Borsbeek va fusionner avec Anvers, une première depuis 1983
([Politique, Société] 2022-03-01 (DaarDaar))
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Pour la première fois depuis 1983, Anvers va s’agrandir : Borsbeek devrait rejoindre “het Stad” et devenir son dixième district. La commune de Borsbeek et la ville d’Anvers ont signé une déclaration d’intention en vue d’une fusion à partir de 2025. Pour certains habitants, la surprise était de taille.
« Dès le début de mon mayorat en 2013, j’ai dit que Borsbeek était trop petit”, lance le bourgmestre Dis Van Berckelaer. Coincé entre l’aéroport d’Anvers et Wommelgem, Borsbeek est le plus petit village de la province d’Anvers. Avec ses 11.000 habitants et ses 4 kilomètres carrés, il s’agit de la deuxième commune la plus densément peuplée de Flandre (après sa voisine Mortsel).
« C’est très difficile de trouver du personnel. Les communes avoisinantes proposent des barèmes plus élevés que nous. On pêche toujours dans le même ruisseau, mais les poissons sont toujours chez quelqu’un d’autre” , se plaint le bourgmestre issu du parti Borsbeek boven alles (Borsbeek avant tout).
Dis Van Berckelaer, bourgmestre de Borsbeek depuis 2013.
Il est vrai que les communes voisines Wommelgem et Wijnegem perçoivent des revenus grâce à leurs industries ou centres commerciaux. « Si la fusion échoue, il faudra augmenter les taxes, car ce sont nos seuls revenus : on n’a pas de zone PME” , met en garde Dis Van Berckelaer, ancien professeur de français.
Boechout, Wommelgem… Les autorités de Borsbeek ont toqué à la porte de différentes communes voisines pour parler fusion. Elles ont essuyé refus sur refus. « On a même pensé à Knokke, mais c’est trop loin !” , plaisante le bourgmestre.
Il ne restait plus qu’un partenaire possible : le grand frère anversois. Dis Van Berckelaer s’est entretenu en toute discrétion à plusieurs reprises avec son collègue Bart De Wever. Fin 2021, une liste de 10 points proposée par Borsbeek est validée par le bourgmestre anversois.
[1]Fusion entre Anvers et Borsbeek : la stratégie politique de Bart De Wever
En janvier, des flyers distribués dans les boîtes aux lettres viennent confirmer les rumeurs de fusion : « La commune de Borsbeek est à vendre”. Pris de court, le bourgmestre avertit alors son personnel : « Oui, on est en train de parler avec Anvers, mais nous n’avons pas encore d’accord final.”
Dis Van Berckelaer attendait en effet l’aval de la coalition anversoise (N-VA, Vooruit et Open Vld) avant de communiquer officiellement : « Quand ils ont donné leur feu vert fin janvier, on est sorti de notre cachette.”
À Borsbeek, la fusion est LE sujet des conversations entre habitants, explique Nadia, aide à domicile pour le CPAS. Elle est d’ailleurs plutôt favorable à cette fusion : « Ça peut être une solution, mais Borsbeek restera Borsbeek.”
Christine Huybrechts, présidente du conseil des commerçants de Borsbeek, craint quant à elle que cette fusion ne constitue une menace pour le caractère authentique de son village. Elle regrette aussi le manque d’informations : « Ce serait vraiment bien d’organiser un référendum. Certains craignent d’être absorbés par la grande ville.”
Sur certaines vitrines de commerçants, on voit des affiches « J’aime Borsbeek” avec un lien vers le site : www.geenfusie.be, une campagne organisée par le Vlaams Belang qui plaide pour un référendum. Parmi les arguments avancés par le parti d’extrême-droite, on peut lire : « Nous allons devoir accueillir davantage de demandeurs d’asile de la ville”.
Affiche organisée par le Vlaams Belang contre la fusion de Borsbeek et Anvers
“La campagne du Vlaams Belang contient des demi-vérités et beaucoup de mensonges.” réagit le bourgmestre. “On n’a pas encore eu le temps d’expliquer aux citoyens en quoi consistait nos 10 propositions. Nous avons planifié un trajet d’un an pour les en informer. Si, après ça, on réclame un référendum, on le fera, mais il ne faut pas oublier que ça demandera beaucoup de travail pour notre administration, déjà débordée.”
Référendum ou pas, le chemin est encore long avant la fusion effective entre Borsbeek et Anvers, prévue en 2025. Même si les deux parties ont signé une déclaration d’intention, elles doivent encore régler tous les détails. Si la fusion se concrétise, les habitants, à l’instar Nadia, resteront fiers de leur village : “Je ne dirai pas que j’habite à Anvers, mais à Borsbeek!”
