Charles Michel, le « président » invisible (jusqu’à la prochaine gaffe)
([Opinions, Politique] 2022-02-01 (Het Laatste Nieuws))
- Reference: 2022-02_belgaimage-185610086-full-scaled
- News link: https://daardaar.be/rubriques/opinions/charles-michel-le-president-invisible-jusqua-la-prochaine-gaffe/
- Source link: https://www.hln.be/binnenland/slangen-op-maandag-zou-er-enig-verschil-zijn-als-we-charles-michel-zouden-vervangen-door-een-willekeurige-andere-politicus-of-door-pakweg-een-aardappel~ae54cbd8/
Loin de moi l’idée d’offenser les ânes (certains de mes meilleurs amis sont des ânes) – mais je doute que ces charmants animaux soient dotés d’un sixième sens qui les empêcherait de trébucher deux fois sur le même caillou. Je leur accorde volontiers le bénéfice du doute, tout comme à Charles Michel, qui nous le demande aujourd’hui.
Charles Michel n’aurait pas vu, dit-il, que le ministre ougandais des Affaires étrangères Jeje Odongo ne serrait la main qu’à lui-même (Charles Michel) et à Emmanuel Macron, passant devant la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen sans la saluer.
Charles Michel a déjà trébuché sur un caillou du même acabit, le jour où il a pris place dans le seul fauteuil préparé par le finaud président turc Erdogan, forçant Mme Von der Leyen, après quelques hésitations embarrassées, à se contenter d’un sofa, un peu à l’écart. Ainsi est né ce qu’on a pu appeler, non sans exagération, le « sofagate » ; et voilà que certains parlent déjà du « sofagate II ».
« Verrait-on la différence si on remplaçait Charles Michel par un autre politique, pris au hasard, ou par une patate ? «
À Charles Michel de s’en expliquer : cela aura au moins l’avantage de faire un peu parler de lui. Qui se rappelle encore l’enthousiasme qui avait saisi la Belgique quand elle avait été invitée à fournir le premier « Président européen » en la personne de notre ex-Premier ministre CD&V, Herman Van Rompuy ? Peut-être voit-on les choses avec plus d’empathie en Wallonie, mais la manière dont Charles Michel joue son rôle sur la scène européenne ne suscite guère d’enthousiasme. La plupart du temps, il est invisible, et ce sont plutôt des chefs de gouvernement qui brandissent le drapeau européen, comme Emmanuel Macron. Verrait-on la différence si on remplaçait Charles Michel par un autre politique, pris au hasard, voire même par une patate ?
Peut-être nous sommes-nous laissés emporter par le terme de « Président de l’Europe ». Dans le cas de M. Van Rompuy, ça sonnait bien, même si cette surévaluation de sa fonction semblait le gêner quelque peu. En l’occurrence, le terme « président » n’est que la traduction de « chairman », et n’a rien en commun avec la fonction qu’exercent MM. Macron, Poutine ou Biden. La « présidence » de Charles Michel est avant tout une fonction de maître de cérémonie pour l’organisation des réunions de chefs d’État, de « Monsieur Loyal » chargé de préserver les égos et les intérêts de chacun.
« Quoique fasse une femme, elle doit le réussir deux fois mieux qu’un homme pour qu’on en pense moitié autant de bien. Heureusement, ce n’est pas très difficile ».
Et si, sur le plan protocolaire, Ursula Von der Leyen et Charles Michel sont sur pied d’égalité, c’est bien la fonction de la première qui pèse le plus lourd. Elle est la patronne incontestée du pouvoir exécutif européen, c’est elle qui répartit les portefeuilles et fixe l’agenda politique. De ces deux personnes, quelle est celle que craignent le plus Viktor Orban, Recep Tayyip Erdogan et Boris Johnson ?
