« Je suis parfait bilingue pour commander des frites »
([DaarDaar, Politique] 2021-09-01 (DaarDaar))
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Rencontre avec Mathieu Michel, le secrétaire d’État à la Digitalisation, dans son bureau de la rue des petits Carmes, le QG officieux du MR au sein du gouvernement De Croo. Àl’instar de l’entretien avec Thomas Dermine, Mathieu Michel se montre très chaleureux lors de ce long échange au cours duquel il partage notamment avec nous sa vision de la Belgique, de la Flandre, et de la digitalisation. Tout en se penchant sur son arbre généalogique, qui reflète bien la pluralité de l’identité belge.
JM : La première question que je souhaite vous adresser est la suivante : qu’est-ce que la Flandre pour vous ?
Je suis fondamentalement belge, par conséquent la Flandre est la partie sœur de ce que je suis, c’est le complément de ce que nous sommes. La Belgique, c’est le mélange des Flamands et des Wallons, et c’est ça notre plus grande richesse. Maintenant que je parcours beaucoup plus le territoire, je me rends compte à quel point notre complémentarité est essentielle dans plein d’aspects, parce qu’on est différents et que c’est vraiment une force. La façon dont on aborde un certain nombre de problèmes, en tant que Flamand ou en tant que Wallon, amène chaque fois des éclairages différents qui se complètent très bien.
Des sociétés étrangères aiment s’installer en Belgique, car elles y trouvent un mélange de personnalités, d’appréhensions du monde, l’une plus germanique et pragmatique, l’autre plus latine et romantique. Le Wallon sans le Flamand est moins bon, et inversement aussi, d’où mon fort attachement à la Belgique.
JM : Sur le plan personnel, avez-vous un souvenir marquant de vos cours de néerlandais lorsque vous étiez à l’école ?
J’ai toujours été bon élève en néerlandais, et j’ai vécu la frustration de recommencer à zéro chaque année. Je porte un regard un peu déçu sur la façon dont les cours de néerlandais ont suivi mon évolution. J’étais plutôt fort, c’est d’ailleurs comme ça que j’ai rencontré ma femme. Comme elle n’était pas très douée dans cette langue, elle copiait sur moi pendant les cours. J’ai fait des stages, mais je pratiquais surtout lorsque j’allais chercher des frites de l’autre côté de la frontière linguistique, puisque Hoegaarden est à côté de Jodoigne. Je suis donc parfait bilingue pour commander des frites (rires).
Mais comme je l’ai dit, je vis toujours la frustration d’avoir été bon élève mais de ne pas être à l’aise en néerlandais.
Pour évoquer un souvenir marquant, je me souviens que lors d’un cours, nous devions déterminer si la Belgique était plate ou plutôt vallonée. J’avais répondu qu’elle était vallonée, car c’est ce que je voyais du côté de Dion-Val-Mont, mais ma professeure m’avait un peu secoué car pour elle, la Belgique était clairement plate. Cela mettait en évidence une certaine vision du monde selon moi. J’y pense encore quand je me balade en Wallonie, puisque je me dis : « C’est bien vallonné ici, quand même ! ». Or pour ma prof, c’était le platte land .
JM : Plus récemment, est-ce que vous avez une anecdote sur l’usage des langues au sein du gouvernement ?
Mon anecdote est plutôt traumatisante, cette fois. Je suis tout jeune secrétaire d’Etat et je me rends au Parlement pour répondre à des questions en néerlandais. Je dois parler d’un logiciel qui s’appelle My opinion mais, après 3 heures, je fatigue et butte sur mes mots. J’essaie de faire des efforts mais je me prends un tollé en pleine figure, ce qui n’est pas agréable mais qui, d’un autre côté, est stimulant. Je me suis dit, si tu fournis un effort, tu dois le fournir jusqu’au bout.
Je vois le succès comme une succession de chutes, c’est donc quand on se casse la figure qu’il faut se relever et s’améliorer. J’ai compris qu’au Fédéral, si tu n’es pas au top en permanence, tu te fais casser. C’est un bon moteur. Et donc depuis lors, je suis accompagné d’un coach en néerlandais, que je vois tous les jours entre 7h et 9h du matin, en fonction de mon agenda.
Et je dois dire que depuis que ma carrière politique n’est plus uniquement dans le Brabant wallon et que je dois arpenter l’ensemble du territoire, notamment du côté de Gand et d’Anvers, je redécouvre des lieux que j’ai connus enfant, mais sous un autre prisme. Je me rends compte à quel point les projets des deux côtés de la frontière linguistique sont complémentaires, et à quel point chaque région peut s’inspirer de l’autre.
JM : Et au sein du gouvernement, y a-t-il un ministre ou un secrétaire d’Etat néerlandophone à l’accent difficilement compréhensible ?
