Du rêve de voyager aux cuisines du temple de la carbonara: rencontre avec Filippo La Vecchia, chef de l’Osteria Romana
(2022-05-29_10-00-00)
- Reference: 2022-05-29_10-00-00_du-reve-de-voyager-aux-cuisines-du-templ
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Il existe à Bruxelles un restaurant italien sans égal, un restaurant où les produits italiens sont sublimés pour subjuguer les papilles: l’Osteria Romana. À la tête du temple de la carbonara, la grande spécialité des lieux, Filippo La Vecchia, un chef italien que rien ne destinait à faire de la cuisine. À l’occasion d’une rencontre dans le cadre cossu de son établissement, il s’est confié à nous sur son métier, sa passion et sur la prunelle de ses yeux: son fils.
Jeans troué, chemise ouverte et manches retroussées, innombrables tatouages apparents. De prime abord, lorsque l’on voit Filippo La Vecchia, on n’imagine pas qu’il est chef de cuisine. Plutôt qu’il est membre d’un groupe de rock. Et en soi, ce n’est pas tout à fait faux. Il a l’âme d’un rockeur, derrière ses batteries de cuisine. Mais rien ne destinait Filippo à devenir chef dans un restaurant. Et encore moins en Belgique.
[1]
Ce restaurant végétarien sert la nourriture directement sur la table
[2]
Un an après l'ouverture, le restaurant liégeois Toma! décroche une première étoile: “Les récompenses ne doivent jamais être un objectif”
Issu d’une famille de docteurs, l’Italien a quitté son pays natal à 20 ans pour découvrir le monde. Il s’est installé durant quelques mois dans le Massachusetts, aux États-Unis. Quelques mois qui ont finalement duré sept ans.
C’est dans le pays de l’Oncle Sam que Filippo a découvert les métiers de la restauration. Son premier boulot, c’était à la plonge. Il s’est ensuite essayé à la cuisine et ça a été pour lui une véritable épiphanie. Dès l’instant où il s’est mis derrière les fourneaux, le chef en devenir a su ce qu’il voulait faire de sa vie. “Par la suite, j’ai fait des stages dans des restaurants en Italie et aux États-Unis pour apprendre et ensuite me perfectionner”, explique Filippo. En 2001, formé et fin prêt, le jeune cuisinier a un rêve: ouvrir des restaurants en Amérique du Nord. “Ça n’a jamais abouti, car j’avais un problème avec la ‘green card’ (carte de résident permanent aux États-Unis, NDLR)”, regrette-t-il.
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Filippo La Vecchia aime interpeler par son style et sa façon d’être autant qu'il aime cuisiner. © Jo Exelmans
Au bout de sept ans, Filippo décide de rentrer à Rome, auprès de sa famille. Mais le jeune chef, qui durant quatre années a continué à cuisiner, a la bougeotte et aspire très rapidement à repartir. C’est à Bruxelles qu’il finit par poser ses bagages. “J’avais un ami qui vivait ici et à qui j’avais déjà rendu visite plusieurs fois. J’ai tout de suite adoré Bruxelles, les gens, l’architecture dépareillée. Franchement, c’est super joli”, commente-t-il. C’est finalement en novembre 2012 qu’il réalise son rêve d’ouvrir un restaurant, le désormais célèbre Osteria Romana.
Son objectif: proposer de la cuisine italienne, savoureuse, généreuse et authentique. “La cuisine italienne en Belgique n’était pas du tout la même que celle en Italie, je ne retrouvais pas le goût ni les bons produits de chez moi, pourtant essentiels, explique Filippo. “La génération qui est arrivée en Belgique bien avant moi a dû se débrouiller avec les ingrédients qu’elle trouvait sur place. Et c’est ce qui est devenu, pour les Belges, la cuisine italienne. Avec mon restaurant, je voulais proposer de vrais pas typiques, avec des produits de grande qualité importés directement d’Italie. Faire découvrir ce qu’est vraiment la cuisine de chez moi.”
Un pari gagnant. Dès l’ouverture, l’Osteria Romana fait un carton. Les gens se bousculent pour goûter aux plats du chef, surtout à sa carbonara. Le plat est simple en apparence: de la joue de porc, du jaune d’œuf, du pecorino et du poivre. Rien de plus. Et pourtant, quel délice. Très sincèrement, pour l’avoir testée, nous pouvons affirmer que c’est le meilleur plat de pâtes que nous avons goûté de notre vie.
