang Van Limburg))
- Reference: 2022-03_belgaimage-133540773-full-scaled
- News link: https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/7-questions-7-reponses-sur-les-comprimes-diode/
- Source link: https://www.hbvl.be/cnt/dmf20220301_96624214
Depuis que [1]Poutine a demandé à son armée de préparer ses armes nucléaires , les pharmaciens sont assaillis de questions sur les comprimés d’iode. S’ils sont utiles pour les jeunes, il ne faut surtout pas les ingérer à des fins préventives.
« Le plus important, lors d’une catastrophe nucléaire, c’est de trouver un abri à temps et de ne pas entrer en contact avec de l’air contaminé »
Dr Ine Lowyck, endocrinologue au centre ZOL, spécialisé dans la glande thyroïde : « Lors d’une catastrophe nucléaire, de l’iode radioactif peut s’échapper. La glande thyroïde – une glande présente dans la gorge et chargée de réguler le rythme des modifications de matière dans le corps – absorbe cet iode radioactif et le stocke. La radioactivité peut alors engendrer des problèmes depuis l’intérieur de l’organisme. Par exemple, elle augmente les risques de cancer, et chez les femmes enceintes, elle peut causer des malformations du fœtus. Les radiations touchent davantage les plus jeunes, notamment les enfants, ce qui s’explique par la fréquence plus élevée des divisions cellulaires dans leur corps en plein développement. Dans les comprimés d’iode, nous retrouvons de l’iode classique. Lorsque quelqu’un ingère cet iode non radioactif, sa thyroïde en devient saturée, ce qui ne laisse plus de place pour le stockage d’iode radioactif. »
Dr. Lowyck : « Non. Ils offrent une protection contre l’iode radioactif, mais pas contre toutes les autres substances radioactives susceptibles d’être absorbées par l’organisme, comme le césium et le strontium. En cas de catastrophe nucléaire, le plus important, c’est de trouver un abri, de manière à ne pas entrer en contact avec de l’air contaminé. »
« Surtout aux bébés, aux enfants, aux jeunes et aux femmes enceintes. L’utilité pour les personnes plus âgées n’est pas totalement établie, car il faut comparer les avantages et les inconvénients. Ce qui est certain, c’est qu’au-delà de 40 ans, les divisions cellulaires sont beaucoup moins fréquentes, et que par conséquent, les risques de cancer sont réduits . »
« Une trop forte dose d’iode peut engendrer une surproduction d’hormones thyroïdiennes, entre autres chez les personnes présentant un nodule thyroïdien, plus sujettes aux troubles du rythme cardiaque. Ces effets secondaires potentiels chez les plus de 40 ans peuvent parfois s’avérer plus importants que les risques potentiels de la radioactivité. Si vous avez plus de 40 ans, un entretien avec le médecin traitant est recommandé avant l’ingestion de comprimés d’iode . »
« Non, surtout pas. Au contraire. Le timing est capital. Les comprimés n’ont qu’un effet très limité dans le temps. Après 12 heures, ils perdent quasiment tous leurs effets. En principe, il faut prendre les comprimés au moment où les particules radioactives font leur arrivée. Le cas échéant, les autorités nous avertiront, dans les médias ou par SMS par exemple, du moment précis où il faut prendre ces comprimés. Il est donc inutile d’ingérer dès maintenant cet iode, surtout en raison des effets secondaires potentiels . »
« Le dosage varie en fonction des âges. Il est donc très important de lire attentivement la notice. Les enfants en bas âge ont besoin d’une quantité inférieure à celle des adultes. Pour les femmes enceintes, qui rechignent souvent à prendre quelque médicament que ce soit pendant leur grossesse, il est essentiel de prendre des comprimés d’iode dès que les autorités en donnent le signal. »
« Ils sont disponibles gratuitement dans les pharmacies »
Dirk Vos, pharmacien et président du réseau des pharmaciens de Flandre (VAN) : « La plupart des citoyens ont déjà des comprimés d’iode chez eux. Ils peuvent être conservés très longtemps. Les comprimés sont destinés à une utilisation en cas d’accident nucléaire. Mais en raison des inquiétudes suscitées par la situation en Ukraine, les pharmaciens sont assaillis de questions. Il n’est pas nécessaire de se ruer sur ces comprimés, car le stock est suffisant. Puis, en cas d’attaque nucléaire, votre glande thyroïde sera sans doute le moindre de vos soucis . »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/guerre-en-ukraine-le-premier-ministre-se-repand-en-promesses-larmee-na-qua-se-debrouiller/
« Le plus important, lors d’une catastrophe nucléaire, c’est de trouver un abri à temps et de ne pas entrer en contact avec de l’air contaminé »
En quoi les comprimés d’iode sont-ils utiles ?
