À la fin, c’est la Belgique qui gagne ! (et pas qu’au foot)
([Opinions] 2021-06-01 (Het Belang Van Limburg))
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Dans ce texte, il sera un peu question de football, dont le nouveau leitmotiv est qu’un match dure 90 minutes et qu’à la fin, c’est la Belgique qui gagne. Demandez donc aux Portugais ce qu’ils en pensent ! Mais méritée ou non, une victoire reste une victoire, qui fait chavirer tout un peuple de bonheur.
Mais dans ce texte, c’est surtout de la nation Belgique que j’aimerais vous entretenir, cette équipe de 11 millions de personnes qui se situe dans le camp des gagnants, elle aussi. Le week-end dernier, le quotidien De Standaard, qui s’est pourtant fait pendant des années le porte-voix du slogan « Alles voor Vlaanderen, Vlaanderen voor Christus », titrait ainsi : « Campagne de vaccination : comment la Belgique a enclenché le turbo ». Car les faits sont là : aujourd’hui, nous pointons à la deuxième place du classement européen, derrière Malte. Notre secret ? Nous avons fait du belge, tout simplement, avec un mélange de prudence et de bureaucratie.
Pour la beauté du geste, il faudra repasser, mais notre style de jeu s’est révélé diablement efficace ! Tous nos concitoyens qui se sont rendus dans un centre de vaccination en sont ressortis emplis d’un enthousiasme mâtiné de noir, de jaune et de rouge. La Belgique est un diesel (ou plutôt un train, pour employer une métaphore plus écologiquement correcte) : elle est un peu lente au démarrage, mais une fois que le moteur tourne à plein régime, elle devient difficile à arrêter. Ce pays fonctionne. Même sa complexité est un atout. Notre ministre de la Santé publique a ainsi habilement exploité l’esprit de compétition entre les régions, relève De Standaard : « J’ai dit sur le ton de la taquinerie que la Wallonie est devenue la championne de la vaccination, mais j’ai également invité plusieurs fois les francophones à ne pas rester à la traîne par rapport à la Flandre. » La compétition rend les gens meilleurs. Le football n’est jamais très loin.
Depuis la création de la N-VA, j’entends les nationalistes flamands parler d’une « étincelle » qui accélérera le processus d’indépendance de la Flandre. Certains d’entre eux espéraient que la pandémie puisse être ce genre d’étincelle, surtout si les francophones décidaient de rejeter en masse le vaccin. On sait désormais ce qu’il en est advenu : au lieu de se déliter un peu plus, notre royaume vit son moment de gloire.
Selon un sondage réalisé par Knack, 24 pour cent des Flamands et 45 pour cent des francophones souhaitent en revenir à un État unitaire, donnant ainsi l’impression d’un point d’arrêt dans la tendance à toujours moins de Belgique. Des partis tels que Groen et l’Open VLD, qui font partie du gouvernement fédéral, mènent aujourd’hui une politique aux accents étonnamment belgicains, probablement pour se positionner contre la N-VA. On peut donc dire que De Wever et ses acolytes nationalistes renforcent la cohésion belge, ce qui est plutôt ironique.
La Belgique, qui aura 200 ans en 2030, a donc toutes les raisons de faire la fête. Pourquoi ne pas ériger un monument pour l’occasion, comme nous l’avons fait en 1880 avec le Cinquantenaire ? Récemment, à Dinant, une dame m’a donné une idée : sculpter le visage de tous les rois belges dans un rocher de la vallée de la Meuse, à l’image du mont Rushmore aux USA. Un politicien a quant à lui suggéré de créer une nouvelle ville bilingue le long de la frontière linguistique. Les idées sont là, mais il faut passer aux actes maintenant ! Une étincelle qui ne se propage pas est par définition de courte durée…
Mais dans ce texte, c’est surtout de la nation Belgique que j’aimerais vous entretenir, cette équipe de 11 millions de personnes qui se situe dans le camp des gagnants, elle aussi. Le week-end dernier, le quotidien De Standaard, qui s’est pourtant fait pendant des années le porte-voix du slogan « Alles voor Vlaanderen, Vlaanderen voor Christus », titrait ainsi : « Campagne de vaccination : comment la Belgique a enclenché le turbo ». Car les faits sont là : aujourd’hui, nous pointons à la deuxième place du classement européen, derrière Malte. Notre secret ? Nous avons fait du belge, tout simplement, avec un mélange de prudence et de bureaucratie.
Enthousiasme des Belges
Pour la beauté du geste, il faudra repasser, mais notre style de jeu s’est révélé diablement efficace ! Tous nos concitoyens qui se sont rendus dans un centre de vaccination en sont ressortis emplis d’un enthousiasme mâtiné de noir, de jaune et de rouge. La Belgique est un diesel (ou plutôt un train, pour employer une métaphore plus écologiquement correcte) : elle est un peu lente au démarrage, mais une fois que le moteur tourne à plein régime, elle devient difficile à arrêter. Ce pays fonctionne. Même sa complexité est un atout. Notre ministre de la Santé publique a ainsi habilement exploité l’esprit de compétition entre les régions, relève De Standaard : « J’ai dit sur le ton de la taquinerie que la Wallonie est devenue la championne de la vaccination, mais j’ai également invité plusieurs fois les francophones à ne pas rester à la traîne par rapport à la Flandre. » La compétition rend les gens meilleurs. Le football n’est jamais très loin.
Moment de gloire
Depuis la création de la N-VA, j’entends les nationalistes flamands parler d’une « étincelle » qui accélérera le processus d’indépendance de la Flandre. Certains d’entre eux espéraient que la pandémie puisse être ce genre d’étincelle, surtout si les francophones décidaient de rejeter en masse le vaccin. On sait désormais ce qu’il en est advenu : au lieu de se déliter un peu plus, notre royaume vit son moment de gloire.
Selon un sondage réalisé par Knack, 24 pour cent des Flamands et 45 pour cent des francophones souhaitent en revenir à un État unitaire, donnant ainsi l’impression d’un point d’arrêt dans la tendance à toujours moins de Belgique. Des partis tels que Groen et l’Open VLD, qui font partie du gouvernement fédéral, mènent aujourd’hui une politique aux accents étonnamment belgicains, probablement pour se positionner contre la N-VA. On peut donc dire que De Wever et ses acolytes nationalistes renforcent la cohésion belge, ce qui est plutôt ironique.
Passer aux actes
La Belgique, qui aura 200 ans en 2030, a donc toutes les raisons de faire la fête. Pourquoi ne pas ériger un monument pour l’occasion, comme nous l’avons fait en 1880 avec le Cinquantenaire ? Récemment, à Dinant, une dame m’a donné une idée : sculpter le visage de tous les rois belges dans un rocher de la vallée de la Meuse, à l’image du mont Rushmore aux USA. Un politicien a quant à lui suggéré de créer une nouvelle ville bilingue le long de la frontière linguistique. Les idées sont là, mais il faut passer aux actes maintenant ! Une étincelle qui ne se propage pas est par définition de courte durée…