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La célèbre carbonara du chef La Vecchia. © DR
En 2013, quelques mois après l’ouverture de son premier restaurant, Filippo devient papa. Pour diverses raisons, lui et la mère de son fils se séparent. Ne connaissant personne d’autre résident en Belgique, elle décide de retourner en Italie avec l’enfant. Pour Filippo, cet événement a été une véritable déchirure. Il voulait suivre son fils, ne jamais le quitter, mais il était coincé. “J’avais tout investi dans le restaurant, je ne pouvais pas partir et me permettre de faire faillite. Puis, pour être très honnête, même si je voulais être avec mon petit garçon, je ne voulais pas retourner en Italie”, explique le chef.
Et l’un dans l’autre, il ne regrette pas son choix. Heureux hasard, c’est à ce moment de l’interview que Filippo reçoit un appel en provenance d’Italie. C’est son fils. À sa voix, on entend que le chef est content de lui parler. Lorsqu’on le regarde, on voit l’immense sourire qui fend son visage et ses yeux qui pétillent de bonheur. Il finit par raccrocher, non sans envoyer à son garçon beaucoup de “baci” (bisous). “Comme je l’aime. Parfois, il me manque. Mais je le vois souvent. Tous les mois, je vais en Italie. Je passe du temps avec lui et j’en profite pour voir le reste de la famille. S’il vivait en Belgique, je ne suis pas certain que je retournerais plus d’une fois par an au pays ”, commente Filippo.
L’amour pour son fils transparaît dans sa cuisine. Le chef de l’Osteria Romana a adapté son menu et ses ambitions à son jeune garçon. Étant ponctuellement absent de derrière les fourneaux, il a dû réfléchir à des plats simples, mais non moins délicieux, que son équipe pourrait réaliser sans avoir besoin de lui. “Ce sont des plats sans chichis, avec peu d’ingrédients. Si j’avais décidé de faire des plats très élaborés, ce que tout chef aspire un jour à faire, il m’aurait été impossible d’aller voir mon fils comme je le fais”, indique-t-il. “Et je n’ai absolument aucun regret d’avoir choisi cette voix.”
“La vie a un prix. Si tu acceptes de le payer, tu vas y arriver. Ma vie n’est pas celle dont je rêvais, parfois j’aimerais en avoir une autre. Mais finalement, je l’aime comme ça, ma vie”, conclut Filippo.
En plus de l’Osteria Romana, le chef La Vecchia a ouvert deux autres établissements accolés et dépendants du premier: la Cave, une version plus intimiste de l’Osteria Romana accompagnée d’un bar à vin et à cocktails; et la Maison John, un salon privatif qui peut accueillir jusqu’à huit personnes à une seule table.
L’Osteria Romana, c’est aussi un [3]webshop , où il est possible d’acheter, par exemple, un “kit carbonara”, pour préparer le célèbre plat de pâtes à la maison, presque aussi bien que le chef lui-même.
L'Osteria Romana, temple de la pâte carbonara. © Jo Exelmans
Où? L’Osteria Romana est situé avenue Legrand 11, à 1000 Bruxelles. La Cave et la Maison John, quant à eux, sont situé au numéro 13 de la même rue.
Quand? À midi, les jeudis et vendredis de 12h à 15h. Le soir, du mardi au samedi de 19h à 23h30. Fermé les dimanches et lundis.
Pour le service à emporter: À midi, les jeudis et vendredis de 12h à 14h. Le soir, du mardi au samedi de 18h30 à 21h30.
Plus d'informations sur le site [4]www.osteriaromana.be .
[5]Restaurant, œnothèque, épicerie, une nouvelle adresse italienne tout-en-une à Ixelles
[6]“Nirvana Kitchen”, pour tout comprendre à la vraie cuisine indienne
[7]L’Air de Rien, qu’il est bon de lâcher prise avec le chef Stéphane Diffels
[1] https://www.7sur7.be/manger/ce-restaurant-vegetarien-sert-la-nourriture-directement-sur-la-table~a4ca1281/
[2] https://www.7sur7.be/manger/un-an-apres-l-ouverture-le-restaurant-liegeois-toma-decroche-une-premiere-etoile-les-recompenses-ne-doivent-jamais-etre-un-objectif~aa84f2f1/
[3] https://www.osteriaromana.be/shop/
[4] https://www.osteriaromana.be/
[5] https://www.7sur7.be/manger/restaurant-oenotheque-epicerie-une-nouvelle-adresse-italienne-tout-en-une-a-ixelles~aaaf7f40/
[6] https://www.7sur7.be/manger/nirvana-kitchen-pour-tout-comprendre-a-la-vraie-cuisine-indienne~a9f98c80/
[7] https://www.7sur7.be/manger/lair-de-rien-qu-il-est-bon-de-lacher-prise-avec-le-chef-stephane-diffels~a1ad6ef7/
Jeans troué, chemise ouverte et manches retroussées, innombrables tatouages apparents. De prime abord, lorsque l’on voit Filippo La Vecchia, on n’imagine pas qu’il est chef de cuisine. Plutôt qu’il est membre d’un groupe de rock. Et en soi, ce n’est pas tout à fait faux. Il a l’âme d’un rockeur, derrière ses batteries de cuisine. Mais rien ne destinait Filippo à devenir chef dans un restaurant. Et encore moins en Belgique.
