Vu de Flandre : « Chaque femme doit avoir le droit de porter ce qu’elle veut »
([Opinions, Société] 2021-06-01 (De Standaard))
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Dès leur plus jeune âge, les filles apprennent que leur corps n’est pas leur propriété exclusive, mais qu’il appartient aussi à l’ensemble de la société. À l’école secondaire déjà, elles sont soumises au code vestimentaire : pas de décolleté, pas de minijupe, pas de bras nus… au nom de la décence. Il est frappant de constater que ces règles s’appliquent principalement à la gent féminine. Pour dénoncer cette situation, Beatrix Yavuz, une élève en troisième secondaire à Rotselaer qui n’a pas sa langue dans sa poche, a demandé au directeur de son école si un code vestimentaire allait également entrer en vigueur pour les garçons.
Même après avoir quitté les bancs de l’école, les femmes n’échappent pas aux dress codes. Au début de cette année, la sanction disciplinaire prise par la Commission belge des psychologues à l’encontre de Kaat Bollen – parce que ses photos à connotation sexuelle affecteraient la dignité de sa profession – a fait des vagues.
Le débat sur le voile a également refait surface après que la STIB a refusé d’embaucher une femme voilée et que le président du MR Georges-Louis Bouchez a remis en cause la désignation d’Ihsane Haouach comme commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes au niveau fédéral.
Notre société continue de juger une femme à l’aune de son allure plutôt que sur ses capacités. Elle porte trop de vêtements ou pas assez, elle est trop grosse ou trop mince, négligée ou trop maquillée… Autant de critères qui ne pèsent pas sur les hommes. L’apparence de la femme est considérée comme un indicateur de ses compétences, de son intelligence et de sa neutralité. L’égalité des chances ne devrait pas se mesurer au regard de l’aspect extérieur, mais devrait être neutre. Les femmes doivent être traitées sur un pied d’égalité, non seulement par rapport aux hommes, mais aussi les unes par rapport aux autres, indépendamment de leur tenue vestimentaire ou de tout autre motif d’exclusion.
D’un point de vue économique, il n’est pas logique d’exclure les femmes sur la base de caractéristiques extérieures. On refuse ainsi l’accès au marché du travail à des personnes compétentes, alors qu’elles sont prêtes à travailler et à s’investir. Dans d’autres pays, ça ne pose pas de tels problèmes, il suffit de se tourner vers le Royaume-Uni, où Uroosa Arshid est la première femme sapeur-pompier à porter le hidjab.
Nous soutenons chaque femme, qu’il s’agisse de Kaat Bollen, d’Ihsane Haouach ou de Beatrix Yavuz, dans sa liberté de porter ce qu’elle veut et de s’épanouir pleinement selon ses capacités. Si la société ou une autorité interfère au niveau du choix des vêtements dans l’espace public, nous sommes face à un gros problème. Un problème qui empêche de voir ce qui se cache réellement derrière ces réflexes de contrôle.
Même après avoir quitté les bancs de l’école, les femmes n’échappent pas aux dress codes. Au début de cette année, la sanction disciplinaire prise par la Commission belge des psychologues à l’encontre de Kaat Bollen – parce que ses photos à connotation sexuelle affecteraient la dignité de sa profession – a fait des vagues.
Débat autour du voile
Le débat sur le voile a également refait surface après que la STIB a refusé d’embaucher une femme voilée et que le président du MR Georges-Louis Bouchez a remis en cause la désignation d’Ihsane Haouach comme commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes au niveau fédéral.
Notre société continue de juger une femme à l’aune de son allure plutôt que sur ses capacités. Elle porte trop de vêtements ou pas assez, elle est trop grosse ou trop mince, négligée ou trop maquillée… Autant de critères qui ne pèsent pas sur les hommes. L’apparence de la femme est considérée comme un indicateur de ses compétences, de son intelligence et de sa neutralité. L’égalité des chances ne devrait pas se mesurer au regard de l’aspect extérieur, mais devrait être neutre. Les femmes doivent être traitées sur un pied d’égalité, non seulement par rapport aux hommes, mais aussi les unes par rapport aux autres, indépendamment de leur tenue vestimentaire ou de tout autre motif d’exclusion.
Accès au marché du travail
D’un point de vue économique, il n’est pas logique d’exclure les femmes sur la base de caractéristiques extérieures. On refuse ainsi l’accès au marché du travail à des personnes compétentes, alors qu’elles sont prêtes à travailler et à s’investir. Dans d’autres pays, ça ne pose pas de tels problèmes, il suffit de se tourner vers le Royaume-Uni, où Uroosa Arshid est la première femme sapeur-pompier à porter le hidjab.
Nous soutenons chaque femme, qu’il s’agisse de Kaat Bollen, d’Ihsane Haouach ou de Beatrix Yavuz, dans sa liberté de porter ce qu’elle veut et de s’épanouir pleinement selon ses capacités. Si la société ou une autorité interfère au niveau du choix des vêtements dans l’espace public, nous sommes face à un gros problème. Un problème qui empêche de voir ce qui se cache réellement derrière ces réflexes de contrôle.