Vaccin vs surpoids : « Get boosted ? » ou « Get healthy ! »
([Travail & Santé] 2021-12-01 (Het Laatste Nieuws))
- Reference: 2021-12_fitness-room-1180062_1920
- News link: https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/vaccin-vs-surpoids-get-boosted-ou-get-healthy/
- Source link: https://www.hln.be/binnenland/onze-opinie-get-boosted-absoluut-maar-wanneer-zetten-we-ook-in-op-get-healthy~a2f1e985/?referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F
« Get boosted ! ». En français : « Allez chercher votre troisième piqûre ! » Ces deux mots, martelés par le Premier ministre britannique Boris Johnson, résument le message qui dominera la lutte contre le variant omicron au cours des prochaines semaines. Au Royaume-Uni en effet, on envisage une offensive éclair, avec un objectif simple : un million de piqûres par jour.
Le thème de la vaccination est évidemment essentiel. Malheureusement, il risque de faire dévier cet important débat sur une voie de garage. Ainsi, le grand patron de l’hôpital universitaire de la VUB (UZ -Brussel) à Bruxelles, Marc Noppen, rappelait ce week-end le rôle majeur du surpoids chez les 2400 patients covid qu’il a vus passer en soins intensifs depuis deux ans. Et de mentionner la part du budget de la santé consacré à la prévention : deux pour cent. On en perdrait son latin, non ?
Sven Nys, légende vivante du monde cycliste, est l’un des rares à avoir tenté de lancer le débat dans un tweet publié en juin : « J’aimerais vraiment aborder un débat avec Marc Van Ranst sur la nécessité d’un mode de vie sain, entre autres stratégies permettant d’éviter l’hospitalisation. Voilà plus d’un an que je suis consciencieusement ses recommandations. Mais j’espère avoir un jour la chance de le convaincre, lui aussi. # keepmoving ».
« Chez les patients covid hospitalisés en soins intensifs, le surpoids reste un facteur crucial. Mais bien sûr, il est plus difficile et radical de modifier son style de vie que de porter un masque. »
La réponse initiale du virologue débordait d’enthousiasme : « Sven, tu prêches un convaincu. Je vais commencer par perdre 15 kgs et faire plus de sport ! D’autres amateurs ? » Six mois plus tard, pourtant, interrogé sur le même sujet par un de nos journalistes, le même Van Ranst semble nettement plus terre à terre. « On ne voit pas encore beaucoup de résultats. Ce n’est pas faute d’essayer, mais quelque chose se met toujours en travers. Ce n’est pas encore une réussite. »
Ce n’est guère étonnant. Il est bien plus difficile et radical de changer de mode de vie que de porter un masque. En revanche, un tel changement a un impact majeur. Comme le précisait Marc Noppen au micro de l’émission « Touché » de la chaîne flamande Radio 1, bon nombre des patients covid en soins intensifs à l’UZ Brussel, ces deux dernières années, ne s’y seraient jamais retrouvées si leur mode de vie avait été plus sain. Mais bien sûr, il est plus difficile et radical de modifier son style de vie que de porter un masque.
Bien sûr, on ne peut obliger personne à vivre plus sainement ou à bouger davantage. Cela reste un choix personnel. En revanche, déplacer quelques pour cent du budget de la santé vers la case « prévention » pourrait changer beaucoup de choses. Pour que toute personne qui le décide puisse plus facilement parvenir à bouger plus, à manger mieux, ou à arrêter de fumer.
En Flandre, nous avons toute l’expertise nécessaire, et amplement. Après tout, vivre sainement n’est pas nécessairement difficile ni pénible, comme le prouvent chaque jour des célébrités comme Evy Gruyaert, égérie du mouvement « Start to run », Pascale Naessens, auteure de livres de cuisine saine, ou des athlètes comme Sven Nys ou Élodie Ouédraogo.
Qui sait : une telle approche pourrait même convaincre certains non-vaccinés. J’en ai rencontré, et bien souvent, ce sont justement des personnes pratiquant un mode de vie sain et actif. L’erreur qu’elles commettent, c’est de croire que cela suffit à leur garantir une protection efficace contre une maladie virale inconnue comme la Covid-19. Bien sûr, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’au-delà des vaccins et des masques buccaux, une vie saine est un important élément de défense contre la pandémie. Avec un peu de compréhension et d’attention, cela pourrait même convaincre certains non-vaccinés d’écouter les arguments pro-vaccination.