Lire aussi
[1]
Ce restaurant végétarien sert la nourriture directement sur la table
[2]
Un an après l'ouverture, le restaurant liégeois Toma! décroche une première étoile: “Les récompenses ne doivent jamais être un objectif”
Issu d’une famille de docteurs, l’Italien a quitté son pays natal à 20 ans pour découvrir le monde. Il s’est installé durant quelques mois dans le Massachusetts, aux États-Unis. Quelques mois qui ont finalement duré sept ans.
Épiphanie en cuisine
C’est dans le pays de l’Oncle Sam que Filippo a découvert les métiers de la restauration. Son premier boulot, c’était à la plonge. Il s’est ensuite essayé à la cuisine et ça a été pour lui une véritable épiphanie. Dès l’instant où il s’est mis derrière les fourneaux, le chef en devenir a su ce qu’il voulait faire de sa vie. “Par la suite, j’ai fait des stages dans des restaurants en Italie et aux États-Unis pour apprendre et ensuite me perfectionner”, explique Filippo. En 2001, formé et fin prêt, le jeune cuisinier a un rêve: ouvrir des restaurants en Amérique du Nord. “Ça n’a jamais abouti, car j’avais un problème avec la ‘green card’ (carte de résident permanent aux États-Unis, NDLR)”, regrette-t-il.
(Poursuivre l’article ci-dessous)
Filippo La Vecchia aime interpeler par son style et sa façon d’être autant qu'il aime cuisiner. © Jo Exelmans
Au bout de sept ans, Filippo décide de rentrer à Rome, auprès de sa famille. Mais le jeune chef, qui durant quatre années a continué à cuisiner, a la bougeotte et aspire très rapidement à repartir. C’est à Bruxelles qu’il finit par poser ses bagages. “J’avais un ami qui vivait ici et à qui j’avais déjà rendu visite plusieurs fois. J’ai tout de suite adoré Bruxelles, les gens, l’architecture dépareillée. Franchement, c’est super joli”, commente-t-il. C’est finalement en novembre 2012 qu’il réalise son rêve d’ouvrir un restaurant, le désormais célèbre Osteria Romana.
La vraie cuisine d’Italie
Son objectif: proposer de la cuisine italienne, savoureuse, généreuse et authentique. “La cuisine italienne en Belgique n’était pas du tout la même que celle en Italie, je ne retrouvais pas le goût ni les bons produits de chez moi, pourtant essentiels, explique Filippo. “La génération qui est arrivée en Belgique bien avant moi a dû se débrouiller avec les ingrédients qu’elle trouvait sur place. Et c’est ce qui est devenu, pour les Belges, la cuisine italienne. Avec mon restaurant, je voulais proposer de vrais pas typiques, avec des produits de grande qualité importés directement d’Italie. Faire découvrir ce qu’est vraiment la cuisine de chez moi.”
Un pari gagnant. Dès l’ouverture, l’Osteria Romana fait un carton. Les gens se bousculent pour goûter aux plats du chef, surtout à sa carbonara. Le plat est simple en apparence: de la joue de porc, du jaune d’œuf, du pecorino et du poivre. Rien de plus. Et pourtant, quel délice. Très sincèrement, pour l’avoir testée, nous pouvons affirmer que c’est le meilleur plat de pâtes que nous avons goûté de notre vie.
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La célèbre carbonara du chef La Vecchia. © DR
Décision difficile
En 2013, quelques mois après l’ouverture de son premier restaurant, Filippo devient papa. Pour diverses raisons, lui et la mère de son fils se séparent. Ne connaissant personne d’autre résident en Belgique, elle décide de retourner en Italie avec l’enfant. Pour Filippo, cet événement a été une véritable déchirure. Il voulait suivre son fils, ne jamais le quitter, mais il était coincé. “J’avais tout investi dans le restaurant, je ne pouvais pas partir et me permettre de faire faillite. Puis, pour être très honnête, même si je voulais être avec mon petit garçon, je ne voulais pas retourner en Italie”, explique le chef.
