La Flandre introduit un test de langue en fin de maternelle
([Société] 2021-06-01 (Gazet van Antwerpen))
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« La langue est la clé qui donne accès à toutes les autres connaissances. Sans connaissance suffisante de la langue d’enseignement, un élève accumulera probablement du retard dans toutes les autres matières. »
C’est par cette assertion que le cabinet du ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts (N-VA), a lancé hier concrètement son projet inédit de « taalscreening », c’est-à-dire de screening linguistique. Dès l’année scolaire prochaine, tous les enfants de troisième maternelle seront soumis à un test de langue entre le 10 octobre et le 30 novembre afin de prendre les devants et, le cas échéant, d’avoir le temps de redresser la barre si nécessaire.
Il ne s’agit donc pas d’un test certificatif, comme le voulait la proposition d’origine. Si le retard n’est pas rattrapé pour la fin de l’année scolaire, deux options seront possibles : redoubler sa dernière année de maternelle ou suivre un parcours d’intégration linguistique obligatoire en première primaire, à la manière d’un cours d’immersion. « C’est la seule manière d’offrir aux enfants présentant un retard linguistique les mêmes chances que les autres enfants », déclare Ben Weyts.
Début juillet, nous en saurons plus sur l’instrument spécifique qui permettra d’évaluer les enfants, car c’est à ce moment-là que sera livré aux écoles l’outil d’évaluation développé spécialement pour les écoles maternelles flamandes et déjà testé cette année-ci auprès de milliers d’enfants. « À première vue, l’idée semble bonne, mais j’aimerais quand même savoir à quoi ressemble ce test, commente Annemarie Schaerlaekens, professeure émérite à la KUL qui fait figure d’autorité en matière de recherche sur le développement linguistique des enfants. À cinq ans, il est possible de faire ce genre de tests. À cet âge-là, on est capable de bien mesurer la connaissance d’une langue. Cependant, il faut prendre le temps de bien faire les choses. Il faut éviter les tests à la va-vite sur un quart de feuille et agir en concertation avec l’institutrice par exemple, car elle est la plus à même d’évaluer l’enfant. »
Et il va de soi que ce test ne s’adressera pas seulement aux enfants qui ne parlent pas néerlandais chez eux, ajoute Bert Smits, pédagogue travaillant pour l’asbl Schoolmakers. « Les enfants allochtones maîtrisant bien leur langue maternelle et dont les parents sont universitaires éprouveront moins de difficultés à apprendre le néerlandais à l’école, et progresseront peut-être plus rapidement que les petits néerlandophones grandissant dans un environnement plus défavorisé linguistiquement. J’ose aussi espérer qu’on ne se contentera pas de détecter les enfants qui ne parlent pas assez bien, mais que ce test permettra aussi de tirer des leçons sur l’accompagnement de ces enfants par l’institution scolaire. »
Annemarie Scharlaekens : « Seulement, l’expérience montre que les parents préfèrent généralement ne pas suivre le conseil de faire redoubler leur enfant en troisième maternelle, car il est vrai que ce n’est pas une mince affaire. Je peux donc comprendre les parents qui se disent : laissons-lui la chance de passer en primaire, et si ça ne va vraiment pas, nous pourrons encore envisager un redoublement en fin de première année. »
C’est par cette assertion que le cabinet du ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts (N-VA), a lancé hier concrètement son projet inédit de « taalscreening », c’est-à-dire de screening linguistique. Dès l’année scolaire prochaine, tous les enfants de troisième maternelle seront soumis à un test de langue entre le 10 octobre et le 30 novembre afin de prendre les devants et, le cas échéant, d’avoir le temps de redresser la barre si nécessaire.
Deux options en cas de retard
Il ne s’agit donc pas d’un test certificatif, comme le voulait la proposition d’origine. Si le retard n’est pas rattrapé pour la fin de l’année scolaire, deux options seront possibles : redoubler sa dernière année de maternelle ou suivre un parcours d’intégration linguistique obligatoire en première primaire, à la manière d’un cours d’immersion. « C’est la seule manière d’offrir aux enfants présentant un retard linguistique les mêmes chances que les autres enfants », déclare Ben Weyts.
Début juillet, nous en saurons plus sur l’instrument spécifique qui permettra d’évaluer les enfants, car c’est à ce moment-là que sera livré aux écoles l’outil d’évaluation développé spécialement pour les écoles maternelles flamandes et déjà testé cette année-ci auprès de milliers d’enfants. « À première vue, l’idée semble bonne, mais j’aimerais quand même savoir à quoi ressemble ce test, commente Annemarie Schaerlaekens, professeure émérite à la KUL qui fait figure d’autorité en matière de recherche sur le développement linguistique des enfants. À cinq ans, il est possible de faire ce genre de tests. À cet âge-là, on est capable de bien mesurer la connaissance d’une langue. Cependant, il faut prendre le temps de bien faire les choses. Il faut éviter les tests à la va-vite sur un quart de feuille et agir en concertation avec l’institutrice par exemple, car elle est la plus à même d’évaluer l’enfant. »
Moins de difficultés pour certains
Et il va de soi que ce test ne s’adressera pas seulement aux enfants qui ne parlent pas néerlandais chez eux, ajoute Bert Smits, pédagogue travaillant pour l’asbl Schoolmakers. « Les enfants allochtones maîtrisant bien leur langue maternelle et dont les parents sont universitaires éprouveront moins de difficultés à apprendre le néerlandais à l’école, et progresseront peut-être plus rapidement que les petits néerlandophones grandissant dans un environnement plus défavorisé linguistiquement. J’ose aussi espérer qu’on ne se contentera pas de détecter les enfants qui ne parlent pas assez bien, mais que ce test permettra aussi de tirer des leçons sur l’accompagnement de ces enfants par l’institution scolaire. »
Annemarie Scharlaekens : « Seulement, l’expérience montre que les parents préfèrent généralement ne pas suivre le conseil de faire redoubler leur enfant en troisième maternelle, car il est vrai que ce n’est pas une mince affaire. Je peux donc comprendre les parents qui se disent : laissons-lui la chance de passer en primaire, et si ça ne va vraiment pas, nous pourrons encore envisager un redoublement en fin de première année. »