Aujourd’hui, pourtant, le slogan « get boosted » reste à l’évidence la meilleure et la plus rapide des réponses dans la course contre le variant omicron. Mais si cette pandémie est un marathon – ce que prédisent les experts depuis quelque temps déjà – l’injonction « get healthy » se révélera tout aussi importante à terme.
Le thème de la vaccination est évidemment essentiel. Malheureusement, il risque de faire dévier cet important débat sur une voie de garage. Ainsi, le grand patron de l’hôpital universitaire de la VUB (UZ -Brussel) à Bruxelles, Marc Noppen, rappelait ce week-end le rôle majeur du surpoids chez les 2400 patients covid qu’il a vus passer en soins intensifs depuis deux ans. Et de mentionner la part du budget de la santé consacré à la prévention : deux pour cent. On en perdrait son latin, non ?
Sven Nys, légende vivante du monde cycliste, est l’un des rares à avoir tenté de lancer le débat dans un tweet publié en juin : « J’aimerais vraiment aborder un débat avec Marc Van Ranst sur la nécessité d’un mode de vie sain, entre autres stratégies permettant d’éviter l’hospitalisation. Voilà plus d’un an que je suis consciencieusement ses recommandations. Mais j’espère avoir un jour la chance de le convaincre, lui aussi. # keepmoving ».
« Chez les patients covid hospitalisés en soins intensifs, le surpoids reste un facteur crucial. Mais bien sûr, il est plus difficile et radical de modifier son style de vie que de porter un masque. »
La réponse initiale du virologue débordait d’enthousiasme : « Sven, tu prêches un convaincu. Je vais commencer par perdre 15 kgs et faire plus de sport ! D’autres amateurs ? » Six mois plus tard, pourtant, interrogé sur le même sujet par un de nos journalistes, le même Van Ranst semble nettement plus terre à terre. « On ne voit pas encore beaucoup de résultats. Ce n’est pas faute d’essayer, mais quelque chose se met toujours en travers. Ce n’est pas encore une réussite. »
Ce n’est guère étonnant. Il est bien plus difficile et radical de changer de mode de vie que de porter un masque. En revanche, un tel changement a un impact majeur. Comme le précisait Marc Noppen au micro de l’émission « Touché » de la chaîne flamande Radio 1, bon nombre des patients covid en soins intensifs à l’UZ Brussel, ces deux dernières années, ne s’y seraient jamais retrouvées si leur mode de vie avait été plus sain. Mais bien sûr, il est plus difficile et radical de modifier son style de vie que de porter un masque.
Bien sûr, on ne peut obliger personne à vivre plus sainement ou à bouger davantage. Cela reste un choix personnel. En revanche, déplacer quelques pour cent du budget de la santé vers la case « prévention » pourrait changer beaucoup de choses. Pour que toute personne qui le décide puisse plus facilement parvenir à bouger plus, à manger mieux, ou à arrêter de fumer.
En Flandre, nous avons toute l’expertise nécessaire, et amplement. Après tout, vivre sainement n’est pas nécessairement difficile ni pénible, comme le prouvent chaque jour des célébrités comme Evy Gruyaert, égérie du mouvement « Start to run », Pascale Naessens, auteure de livres de cuisine saine, ou des athlètes comme Sven Nys ou Élodie Ouédraogo.
Qui sait : une telle approche pourrait même convaincre certains non-vaccinés. J’en ai rencontré, et bien souvent, ce sont justement des personnes pratiquant un mode de vie sain et actif. L’erreur qu’elles commettent, c’est de croire que cela suffit à leur garantir une protection efficace contre une maladie virale inconnue comme la Covid-19. Bien sûr, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’au-delà des vaccins et des masques buccaux, une vie saine est un important élément de défense contre la pandémie. Avec un peu de compréhension et d’attention, cela pourrait même convaincre certains non-vaccinés d’écouter les arguments pro-vaccination.
Aujourd’hui, pourtant, le slogan « get boosted » reste à l’évidence la meilleure et la plus rapide des réponses dans la course contre le variant omicron. Mais si cette pandémie est un marathon – ce que prédisent les experts depuis quelque temps déjà – l’injonction « get healthy » se révélera tout aussi importante à terme.