Et l’un dans l’autre, il ne regrette pas son choix. Heureux hasard, c’est à ce moment de l’interview que Filippo reçoit un appel en provenance d’Italie. C’est son fils. À sa voix, on entend que le chef est content de lui parler. Lorsqu’on le regarde, on voit l’immense sourire qui fend son visage et ses yeux qui pétillent de bonheur. Il finit par raccrocher, non sans envoyer à son garçon beaucoup de “baci” (bisous). “Comme je l’aime. Parfois, il me manque. Mais je le vois souvent. Tous les mois, je vais en Italie. Je passe du temps avec lui et j’en profite pour voir le reste de la famille. S’il vivait en Belgique, je ne suis pas certain que je retournerais plus d’une fois par an au pays ”, commente Filippo.
Son fils au centre de sa cuisine
L’amour pour son fils transparaît dans sa cuisine. Le chef de l’Osteria Romana a adapté son menu et ses ambitions à son jeune garçon. Étant ponctuellement absent de derrière les fourneaux, il a dû réfléchir à des plats simples, mais non moins délicieux, que son équipe pourrait réaliser sans avoir besoin de lui. “Ce sont des plats sans chichis, avec peu d’ingrédients. Si j’avais décidé de faire des plats très élaborés, ce que tout chef aspire un jour à faire, il m’aurait été impossible d’aller voir mon fils comme je le fais”, indique-t-il. “Et je n’ai absolument aucun regret d’avoir choisi cette voix.”
“La vie a un prix. Si tu acceptes de le payer, tu vas y arriver. Ma vie n’est pas celle dont je rêvais, parfois j’aimerais en avoir une autre. Mais finalement, je l’aime comme ça, ma vie”, conclut Filippo.
Filippo La Vecchia, c’est aussi...
En plus de l’Osteria Romana, le chef La Vecchia a ouvert deux autres établissements accolés et dépendants du premier: la Cave, une version plus intimiste de l’Osteria Romana accompagnée d’un bar à vin et à cocktails; et la Maison John, un salon privatif qui peut accueillir jusqu’à huit personnes à une seule table.
L’Osteria Romana, c’est aussi un [3]webshop , où il est possible d’acheter, par exemple, un “kit carbonara”, pour préparer le célèbre plat de pâtes à la maison, presque aussi bien que le chef lui-même.
L'Osteria Romana, temple de la pâte carbonara. © Jo Exelmans
Infos pratiques
Où? L’Osteria Romana est situé avenue Legrand 11, à 1000 Bruxelles. La Cave et la Maison John, quant à eux, sont situé au numéro 13 de la même rue.
Quand? À midi, les jeudis et vendredis de 12h à 15h. Le soir, du mardi au samedi de 19h à 23h30. Fermé les dimanches et lundis.
Pour le service à emporter: À midi, les jeudis et vendredis de 12h à 14h. Le soir, du mardi au samedi de 18h30 à 21h30.
Plus d'informations sur le site [4]www.osteriaromana.be .
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[5]Restaurant, œnothèque, épicerie, une nouvelle adresse italienne tout-en-une à Ixelles
[6]“Nirvana Kitchen”, pour tout comprendre à la vraie cuisine indienne
[7]L’Air de Rien, qu’il est bon de lâcher prise avec le chef Stéphane Diffels
[1] https://www.7sur7.be/manger/ce-restaurant-vegetarien-sert-la-nourriture-directement-sur-la-table~a4ca1281/
[2] https://www.7sur7.be/manger/un-an-apres-l-ouverture-le-restaurant-liegeois-toma-decroche-une-premiere-etoile-les-recompenses-ne-doivent-jamais-etre-un-objectif~aa84f2f1/
[3] https://www.osteriaromana.be/shop/
[4] https://www.osteriaromana.be/
[5] https://www.7sur7.be/manger/restaurant-oenotheque-epicerie-une-nouvelle-adresse-italienne-tout-en-une-a-ixelles~aaaf7f40/
[6] https://www.7sur7.be/manger/nirvana-kitchen-pour-tout-comprendre-a-la-vraie-cuisine-indienne~a9f98c80/
[7] https://www.7sur7.be/manger/lair-de-rien-qu-il-est-bon-de-lacher-prise-avec-le-chef-stephane-diffels~a1ad6ef7/