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/fusion-entre-anvers-et-borsbeek-la-strategie-politique-de-bart-de-wever/
« Dès le début de mon mayorat en 2013, j’ai dit que Borsbeek était trop petit”, lance le bourgmestre Dis Van Berckelaer. Coincé entre l’aéroport d’Anvers et Wommelgem, Borsbeek est le plus petit village de la province d’Anvers. Avec ses 11.000 habitants et ses 4 kilomètres carrés, il s’agit de la deuxième commune la plus densément peuplée de Flandre (après sa voisine Mortsel).
« C’est très difficile de trouver du personnel. Les communes avoisinantes proposent des barèmes plus élevés que nous. On pêche toujours dans le même ruisseau, mais les poissons sont toujours chez quelqu’un d’autre” , se plaint le bourgmestre issu du parti Borsbeek boven alles (Borsbeek avant tout).
Dis Van Berckelaer, bourgmestre de Borsbeek depuis 2013.
Il est vrai que les communes voisines Wommelgem et Wijnegem perçoivent des revenus grâce à leurs industries ou centres commerciaux. « Si la fusion échoue, il faudra augmenter les taxes, car ce sont nos seuls revenus : on n’a pas de zone PME” , met en garde Dis Van Berckelaer, ancien professeur de français.
Discussions en cachette
Boechout, Wommelgem… Les autorités de Borsbeek ont toqué à la porte de différentes communes voisines pour parler fusion. Elles ont essuyé refus sur refus. « On a même pensé à Knokke, mais c’est trop loin !” , plaisante le bourgmestre.
Il ne restait plus qu’un partenaire possible : le grand frère anversois. Dis Van Berckelaer s’est entretenu en toute discrétion à plusieurs reprises avec son collègue Bart De Wever. Fin 2021, une liste de 10 points proposée par Borsbeek est validée par le bourgmestre anversois.
[1]Fusion entre Anvers et Borsbeek : la stratégie politique de Bart De Wever
En janvier, des flyers distribués dans les boîtes aux lettres viennent confirmer les rumeurs de fusion : « La commune de Borsbeek est à vendre”. Pris de court, le bourgmestre avertit alors son personnel : « Oui, on est en train de parler avec Anvers, mais nous n’avons pas encore d’accord final.”
Dis Van Berckelaer attendait en effet l’aval de la coalition anversoise (N-VA, Vooruit et Open Vld) avant de communiquer officiellement : « Quand ils ont donné leur feu vert fin janvier, on est sorti de notre cachette.”
Vers un référendum ?
À Borsbeek, la fusion est LE sujet des conversations entre habitants, explique Nadia, aide à domicile pour le CPAS. Elle est d’ailleurs plutôt favorable à cette fusion : « Ça peut être une solution, mais Borsbeek restera Borsbeek.”
Christine Huybrechts, présidente du conseil des commerçants de Borsbeek, craint quant à elle que cette fusion ne constitue une menace pour le caractère authentique de son village. Elle regrette aussi le manque d’informations : « Ce serait vraiment bien d’organiser un référendum. Certains craignent d’être absorbés par la grande ville.”
Sur certaines vitrines de commerçants, on voit des affiches « J’aime Borsbeek” avec un lien vers le site : www.geenfusie.be, une campagne organisée par le Vlaams Belang qui plaide pour un référendum. Parmi les arguments avancés par le parti d’extrême-droite, on peut lire : « Nous allons devoir accueillir davantage de demandeurs d’asile de la ville”.
Affiche organisée par le Vlaams Belang contre la fusion de Borsbeek et Anvers
“La campagne du Vlaams Belang contient des demi-vérités et beaucoup de mensonges.” réagit le bourgmestre. “On n’a pas encore eu le temps d’expliquer aux citoyens en quoi consistait nos 10 propositions. Nous avons planifié un trajet d’un an pour les en informer. Si, après ça, on réclame un référendum, on le fera, mais il ne faut pas oublier que ça demandera beaucoup de travail pour notre administration, déjà débordée.”
Référendum ou pas, le chemin est encore long avant la fusion effective entre Borsbeek et Anvers, prévue en 2025. Même si les deux parties ont signé une déclaration d’intention, elles doivent encore régler tous les détails. Si la fusion se concrétise, les habitants, à l’instar Nadia, resteront fiers de leur village : “Je ne dirai pas que j’habite à Anvers, mais à Borsbeek!”
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/fusion-entre-anvers-et-borsbeek-la-strategie-politique-de-bart-de-wever/