La mort de deux sans-abri échauffe les esprits à Anvers
([Politique] 2021-12-01 (De Standaard))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/la-mort-de-deux-sans-abri-echauffe-les-esprits-a-anvers/
- Source link: https://www.standaard.be/cnt/dmf20211201_98249805
Lors du dernier conseil communal d’Anvers, le bourgmestre Bart De Wever (N-VA) et plusieurs conseillers communaux de l’opposition se sont accrochés lors du débat consacré à deux sans-abri, Mike et Wesley, dont le corps sans vie a été retrouvé, il y a trois semaines, dans le parking à vélos souterrain de la Koningin Astridplein.
Interviewé par la télévision anversoise ATV, le bourgmestre Bart De Wever avait qualifié ces décès de tragiques, ajoutant que « dans [notre] ville, certaines personnes vivent dans une misère totale, selon un mode de vie presque animal ».
Ces paroles du bourgmestre en ont choqué plus d’un, et en particulier les conseillers communaux Peter Mertens (PVDA) et Nahima Lanjri (CD&V), qui les jugent indignes.
Mme Lanjri est allée plus loin, estimant « outrageant de réagir à ce drame par de telles déclarations, évoquant à la fois à propos de ces personnes un mode de vie misérable et animal et le fait qu’elles seraient toutes toxicomanes. »
« Je n’ai de leçons de dignité humaine à recevoir de personne »
Élevant la voix, le bourgmestre De Wever l’a interrompue par une exclamation : « il y a des limites ! Je ne tolérerai pas qu’on ose prétendre ici que nous balayons du revers de la main [les malheurs de] ces personnes. Si vous tenez à me citer, citez-moi correctement. Je ressens beaucoup d’empathie pour elles. Et j’ai dit combien je trouve tout cela tragique. Je n’ai aucune leçon de dignité humaine à recevoir, et certainement pas de la part d’un communiste. Si vous vouliez vous donner la peine de vérifier l’ampleur des ressources que nous investissons pour aider cette population, pour leur trouver des formes d’accueil adaptées, pour les loger, pour leur tendre la main, etc., vous ne diriez pas de pareilles stupidités. Cela dit, nous n’en ferons jamais assez, je ne le sais que trop. »
Le débat avait pourtant commencé dans la sérénité. Au début de son intervention, Peter Mertens avait cité les noms des 48 personnes sans abri décédées en un an à Anvers, avant de déposer une motion visant à maintenir ouverts toute l’année les hébergements de nuit pour sans-abri. « Les travailleurs sociaux eux-mêmes estiment que c’est une des décisions indispensables à prendre », avait indiqué M. Mertens. « Cela représente un coût de 966.000 euros, soit 0,04% du budget de la ville. Bien sûr, cela ne suffira pas pour résoudre tous les problèmes, mais ce serait un signal fort et nécessaire. Écoutez les travailleurs sociaux. Personne, à Anvers, ne devrait être réduit à dormir dans la rue. »
« Dans notre ville, certains sans-abri ne trouvent pas de place d’accueil. »
La conseillère communale Groen Karen Maes a alors pris la parole. « Si tous les moyens mis en oeuvre se révèlent insuffisants, il relève de la responsabilité de ce conseil d’étudier les mesures supplémentaires à prendre. Dans notre ville, certains sans-abri ne trouvent pas de place d’accueil. Et il y a des raisons à cela : les grands dortoirs les effraient ; ils sont trop dépendants de substances addictives, ces obstacles leur paraissent infranchissables. Voter cette motion serait un signal fort, manifestant notre refus de ces 48 décès dans les rues de notre ville.
Tom Meeuws (Vooruit), échevin des Affaires sociales et de la Lutte contre la pauvreté, a alors lancé un appel au calme. « Ce qui est arrivé est tragique. Au lendemain du décès de Mike et de Wesley, j’ai pris contact avec les associations concernées pour évoquer ensemble les initiatives supplémentaires à prendre. Pour 2022, nous avons mis en place un budget record de 11 millions d’euros pour les financer. »
Malgré le vote des partis Groen, PVDA et CD&V en faveur de la motion, celle-ci a été rejetée par un total de 26 voix « contre ».
Interviewé par la télévision anversoise ATV, le bourgmestre Bart De Wever avait qualifié ces décès de tragiques, ajoutant que « dans [notre] ville, certaines personnes vivent dans une misère totale, selon un mode de vie presque animal ».
Ces paroles du bourgmestre en ont choqué plus d’un, et en particulier les conseillers communaux Peter Mertens (PVDA) et Nahima Lanjri (CD&V), qui les jugent indignes.
Mme Lanjri est allée plus loin, estimant « outrageant de réagir à ce drame par de telles déclarations, évoquant à la fois à propos de ces personnes un mode de vie misérable et animal et le fait qu’elles seraient toutes toxicomanes. »
« Je n’ai de leçons de dignité humaine à recevoir de personne »
Élevant la voix, le bourgmestre De Wever l’a interrompue par une exclamation : « il y a des limites ! Je ne tolérerai pas qu’on ose prétendre ici que nous balayons du revers de la main [les malheurs de] ces personnes. Si vous tenez à me citer, citez-moi correctement. Je ressens beaucoup d’empathie pour elles. Et j’ai dit combien je trouve tout cela tragique. Je n’ai aucune leçon de dignité humaine à recevoir, et certainement pas de la part d’un communiste. Si vous vouliez vous donner la peine de vérifier l’ampleur des ressources que nous investissons pour aider cette population, pour leur trouver des formes d’accueil adaptées, pour les loger, pour leur tendre la main, etc., vous ne diriez pas de pareilles stupidités. Cela dit, nous n’en ferons jamais assez, je ne le sais que trop. »
Le débat avait pourtant commencé dans la sérénité. Au début de son intervention, Peter Mertens avait cité les noms des 48 personnes sans abri décédées en un an à Anvers, avant de déposer une motion visant à maintenir ouverts toute l’année les hébergements de nuit pour sans-abri. « Les travailleurs sociaux eux-mêmes estiment que c’est une des décisions indispensables à prendre », avait indiqué M. Mertens. « Cela représente un coût de 966.000 euros, soit 0,04% du budget de la ville. Bien sûr, cela ne suffira pas pour résoudre tous les problèmes, mais ce serait un signal fort et nécessaire. Écoutez les travailleurs sociaux. Personne, à Anvers, ne devrait être réduit à dormir dans la rue. »
« Dans notre ville, certains sans-abri ne trouvent pas de place d’accueil. »
La conseillère communale Groen Karen Maes a alors pris la parole. « Si tous les moyens mis en oeuvre se révèlent insuffisants, il relève de la responsabilité de ce conseil d’étudier les mesures supplémentaires à prendre. Dans notre ville, certains sans-abri ne trouvent pas de place d’accueil. Et il y a des raisons à cela : les grands dortoirs les effraient ; ils sont trop dépendants de substances addictives, ces obstacles leur paraissent infranchissables. Voter cette motion serait un signal fort, manifestant notre refus de ces 48 décès dans les rues de notre ville.
Tom Meeuws (Vooruit), échevin des Affaires sociales et de la Lutte contre la pauvreté, a alors lancé un appel au calme. « Ce qui est arrivé est tragique. Au lendemain du décès de Mike et de Wesley, j’ai pris contact avec les associations concernées pour évoquer ensemble les initiatives supplémentaires à prendre. Pour 2022, nous avons mis en place un budget record de 11 millions d’euros pour les financer. »
Malgré le vote des partis Groen, PVDA et CD&V en faveur de la motion, celle-ci a été rejetée par un total de 26 voix « contre ».