Les syndicats sont-ils vraiment nos alliés ?
([Opinions] 2021-12-01 (Het Laatste Nieuws))
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Des membres du personnel soignant qui veulent assiéger le cabinet de Franck Vandenbroucke (Vooruit). Du gaz lacrymogène. Les soignants en colère qui cognent à la porte alors qu’une délégation syndicale discute autour d’une table avec le ministre de la Santé. La scène illustre à merveille l’ardeur du ressentiment que suscite l’obligation vaccinale.
Une minorité, certes, mais une minorité coriace. Et cette minorité bénéficie du soutien des puissants syndicats. Car puissants, ils le sont, surtout dans le sud du pays. D’autant plus qu’ils ont l’oreille d’hommes aussi puissants que Paul Magnette (PS) et Raoul Hedebouw (PTB). Mais quel est le rôle des syndicats ? Pour le savoir, marchons un peu dans les rues de la capitale.
Les syndicats ne sont pas opposés à la vaccination. C’est ce qu’ils disent, mais pour l’entendre, il faut avoir l’ouïe bien fine. Car dans les faits, il est difficile de s’en apercevoir. On ne voit pas beaucoup d’efforts pour convaincre le personnel soignant de l’intérêt de se faire vacciner. Pourtant, c’est la logique même. Un vaccin protège le personnel face aux maladies, et donc face à la saturation des services. Un vaccin protège les patients plus vulnérables dont le personnel soignant s’occupe au mieux, jour après jour. Bref : il protège le personnel et les patients.
Les arguments en sa défaveur ne tiennent pas la route. Lorsque les syndicats soutiennent l’opposition d’une minorité obtuse, ils démontrent à quel point ils s’éloignent de la défense des intérêts du personnel soignant, mais aussi de ceux de la société. De surcroît, ils donnent des ailes aux mouvements antivax. Plutôt que de chercher à convaincre les gens de se faire vacciner, ils attisent le feu. Celles et ceux qui refusent la vaccination risquent de perdre leur emploi, ce qui ne fera qu’aggraver le manque de personnel. « Ceci mettra en danger le secteur », fustigent les syndicats. Eh oui, les syndicats soutiennent donc ceux qui luttent contre la vaccination obligatoire. C’est pratique, un allié aussi puissant à ses côtés.
Le secteur a pourtant de très bonnes raisons de descendre dans la rue. En effet, le personnel soignant est une victime de la gestion de la quatrième vague par le politique. Les soignants sont fatigués, et ils en ont marre. L’UZ de Gand se sent tellement sous tension qu’il a décidé de libérer moins de lits en soins intensifs pendant les congés de Noël, de manière à laisser le personnel prendre congé. Normal : lorsque la pression augmente, il faut davantage de soupapes. Et pour cela, la vaccination obligatoire n’est même pas nécessaire. Mais bon, ce n’est pas le sujet de la manifestation, même si un parti comme le PTB souhaite jouer cette carte-là.
Pendant la manifestation, nous avons lu, sur une pancarte : « Nurse lives matter ». Il fallait oser. C’est toute la société qui souffre. Le variant omicron – difficile de trouver un nom plus sinistre – suscite encore beaucoup d’incertitudes de nos jours. Un pays bien préparé en vaut deux, mais il nous reste peu de temps pour nous préparer. Les syndicats sont nos alliés. Mais avec des alliés pareils à nos côtés, on préférerait ne pas partir en guerre. Les syndicats ne sont plus qu’une caricature de ce qu’ils ont été autrefois, dans un passé glorieux.
Une minorité, certes, mais une minorité coriace. Et cette minorité bénéficie du soutien des puissants syndicats. Car puissants, ils le sont, surtout dans le sud du pays. D’autant plus qu’ils ont l’oreille d’hommes aussi puissants que Paul Magnette (PS) et Raoul Hedebouw (PTB). Mais quel est le rôle des syndicats ? Pour le savoir, marchons un peu dans les rues de la capitale.
Les syndicats ne sont pas opposés à la vaccination
Les syndicats ne sont pas opposés à la vaccination. C’est ce qu’ils disent, mais pour l’entendre, il faut avoir l’ouïe bien fine. Car dans les faits, il est difficile de s’en apercevoir. On ne voit pas beaucoup d’efforts pour convaincre le personnel soignant de l’intérêt de se faire vacciner. Pourtant, c’est la logique même. Un vaccin protège le personnel face aux maladies, et donc face à la saturation des services. Un vaccin protège les patients plus vulnérables dont le personnel soignant s’occupe au mieux, jour après jour. Bref : il protège le personnel et les patients.
Les arguments en sa défaveur ne tiennent pas la route. Lorsque les syndicats soutiennent l’opposition d’une minorité obtuse, ils démontrent à quel point ils s’éloignent de la défense des intérêts du personnel soignant, mais aussi de ceux de la société. De surcroît, ils donnent des ailes aux mouvements antivax. Plutôt que de chercher à convaincre les gens de se faire vacciner, ils attisent le feu. Celles et ceux qui refusent la vaccination risquent de perdre leur emploi, ce qui ne fera qu’aggraver le manque de personnel. « Ceci mettra en danger le secteur », fustigent les syndicats. Eh oui, les syndicats soutiennent donc ceux qui luttent contre la vaccination obligatoire. C’est pratique, un allié aussi puissant à ses côtés.
Le secteur a pourtant de très bonnes raisons de descendre dans la rue. En effet, le personnel soignant est une victime de la gestion de la quatrième vague par le politique. Les soignants sont fatigués, et ils en ont marre. L’UZ de Gand se sent tellement sous tension qu’il a décidé de libérer moins de lits en soins intensifs pendant les congés de Noël, de manière à laisser le personnel prendre congé. Normal : lorsque la pression augmente, il faut davantage de soupapes. Et pour cela, la vaccination obligatoire n’est même pas nécessaire. Mais bon, ce n’est pas le sujet de la manifestation, même si un parti comme le PTB souhaite jouer cette carte-là.
« Nurse lives matter »
Pendant la manifestation, nous avons lu, sur une pancarte : « Nurse lives matter ». Il fallait oser. C’est toute la société qui souffre. Le variant omicron – difficile de trouver un nom plus sinistre – suscite encore beaucoup d’incertitudes de nos jours. Un pays bien préparé en vaut deux, mais il nous reste peu de temps pour nous préparer. Les syndicats sont nos alliés. Mais avec des alliés pareils à nos côtés, on préférerait ne pas partir en guerre. Les syndicats ne sont plus qu’une caricature de ce qu’ils ont été autrefois, dans un passé glorieux.