Le ministre Odongo, septuagénaire, ancien militaire et intime du président Museveni, a déjà prouvé qu’il n’était pas le couteau le plus affuté du tiroir. Des personnes qui le connaissent bien disent pourtant de lui qu’il n’éprouve aucun problème à serrer la main des femmes ni à les embrasser. L’inexpérimenté ministre Odongo ne pouvait-il pas imaginer que cette femme assumait une fonction si importante ? Si même les femmes les plus puissantes au monde souffrent encore de ce genre de préjugés, il y a encore du pain sur la planche. Dans les années 1950, déjà, Charlotte Whitton, femme politique canadienne, affirmait que « quoique fasse une femme, elle doit le réussir deux fois mieux qu’un homme pour qu’on en pense moitié autant de bien. Heureusement, ce n’est pas très difficile ».
Charles Michel n’aurait pas vu, dit-il, que le ministre ougandais des Affaires étrangères Jeje Odongo ne serrait la main qu’à lui-même (Charles Michel) et à Emmanuel Macron, passant devant la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen sans la saluer.
Charles Michel a déjà trébuché sur un caillou du même acabit, le jour où il a pris place dans le seul fauteuil préparé par le finaud président turc Erdogan, forçant Mme Von der Leyen, après quelques hésitations embarrassées, à se contenter d’un sofa, un peu à l’écart. Ainsi est né ce qu’on a pu appeler, non sans exagération, le « sofagate » ; et voilà que certains parlent déjà du « sofagate II ».
« Verrait-on la différence si on remplaçait Charles Michel par un autre politique, pris au hasard, ou par une patate ? «
À Charles Michel de s’en expliquer : cela aura au moins l’avantage de faire un peu parler de lui. Qui se rappelle encore l’enthousiasme qui avait saisi la Belgique quand elle avait été invitée à fournir le premier « Président européen » en la personne de notre ex-Premier ministre CD&V, Herman Van Rompuy ? Peut-être voit-on les choses avec plus d’empathie en Wallonie, mais la manière dont Charles Michel joue son rôle sur la scène européenne ne suscite guère d’enthousiasme. La plupart du temps, il est invisible, et ce sont plutôt des chefs de gouvernement qui brandissent le drapeau européen, comme Emmanuel Macron. Verrait-on la différence si on remplaçait Charles Michel par un autre politique, pris au hasard, voire même par une patate ?
Peut-être nous sommes-nous laissés emporter par le terme de « Président de l’Europe ». Dans le cas de M. Van Rompuy, ça sonnait bien, même si cette surévaluation de sa fonction semblait le gêner quelque peu. En l’occurrence, le terme « président » n’est que la traduction de « chairman », et n’a rien en commun avec la fonction qu’exercent MM. Macron, Poutine ou Biden. La « présidence » de Charles Michel est avant tout une fonction de maître de cérémonie pour l’organisation des réunions de chefs d’État, de « Monsieur Loyal » chargé de préserver les égos et les intérêts de chacun.
« Quoique fasse une femme, elle doit le réussir deux fois mieux qu’un homme pour qu’on en pense moitié autant de bien. Heureusement, ce n’est pas très difficile ».
Et si, sur le plan protocolaire, Ursula Von der Leyen et Charles Michel sont sur pied d’égalité, c’est bien la fonction de la première qui pèse le plus lourd. Elle est la patronne incontestée du pouvoir exécutif européen, c’est elle qui répartit les portefeuilles et fixe l’agenda politique. De ces deux personnes, quelle est celle que craignent le plus Viktor Orban, Recep Tayyip Erdogan et Boris Johnson ?
Le ministre Odongo, septuagénaire, ancien militaire et intime du président Museveni, a déjà prouvé qu’il n’était pas le couteau le plus affuté du tiroir. Des personnes qui le connaissent bien disent pourtant de lui qu’il n’éprouve aucun problème à serrer la main des femmes ni à les embrasser. L’inexpérimenté ministre Odongo ne pouvait-il pas imaginer que cette femme assumait une fonction si importante ? Si même les femmes les plus puissantes au monde souffrent encore de ce genre de préjugés, il y a encore du pain sur la planche. Dans les années 1950, déjà, Charlotte Whitton, femme politique canadienne, affirmait que « quoique fasse une femme, elle doit le réussir deux fois mieux qu’un homme pour qu’on en pense moitié autant de bien. Heureusement, ce n’est pas très difficile ».