Je comprends globalement bien ce qui est dit, mais mon défaut c’est que parfois, lorsqu’il y a un mot que je ne comprends pas, parce que pas encore entré dans mon vocabulaire, je décroche un peu. Ce n’est donc pas lié à l’accent des autres. Ce qui est parfois compliqué, lorsque l’on travaille dans les deux langues, c’est l’expression et la perception de la nuance. C’est compliqué dans les relations internationales aussi d’ailleurs. Lorsque je m’exprime en français, je peux mettre un mot, une phrase, une virgule au bon endroit, d’autant que le français est une langue pleine de nuances.
JM : Par rapport à vos compétences (ndlr : Digitalisation, Simplification administrative, Protection de la vie privée et de la Régie des bâtiments ), observez-vous une différence d’approche entre le nord et le sud du pays ?
Enormément. L’appréhension de l’innovation et de la donnée est très différente au nord et au sud. C’est d’ailleurs une source de complexité pour moi dans la gestion de certains dossiers. Par exemple, en Flandre, le concept de donnée apparait davantage comme une opportunité de développer des modèles économiques ou la recherche, avant d’être une source d’inquiétude. Alors que dans la partie francophone c’est l’inverse, il s’agit d’abord d’une source de préoccupation avant d’être une source d’innovation potentielle. Honnêtement, il faut réussir à réconcilier les deux points de vue, car la donnée est tout autant une source de préoccupation, en termes de vie privée, qu’une opportunité. C’est donc quelque chose de fondamental au niveau de l’agenda numérique.
JM : Comment expliquez-vous cette différence d’approche sur cette thématique précise ?
Je ne suis pas sociologue, mais je dirais qu’il y a une sorte de romantisme francophone, et un pragmatisme germanique. Lors d’une réunion avec un opérateur flamand, ce dernier va d’un point A à un point B en mode straight to the point , alors que je suis plutôt de style à contextualiser et à introduire le sujet, et qu’en face il y a de l’incompréhension. Ils sont carrés et vont directement à l’essentiel, ce qui est intéressant aussi. Je suis dans la caricature pour marquer la différence, mais je dirais qu’on est complémentaires entre nord et sud, car il est positif de s’inspirer de ce pragmatisme et de cette efficacité, mais il faut aussi penser à la souplesse et à la douceur.
JM : Qu’avez-vous alors à répondre à ceux qui disent que la Belgique, ce sont deux pays différents qui coexistent ?
On partage des bases communes tout en étant différents. Ce qui n’est pas grave. Il faudrait appréhender cela non pas comme un problème, mais plutôt comme une force. Il faudrait faire preuve de plus d’empathie les uns envers les autres, et selon moi, nous avons encore de grandes choses à vivre ensemble.
JM : Justement, qu’est-ce qui nous unit alors ? Quel est le fil rouge entre le nord et le sud du pays ?
Ce qui nous unit est d’abord une Histoire commune, une Histoire compliquée. Ce qui nous unit aussi fondamentalement est que l’on est plus forts ensemble. La Wallonie seule, Bruxelles seule ou la Flandre seule n’ont pas la même richesse que lorsqu’elles peuvent se nourrir des autres. Au fond, ce qui nous unit le mieux, ce sont nos différences, et c’est le point de départ d’un projet de société en commun. Par exemple, ma femme est différente de moi. Je ne serais pas la même personne sans elle, et elle non plus sans moi.
Cette question tient un peu à l’Histoire de l’humanité, celle de savoir si les différences fonctionnent mieux ensemble ou si chacun devrait tracer sa route. Je rajoute que je suis un Belge convaincu dans une Europe qui doit se renforcer. Plus le monde évolue, plus la notion de frontière est désuète, que ce soit entre nous en Belgique ou bien au niveau européen.
JM : Dans cette idée de prolonger un destin commun entre le nord et le sud du pays, qu’est-ce qui pourrait encore davantage nous unir ? Qu’est ce qui pourrait rapprocher francophones et néerlandophones ?
Dessiner des projets qui se basent davantage sur les terrains d’entente, sans toujours chercher les désaccords. Il y a tellement de choses à faire, tellement de chantiers qui doivent être menés, notamment en matière de digital : on pourrait soit se concentrer sur les chantiers pour lesquels nous sommes d’accord, soit sur les chantiers pour lesquels on n’est pas d’accord.
Sur la question des données, par exemple, tant francophones que néerlandophones sont convaincus qu’elles sont fondamentales pour l’avenir, soit pour créer de l’innovation, soit pour son aspect romantique. Nous savons que la donnée va être la nouvelle source de revenu pour l’économie. Dès lors que l’on est d’accord là-dessus, il faut trouver une base commune de fonctionnement. La question est :« quel niveau de liberté suis-je prêt à concéder au développement économique ? » et inversement : « quel niveau de développement économique suis-je prêt à concéder pour la préservation de la liberté ? » Une fois que l’on est d’accord sur un dénominateur commun, on peut avancer.
