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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

La Belgique, plus généreuse qu’on le croit en nombre de lits d’hôpitaux

([Travail & Santé] 2022-01-01 (De Morgen))


Ces deux années de pandémie ont été riches d’enseignements sur les forces et les faiblesses de notre système de santé.

L’absence de cohérence dans les politiques de soin



D’emblée est apparue la douloureuse absence de cohérence dans nos politiques. Prendre vite de bonnes décisions s’est rapidement avéré difficile, et nos soignants ont vite été débordés. Les hôpitaux ont réduit leurs activités, et rationalisé leurs services d’urgence. Les généralistes ont basculé vers la télémédecine et mis en place des centres de tri et de test. De nombreux soins « ordinaires » ont été reportés à plus tard, avec des conséquences parfois néfastes. Le bien-être mental des soignants, comme celui de la population, en a pris un sérieux coup – et cela continue encore aujourd’hui.

Dans cette crise du Covid, nos voisins mobilisent très différemment les ressources limitées dont ils disposent.

Et il y a des leçons à en tirer.

Que nous apprend le taux d’occupation de lits ?



Experts et décideurs fondent souvent leurs décisions sur le chiffre des hospitalisations. Mais ces chiffres, justement, que nous apprennent-ils sur notre système de soins de santé ? Où sont les risques, où sont les opportunités ?

Prenons par exemple le taux d’occupation de nos services de soins intensifs, au (très onéreux) sommet de notre pyramide de soins de santé. Pendant la pandémie, l’OCDE a collationné – et publié – les données de différentes autorités nationales.

En Belgique, le nombre de lits de soins intensifs est 2,5 fois plus élevé qu’aux Pays-Bas, et presque 8 fois plus élevé qu’en Suède. Il dépasse même de 6 % celui de la France, pays dont le système de soins de santé est souvent comparé au nôtre. Il est frappant de constater que pendant la pandémie, la probabilité d’aboutir aux soins intensifs était plus élevée pour un patient belge que pour un patient néerlandais. Plus de deux fois plus élevée, même, pendant la deuxième et la troisième vague.

La grande accessibilité de nos hôpitaux



Et que dire des hospitalisations ! Là, les écarts sont encore plus importants : à certains moments de la deuxième vague, la probabilité d’être hospitalisé était six fois plus élevée pour un patient belge que pour un patient néerlandais. Pendant la vague actuelle, elle est même dix fois plus élevée que pour un patient suédois.

Serait-ce la grande accessibilité de nos hôpitaux qui a mené ces nombreux patients vers les lits de soins intensifs ? Après tout, l’offre est plus élevée chez nous que dans les pays voisins.

Ou au contraire les soins de première ligne seraient-ils insuffisamment outillés pour soigner les patients à domicile ? Par soins de première ligne, entendez les soignants, les médecins, notre système de soins à domicile, mais aussi les centres d’hébergement et de soins – alors que ceux-ci proposent pourtant deux fois plus de places en Flandre qu’aux Pays-Bas.

Il est urgent d’analyser les forces en jeu dans notre système de santé.



Par comparaison à l’étranger, la Belgique est richement dotée en offres de prestations de soins intra-muros . Cela menace d’ailleurs l’équilibre financier du système. Or aujourd’hui encore, le débat sur l’endurance de notre système de soins de santé vise surtout le secteur hospitalier.

Dans cette crise, nos voisins mobilisent très différemment les ressources limitées dont ils disposent. Il y a des leçons à en tirer. Notamment — et c’est essentiel — en s’intéressant à la meilleure manière de soutenir les intervenants de première ligne, moins onéreux, pour soigner davantage et mieux la population à domicile. Et soulager ainsi les très onéreux soins hospitaliers.

[1]Belgique: « Pourquoi il faut régionaliser nos soins de santé »



[1] https://daardaar.be/rubriques/opinions/belgique-pourquoi-il-faut-regionaliser-nos-soins-de-sante/



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-- via Bram Moolenaar