Chers élus, regardez-vous une bonne fois pour toutes dans le miroir !
([Opinions, Politique] 2021-09-01 (Het Nieuwsblad))
- Reference: 2021-09_Capture-decran-2021-09-22-a-08
- News link: https://daardaar.be/rubriques/opinions/chers-elus-regardez-vous-une-bonne-fois-pour-toutes-dans-le-miroir/
- Source link: https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20210920_97130915
Le certificat médical à durée illimitée de la députée flamande Sihame El Kaouakibi, mise en cause dans une affaire d’abus de biens sociaux, mènera probablement à une révision du statut des parlementaires malades. Un réflexe typique après les « oups comment va-t-ton expliquer cela » et autres cris d’orfraie.
Tout est prévisible. Étape 1 : un événement soudain révèle au grand jour une disposition jusqu’ici plutôt méconnue du statut des parlementaires. Étape 2 : chacun exprime l’indignation que lui inspire ce cas unique, tout en évitant de se demander s’il ne faudrait pas changer les choses de manière structurelle. Étape 3 : on propose quand même une révision de ce point spécifique des statuts. Étape 4 : on palabre. Étape 5 : on palabre encore plus. Étape 6 : on palabre jusqu’à l’avènement d’une version – parfois édulcorée – de la correction de la proposition. Étape 7 : le monde politique dénonce le populisme.
La politique, en somme, c’est un âne qui butte sans relâche sur un angle différent de la même pierre.
Cette fois-ci, le congé maladie sans fin de Sihame El Kaouakibi, qui conserve l’intégralité de sa rémunération, a mis tout le train en marche. D’autres épisodes avaient déjà eu lieu, notamment à propos des indemnités de sortie en général, des indemnités de sortie des politiques qui exercent déjà une autre profession en particulier et des droits de pension des députés. À chaque reprise, ces derniers découvrent que le système, qu’ils ont pourtant eux-mêmes confectionné pour définir leur propre mode d’indemnisation, s’avère au mieux très généreux et au pire en contradiction totale avec les attentes de la population. La politique, en somme, c’est un âne qui butte sans relâche sur un angle différent de la même pierre.
N’attendez plus le prochain incident inexplicable aux yeux de Monsieur et Madame Tout-le-monde.
Pourtant, tout pourrait être si simple. Payons bien les députés. Mais en même temps, alignons les droits de pension, les règlements relatifs aux congés maladie et les avantages en nature avec les droits du reste de la population. Et oui, nous sommes en droit d’attendre que des parlementaires fassent ce pour quoi ils sont payés. Mais ça, c’est avant tout à l’électeur d’en juger. Voici donc ma proposition : analysez dès maintenant, une fois pour toutes, l’intégralité des statuts. N’attendez pas le prochain incident inexplicable aux yeux de Monsieur et Madame Tout-le-monde, car il y a fort à parier que les discussions qui s’ensuivront n’aboutiront, une fois de plus, à rien. Cela ne fera que mettre en exergue le manque d’autocritique des politiques. En remettant sans cesse le même ouvrage sur le métier, le monde politique ne fait qu’organiser la défiance à son égard.
Ecoutez, sur le même sujet, [1]la chronique de Joyce Azar pour La Première – RTBF
[1] https://www.rtbf.be/auvio/detail_l-oeil-de-flandre?id=2812836
Tout est prévisible. Étape 1 : un événement soudain révèle au grand jour une disposition jusqu’ici plutôt méconnue du statut des parlementaires. Étape 2 : chacun exprime l’indignation que lui inspire ce cas unique, tout en évitant de se demander s’il ne faudrait pas changer les choses de manière structurelle. Étape 3 : on propose quand même une révision de ce point spécifique des statuts. Étape 4 : on palabre. Étape 5 : on palabre encore plus. Étape 6 : on palabre jusqu’à l’avènement d’une version – parfois édulcorée – de la correction de la proposition. Étape 7 : le monde politique dénonce le populisme.
La politique, en somme, c’est un âne qui butte sans relâche sur un angle différent de la même pierre.
Cette fois-ci, le congé maladie sans fin de Sihame El Kaouakibi, qui conserve l’intégralité de sa rémunération, a mis tout le train en marche. D’autres épisodes avaient déjà eu lieu, notamment à propos des indemnités de sortie en général, des indemnités de sortie des politiques qui exercent déjà une autre profession en particulier et des droits de pension des députés. À chaque reprise, ces derniers découvrent que le système, qu’ils ont pourtant eux-mêmes confectionné pour définir leur propre mode d’indemnisation, s’avère au mieux très généreux et au pire en contradiction totale avec les attentes de la population. La politique, en somme, c’est un âne qui butte sans relâche sur un angle différent de la même pierre.
N’attendez plus le prochain incident inexplicable aux yeux de Monsieur et Madame Tout-le-monde.
Pourtant, tout pourrait être si simple. Payons bien les députés. Mais en même temps, alignons les droits de pension, les règlements relatifs aux congés maladie et les avantages en nature avec les droits du reste de la population. Et oui, nous sommes en droit d’attendre que des parlementaires fassent ce pour quoi ils sont payés. Mais ça, c’est avant tout à l’électeur d’en juger. Voici donc ma proposition : analysez dès maintenant, une fois pour toutes, l’intégralité des statuts. N’attendez pas le prochain incident inexplicable aux yeux de Monsieur et Madame Tout-le-monde, car il y a fort à parier que les discussions qui s’ensuivront n’aboutiront, une fois de plus, à rien. Cela ne fera que mettre en exergue le manque d’autocritique des politiques. En remettant sans cesse le même ouvrage sur le métier, le monde politique ne fait qu’organiser la défiance à son égard.
Ecoutez, sur le même sujet, [1]la chronique de Joyce Azar pour La Première – RTBF
[1] https://www.rtbf.be/auvio/detail_l-oeil-de-flandre?id=2812836