Si on veut nouer une amitié, il faut mettre un projet commun autour de la table. Il n’y a pas de meilleur moyen. Ces dernières années, nous avons manqué de projets communs en Belgique, selon moi.
[Fin de la première partie]
JM : La première question que je souhaite vous adresser est la suivante : qu’est-ce que la Flandre pour vous ?
Je suis fondamentalement belge, par conséquent la Flandre est la partie sœur de ce que je suis, c’est le complément de ce que nous sommes. La Belgique, c’est le mélange des Flamands et des Wallons, et c’est ça notre plus grande richesse. Maintenant que je parcours beaucoup plus le territoire, je me rends compte à quel point notre complémentarité est essentielle dans plein d’aspects, parce qu’on est différents et que c’est vraiment une force. La façon dont on aborde un certain nombre de problèmes, en tant que Flamand ou en tant que Wallon, amène chaque fois des éclairages différents qui se complètent très bien.
Des sociétés étrangères aiment s’installer en Belgique, car elles y trouvent un mélange de personnalités, d’appréhensions du monde, l’une plus germanique et pragmatique, l’autre plus latine et romantique. Le Wallon sans le Flamand est moins bon, et inversement aussi, d’où mon fort attachement à la Belgique.
JM : Sur le plan personnel, avez-vous un souvenir marquant de vos cours de néerlandais lorsque vous étiez à l’école ?
J’ai toujours été bon élève en néerlandais, et j’ai vécu la frustration de recommencer à zéro chaque année. Je porte un regard un peu déçu sur la façon dont les cours de néerlandais ont suivi mon évolution. J’étais plutôt fort, c’est d’ailleurs comme ça que j’ai rencontré ma femme. Comme elle n’était pas très douée dans cette langue, elle copiait sur moi pendant les cours. J’ai fait des stages, mais je pratiquais surtout lorsque j’allais chercher des frites de l’autre côté de la frontière linguistique, puisque Hoegaarden est à côté de Jodoigne. Je suis donc parfait bilingue pour commander des frites (rires).
Mais comme je l’ai dit, je vis toujours la frustration d’avoir été bon élève mais de ne pas être à l’aise en néerlandais.
Pour évoquer un souvenir marquant, je me souviens que lors d’un cours, nous devions déterminer si la Belgique était plate ou plutôt vallonée. J’avais répondu qu’elle était vallonée, car c’est ce que je voyais du côté de Dion-Val-Mont, mais ma professeure m’avait un peu secoué car pour elle, la Belgique était clairement plate. Cela mettait en évidence une certaine vision du monde selon moi. J’y pense encore quand je me balade en Wallonie, puisque je me dis : « C’est bien vallonné ici, quand même ! ». Or pour ma prof, c’était le platte land .
JM : Plus récemment, est-ce que vous avez une anecdote sur l’usage des langues au sein du gouvernement ?
Mon anecdote est plutôt traumatisante, cette fois. Je suis tout jeune secrétaire d’Etat et je me rends au Parlement pour répondre à des questions en néerlandais. Je dois parler d’un logiciel qui s’appelle My opinion mais, après 3 heures, je fatigue et butte sur mes mots. J’essaie de faire des efforts mais je me prends un tollé en pleine figure, ce qui n’est pas agréable mais qui, d’un autre côté, est stimulant. Je me suis dit, si tu fournis un effort, tu dois le fournir jusqu’au bout.
Je vois le succès comme une succession de chutes, c’est donc quand on se casse la figure qu’il faut se relever et s’améliorer. J’ai compris qu’au Fédéral, si tu n’es pas au top en permanence, tu te fais casser. C’est un bon moteur. Et donc depuis lors, je suis accompagné d’un coach en néerlandais, que je vois tous les jours entre 7h et 9h du matin, en fonction de mon agenda.
Et je dois dire que depuis que ma carrière politique n’est plus uniquement dans le Brabant wallon et que je dois arpenter l’ensemble du territoire, notamment du côté de Gand et d’Anvers, je redécouvre des lieux que j’ai connus enfant, mais sous un autre prisme. Je me rends compte à quel point les projets des deux côtés de la frontière linguistique sont complémentaires, et à quel point chaque région peut s’inspirer de l’autre.
JM : Et au sein du gouvernement, y a-t-il un ministre ou un secrétaire d’Etat néerlandophone à l’accent difficilement compréhensible ?
Je comprends globalement bien ce qui est dit, mais mon défaut c’est que parfois, lorsqu’il y a un mot que je ne comprends pas, parce que pas encore entré dans mon vocabulaire, je décroche un peu. Ce n’est donc pas lié à l’accent des autres. Ce qui est parfois compliqué, lorsque l’on travaille dans les deux langues, c’est l’expression et la perception de la nuance. C’est compliqué dans les relations internationales aussi d’ailleurs. Lorsque je m’exprime en français, je peux mettre un mot, une phrase, une virgule au bon endroit, d’autant que le français est une langue pleine de nuances.