Dr Ine Lowyck, endocrinologue au centre ZOL, spécialisé dans la glande thyroïde : « Lors d’une catastrophe nucléaire, de l’iode radioactif peut s’échapper. La glande thyroïde – une glande présente dans la gorge et chargée de réguler le rythme des modifications de matière dans le corps – absorbe cet iode radioactif et le stocke. La radioactivité peut alors engendrer des problèmes depuis l’intérieur de l’organisme. Par exemple, elle augmente les risques de cancer, et chez les femmes enceintes, elle peut causer des malformations du fœtus. Les radiations touchent davantage les plus jeunes, notamment les enfants, ce qui s’explique par la fréquence plus élevée des divisions cellulaires dans leur corps en plein développement. Dans les comprimés d’iode, nous retrouvons de l’iode classique. Lorsque quelqu’un ingère cet iode non radioactif, sa thyroïde en devient saturée, ce qui ne laisse plus de place pour le stockage d’iode radioactif. »
Les comprimés d’iode ne protègent-ils pas de tous les rayonnements nucléaires ?
Dr. Lowyck : « Non. Ils offrent une protection contre l’iode radioactif, mais pas contre toutes les autres substances radioactives susceptibles d’être absorbées par l’organisme, comme le césium et le strontium. En cas de catastrophe nucléaire, le plus important, c’est de trouver un abri, de manière à ne pas entrer en contact avec de l’air contaminé. »
À qui sont destinés les comprimés ?
« Surtout aux bébés, aux enfants, aux jeunes et aux femmes enceintes. L’utilité pour les personnes plus âgées n’est pas totalement établie, car il faut comparer les avantages et les inconvénients. Ce qui est certain, c’est qu’au-delà de 40 ans, les divisions cellulaires sont beaucoup moins fréquentes, et que par conséquent, les risques de cancer sont réduits . »
Existe-t-il des effets secondaires ?
« Une trop forte dose d’iode peut engendrer une surproduction d’hormones thyroïdiennes, entre autres chez les personnes présentant un nodule thyroïdien, plus sujettes aux troubles du rythme cardiaque. Ces effets secondaires potentiels chez les plus de 40 ans peuvent parfois s’avérer plus importants que les risques potentiels de la radioactivité. Si vous avez plus de 40 ans, un entretien avec le médecin traitant est recommandé avant l’ingestion de comprimés d’iode . »
Faut-il prendre des comprimés d’iode à titre préventif ?
« Non, surtout pas. Au contraire. Le timing est capital. Les comprimés n’ont qu’un effet très limité dans le temps. Après 12 heures, ils perdent quasiment tous leurs effets. En principe, il faut prendre les comprimés au moment où les particules radioactives font leur arrivée. Le cas échéant, les autorités nous avertiront, dans les médias ou par SMS par exemple, du moment précis où il faut prendre ces comprimés. Il est donc inutile d’ingérer dès maintenant cet iode, surtout en raison des effets secondaires potentiels . »
En cas de nécessité, combien de comprimés faut-il prendre ?
« Le dosage varie en fonction des âges. Il est donc très important de lire attentivement la notice. Les enfants en bas âge ont besoin d’une quantité inférieure à celle des adultes. Pour les femmes enceintes, qui rechignent souvent à prendre quelque médicament que ce soit pendant leur grossesse, il est essentiel de prendre des comprimés d’iode dès que les autorités en donnent le signal. »
Où puis-je me procurer ces comprimés ?
« Ils sont disponibles gratuitement dans les pharmacies »
Dirk Vos, pharmacien et président du réseau des pharmaciens de Flandre (VAN) : « La plupart des citoyens ont déjà des comprimés d’iode chez eux. Ils peuvent être conservés très longtemps. Les comprimés sont destinés à une utilisation en cas d’accident nucléaire. Mais en raison des inquiétudes suscitées par la situation en Ukraine, les pharmaciens sont assaillis de questions. Il n’est pas nécessaire de se ruer sur ces comprimés, car le stock est suffisant. Puis, en cas d’attaque nucléaire, votre glande thyroïde sera sans doute le moindre de vos soucis . »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/guerre-en-ukraine-le-premier-ministre-se-repand-en-promesses-larmee-na-qua-se-debrouiller/