Menace russe en Ukraine: les troupes belges sont prêtes… Vraiment?
([Opinions] 2022-01-01 (Het Laatste Nieuws))
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La crise qui gronde entre la Russie et l’Ukraine est bien plus proche « de notre porte » qu’on ne le pense. À vol d’oiseau, la frontière ukrainienne n’est pas plus éloignée de Bruxelles que ne l’est Rome, par exemple. Mais pas de panique : l’armée belge s’est dite « prête » à déployer trois cents troupes, au cas où. Selon les experts, celles-ci ne tiendraient néanmoins pas plus de quelques semaines en cas de conflit, faute de munitions. Pour tout dire, nos canons ne seraient même pas parvenus à envoyer un simple e-mail à Vladimir Poutine ces dernières semaines. En cause : la récente cyberattaque russe qui a paralysé la Défense. Le moment est donc venu de s’interroger : avons-nous encore besoin de militaires bons pour la guerre ?
Tel est le sujet de l’une des conférences TED les plus interpellantes qui soient, disponible sur Youtube. Durant ces rencontres inspirantes, des scientifiques, des artistes et des entrepreneurs issus du monde de la technologie viennent expliquer comment ils contribuent, chacun à leur manière, à un monde meilleur. Le Néerlandais Peter van Uhm y apparaît sans microscope ni stylo. « Mon instrument à moi, c’est mon fusil », clame-t-il en exhibant une mitrailleuse automatique face au public. L’ancien numéro un de l’armée néerlandaise tient ensuite un discours incendiaire expliquant en quoi, selon lui, cette arme à feu peut « améliorer les choses ». « Il ne s’agit pas de tirer pour tuer, ni d’éliminer qui que ce soit, mais de dissuader les agresseurs, de protéger les plus vulnérables, de défendre les valeurs démocratiques et de lutter pour notre liberté.
S’il ne faut pas nécessairement être d’accord sur toute la ligne avec la vision de ce haut gradé, force est de reconnaître que « les armes en tant qu’instrument » pourraient s’avérer utiles en ce moment, alors que la Russie a rassemblé 100.000 troupes aux portes de l’Ukraine. En comparaison, les 300 militaires envoyés à l’échauffement par la Belgique prêtent à sourire. Jonathan Holslag, professeur en politique internationale à la VUB, dresse un tableau encore plus alarmiste : en situation réelle, notre armée ne pourrait approvisionner un tel contingent en munitions que durant quelques semaines, tout au plus. Au cours des années précédentes, la Belgique a tellement mis le paquet dans la lutte contre le terrorisme et l’aide humanitaire que nous ne serions plus en mesure, d’après lui, d’entrer en guerre. Et ce n’est pas le fantastique travail de déblayage effectué par nos militaires lors des dernières inondations qui fera trembler Poutine.
Mais au fond, pourquoi y a-t-il lieu de s’inquiéter ? Parce que les évènements qui se trament sont bien plus proches qu’il n’y paraît. La capitale ukrainienne n’est pas plus loin de chez vous que Málaga, où vous passez vos vacances au soleil. Et surtout, parce que le conflit naissant risque de nous toucher, vous et moi, au portefeuille. Les bourses sont déjà dans la tourmente et le prix du gaz – dont la Russie est l’un des principaux pays exportateurs – menace de flamber en cas d’escalade conflictuelle.
À tout le moins, la question mérite débat : une armée (européenne) bien équipée – et par conséquence dissuasive – n’est-elle pas le meilleur moyen de ne jamais devoir entrer en guerre ?
Tel est le sujet de l’une des conférences TED les plus interpellantes qui soient, disponible sur Youtube. Durant ces rencontres inspirantes, des scientifiques, des artistes et des entrepreneurs issus du monde de la technologie viennent expliquer comment ils contribuent, chacun à leur manière, à un monde meilleur. Le Néerlandais Peter van Uhm y apparaît sans microscope ni stylo. « Mon instrument à moi, c’est mon fusil », clame-t-il en exhibant une mitrailleuse automatique face au public. L’ancien numéro un de l’armée néerlandaise tient ensuite un discours incendiaire expliquant en quoi, selon lui, cette arme à feu peut « améliorer les choses ». « Il ne s’agit pas de tirer pour tuer, ni d’éliminer qui que ce soit, mais de dissuader les agresseurs, de protéger les plus vulnérables, de défendre les valeurs démocratiques et de lutter pour notre liberté.
S’il ne faut pas nécessairement être d’accord sur toute la ligne avec la vision de ce haut gradé, force est de reconnaître que « les armes en tant qu’instrument » pourraient s’avérer utiles en ce moment, alors que la Russie a rassemblé 100.000 troupes aux portes de l’Ukraine. En comparaison, les 300 militaires envoyés à l’échauffement par la Belgique prêtent à sourire. Jonathan Holslag, professeur en politique internationale à la VUB, dresse un tableau encore plus alarmiste : en situation réelle, notre armée ne pourrait approvisionner un tel contingent en munitions que durant quelques semaines, tout au plus. Au cours des années précédentes, la Belgique a tellement mis le paquet dans la lutte contre le terrorisme et l’aide humanitaire que nous ne serions plus en mesure, d’après lui, d’entrer en guerre. Et ce n’est pas le fantastique travail de déblayage effectué par nos militaires lors des dernières inondations qui fera trembler Poutine.
Mais au fond, pourquoi y a-t-il lieu de s’inquiéter ? Parce que les évènements qui se trament sont bien plus proches qu’il n’y paraît. La capitale ukrainienne n’est pas plus loin de chez vous que Málaga, où vous passez vos vacances au soleil. Et surtout, parce que le conflit naissant risque de nous toucher, vous et moi, au portefeuille. Les bourses sont déjà dans la tourmente et le prix du gaz – dont la Russie est l’un des principaux pays exportateurs – menace de flamber en cas d’escalade conflictuelle.
À tout le moins, la question mérite débat : une armée (européenne) bien équipée – et par conséquence dissuasive – n’est-elle pas le meilleur moyen de ne jamais devoir entrer en guerre ?