JM : Par rapport à vos compétences (ndlr : Digitalisation, Simplification administrative, Protection de la vie privée et de la Régie des bâtiments ), observez-vous une différence d’approche entre le nord et le sud du pays ?
Enormément. L’appréhension de l’innovation et de la donnée est très différente au nord et au sud. C’est d’ailleurs une source de complexité pour moi dans la gestion de certains dossiers. Par exemple, en Flandre, le concept de donnée apparait davantage comme une opportunité de développer des modèles économiques ou la recherche, avant d’être une source d’inquiétude. Alors que dans la partie francophone c’est l’inverse, il s’agit d’abord d’une source de préoccupation avant d’être une source d’innovation potentielle. Honnêtement, il faut réussir à réconcilier les deux points de vue, car la donnée est tout autant une source de préoccupation, en termes de vie privée, qu’une opportunité. C’est donc quelque chose de fondamental au niveau de l’agenda numérique.
JM : Comment expliquez-vous cette différence d’approche sur cette thématique précise ?
Je ne suis pas sociologue, mais je dirais qu’il y a une sorte de romantisme francophone, et un pragmatisme germanique. Lors d’une réunion avec un opérateur flamand, ce dernier va d’un point A à un point B en mode straight to the point , alors que je suis plutôt de style à contextualiser et à introduire le sujet, et qu’en face il y a de l’incompréhension. Ils sont carrés et vont directement à l’essentiel, ce qui est intéressant aussi. Je suis dans la caricature pour marquer la différence, mais je dirais qu’on est complémentaires entre nord et sud, car il est positif de s’inspirer de ce pragmatisme et de cette efficacité, mais il faut aussi penser à la souplesse et à la douceur.
JM : Qu’avez-vous alors à répondre à ceux qui disent que la Belgique, ce sont deux pays différents qui coexistent ?
On partage des bases communes tout en étant différents. Ce qui n’est pas grave. Il faudrait appréhender cela non pas comme un problème, mais plutôt comme une force. Il faudrait faire preuve de plus d’empathie les uns envers les autres, et selon moi, nous avons encore de grandes choses à vivre ensemble.
JM : Justement, qu’est-ce qui nous unit alors ? Quel est le fil rouge entre le nord et le sud du pays ?
Ce qui nous unit est d’abord une Histoire commune, une Histoire compliquée. Ce qui nous unit aussi fondamentalement est que l’on est plus forts ensemble. La Wallonie seule, Bruxelles seule ou la Flandre seule n’ont pas la même richesse que lorsqu’elles peuvent se nourrir des autres. Au fond, ce qui nous unit le mieux, ce sont nos différences, et c’est le point de départ d’un projet de société en commun. Par exemple, ma femme est différente de moi. Je ne serais pas la même personne sans elle, et elle non plus sans moi.
Cette question tient un peu à l’Histoire de l’humanité, celle de savoir si les différences fonctionnent mieux ensemble ou si chacun devrait tracer sa route. Je rajoute que je suis un Belge convaincu dans une Europe qui doit se renforcer. Plus le monde évolue, plus la notion de frontière est désuète, que ce soit entre nous en Belgique ou bien au niveau européen.
JM : Dans cette idée de prolonger un destin commun entre le nord et le sud du pays, qu’est-ce qui pourrait encore davantage nous unir ? Qu’est ce qui pourrait rapprocher francophones et néerlandophones ?
Dessiner des projets qui se basent davantage sur les terrains d’entente, sans toujours chercher les désaccords. Il y a tellement de choses à faire, tellement de chantiers qui doivent être menés, notamment en matière de digital : on pourrait soit se concentrer sur les chantiers pour lesquels nous sommes d’accord, soit sur les chantiers pour lesquels on n’est pas d’accord.
Sur la question des données, par exemple, tant francophones que néerlandophones sont convaincus qu’elles sont fondamentales pour l’avenir, soit pour créer de l’innovation, soit pour son aspect romantique. Nous savons que la donnée va être la nouvelle source de revenu pour l’économie. Dès lors que l’on est d’accord là-dessus, il faut trouver une base commune de fonctionnement. La question est :« quel niveau de liberté suis-je prêt à concéder au développement économique ? » et inversement : « quel niveau de développement économique suis-je prêt à concéder pour la préservation de la liberté ? » Une fois que l’on est d’accord sur un dénominateur commun, on peut avancer.
Si on veut nouer une amitié, il faut mettre un projet commun autour de la table. Il n’y a pas de meilleur moyen. Ces dernières années, nous avons manqué de projets communs en Belgique, selon moi.
[Fin de la première partie]