Sécurité routière: la Flandre sur la mauvaise voie
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Au départ, les radars tronçons avaient tout de la solution miracle pour lutter contre les fous du volant. L’effet est double : les automobilistes passent à la caisse s’ils dépassent la vitesse autorisée et, surtout, ils apprennent à respecter les règles partout. Les radars tronçons passent inaperçus. Personne n’y échappe. Désormais, la vieille méthode consistant à donner un coup de frein avant de remettre les gaz une fois le radar passé ne fonctionne plus.
Les radars tronçons permettent de renforcer la sécurité routière, à condition qu’ils ne soient pas confiés à des entreprises privées. Sur papier, l’offre clé en main que ces dernières proposent aux communes est alléchante : elle leur garantit des recettes supplémentaires sans leur exiger le moindre effort. Mais elle va à l’encontre de l’objectif affiché, à savoir des routes plus sûres. Plus les contrevenants sont nombreux, plus l’entreprise engrange des bénéfices. Dans les zones 30 et 50, où les communes peuvent depuis peu percevoir les amendes, les contrats sont clairs et explicites : il s’agit de tirer sur tout ce qui bouge.
Depuis que le premier radar fixe a donné lieu à la première amende, tout le monde sait pertinemment que la sanction n’améliore pas la sécurité routière. Verbaliser est un mal nécessaire qui ne peut être une fin en soi. Avant de se faire pincer, le chauffard peut avoir causé des ravages et des tragédies humaines.
La sécurité routière n’est pas l’unique question. Le fait que l’autorité publique se vende aux entreprises privées est tout aussi préoccupant. D’autant plus dans le domaine la sécurité, qui va des caméras de surveillance aux agents de gardiennage. Le gouvernement devrait mettre un point d’honneur à garder lui-même le contrôle de la sécurité des citoyens. A fortiori sur les routes. Céder des tâches essentielles revient à laisser le champ libre aux requins qui sentent le filon. Et qui n’en ont cure de la vie privée des gens, pas plus que de la sécurité routière. Bart Somers et Lydia Peeters, ministres libéraux à l’origine du problème, seraient bien inspirés de ne pas se limiter à « attendre l’évaluation ».