Une médecin ukrainienne révèle l'enfer de Marioupol avec sa bodycam avant de se faire capturer par les Russes
(2022-05-20_16-46-34 (AP))
- Reference: 2022-05-20_16-46-34_une-medecin-ukrainienne-revele-l-enfer-d
- News link: https://www.7sur7.be/monde/une-medecin-ukrainienne-revele-l-enfer-de-marioupol-avec-sa-bodycam-avant-de-se-faire-capturer-par-les-russes~a6428422f/
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Ioulia Paievska, médecin ukrainienne, a filmé avec une bodycam comment elle soignait les soldats ukrainiens et russes à Marioupol au début de l’invasion russe. Elle a été capturée par les Russes le 10 mars dernier et son sort est extrêmement incertain. La médecin a été présentée comme un trophée. Plus aucune nouvelle n’a été donnée la concernant depuis une brève apparition à la télévision après son arrestation.
Ioulia Paievska est plus connue en Ukraine sous le nom de “Taira”, un surnom qu’elle s’est choisi dans le jeu vidéo “World of Warcraft”. L’année dernière, elle a reçu une bodycam parce qu’elle devait apparaître comme la figure inspiratrice de la couverture Netflix des Invictus Games, un événement sportif international pour les soldats blessés physiquement et/ou mentalement. Mais lorsque la guerre en Ukraine a éclaté le 24 février dernier, elle a utilisé cette caméra dans un but complètement différent.
[1]
EN DIRECT: L’Ukraine appelle les derniers soldats d’Azovstal à déposer les armes - La conquête de la région de Lougansk “presque achevée”, selon Moscou
© AP
Avec son équipe médicale, Taira s’est battue pour chaque vie humaine. La bodycam a enregistré chaque mouvement, fournissant 256 gigaoctets d’images. Cette mine d’informations s’est retrouvée sur une carte SD avec les derniers journalistes encore présents à Marioupol. L’un d’eux a caché le trésor dans un tampon hygiénique, une solution qui s’est avérée suffisamment créative pour éviter les nombreux contrôles sur le chemin de la frontière ukrainienne.
© AP
Un jour plus tard, le 16 mars, Taira et son chauffeur ont été capturés. Les Russes l’ont décrite comme “faisant partie du bataillon nazi Azov”. Cependant, aucune preuve n’a été trouvée, et les amis et collègues ont également nié tout lien. Les images prises par Taira elle-même montrent clairement qu’elle a également tenté de sauver la vie de soldats russes.
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Taira était celle qui essayait de garder son calme lorsque, par exemple, deux adversaires étaient traînés hors d’une ambulance, lourdement blessés. L’un a fini dans un fauteuil roulant, l’autre attaché à ses genoux. “Debout, connard. Vous tuez même des enfants”, a déclaré un soldat ukrainien. “Calmez-vous”, a alors répondu Taira.
© AP
Lorsqu’on lui a demandé si elle allait s’occuper d’eux, la réponse a été claire. “Ils ne seraient pas si gentils avec nous. Mais je n’ai pas le choix, ce sont des prisonniers de guerre.”
Taira s’est même adressé affectueusement à un autre Russe blessé. “Donnez-lui une couverture, il tremble. Qu’est-ce qu’on t’a fait de mal de toute façon, rayon de soleil?”. Ce sera son surnom préféré, même pour l’ennemi.
Le soldat en question avait du mal à en croire ses yeux. “Tu vas t’occuper de moi?”, a-t-il demandé. “Nous traitons tout le monde de la même manière”, a-t-elle répondu.
© AP
Mais il n’y avait pas que des soldats. Cette nuit-là, deux enfants ont été amenés, un frère et une sœur. Ils s’étaient fait tirer dessus à un poste de contrôle, leurs parents y ont été tués. Le garçon ne s’en sortira finalement pas non plus. Taira a essuyé quelques larmes, puis a fermé les yeux de la victime. “Le garçon est mort”, a-t-elle confié à un collègue. “Ils sont toujours en train de réanimer la fille, peut-être qu’elle peut s’en sortir.”
© AP
Après l’annexion de la Crimée en 2014, Taira s’est installé dans la région du Donbass pour soutenir les troupes ukrainiennes dans leur lutte contre les séparatistes soutenus par la Russie. Elle y a fondé le service médical “Taira’s angels” et s’est aventurée dans les villages où se déroulaient de violents combats. Au total, elle aurait sauvé plus de 500 vies.
© AP
La médecin a été enlevée le 10 mars dernier, deux semaines après le début de l’invasion russe. L’Ukraine a tenté de l’impliquer dans un échange, mais les autorités russes nient l’avoir capturée. Pourtant, quelques jours après sa disparition, elle est apparue à la télévision russe comme un trophée, avec des menottes et des bleus sur son visage.
Confuse, elle a lu une déclaration appelant à la fin des combats. Une voix off la décrivait, elle et ses collègues, comme des nazis. Depuis lors, on n’a plus entendu parler d’elle.
La façon dont Taira a été utilisée comme un outil de propagande a rendu furieux son mari Vadim Puzanov. “Ils l’ont accusée de tous les péchés possibles, y compris le trafic d’organes. Nous sommes très préoccupés par son sort.”
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[2]NOTRE DOSSIER COMPLET SUR LE CONFLIT EN UKRAINE
[1] https://www.7sur7.be/monde/en-direct-lukraine-appelle-les-derniers-soldats-dazovstal-a-deposer-les-armes-la-conquete-de-la-region-de-lougansk-presque-achevee-selon-moscou~a10368f3/
[2] https://www.7sur7.be/dossier/invasion-russe-en-ukraine~d6c30bd6f-5985-459d-8adc-86c964fe1d8f/
Ioulia Paievska est plus connue en Ukraine sous le nom de “Taira”, un surnom qu’elle s’est choisi dans le jeu vidéo “World of Warcraft”. L’année dernière, elle a reçu une bodycam parce qu’elle devait apparaître comme la figure inspiratrice de la couverture Netflix des Invictus Games, un événement sportif international pour les soldats blessés physiquement et/ou mentalement. Mais lorsque la guerre en Ukraine a éclaté le 24 février dernier, elle a utilisé cette caméra dans un but complètement différent.
Lire aussi
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EN DIRECT: L’Ukraine appelle les derniers soldats d’Azovstal à déposer les armes - La conquête de la région de Lougansk “presque achevée”, selon Moscou
© AP
Avec son équipe médicale, Taira s’est battue pour chaque vie humaine. La bodycam a enregistré chaque mouvement, fournissant 256 gigaoctets d’images. Cette mine d’informations s’est retrouvée sur une carte SD avec les derniers journalistes encore présents à Marioupol. L’un d’eux a caché le trésor dans un tampon hygiénique, une solution qui s’est avérée suffisamment créative pour éviter les nombreux contrôles sur le chemin de la frontière ukrainienne.
© AP
Un jour plus tard, le 16 mars, Taira et son chauffeur ont été capturés. Les Russes l’ont décrite comme “faisant partie du bataillon nazi Azov”. Cependant, aucune preuve n’a été trouvée, et les amis et collègues ont également nié tout lien. Les images prises par Taira elle-même montrent clairement qu’elle a également tenté de sauver la vie de soldats russes.
© AP
Des soldats russes sauvés
Taira était celle qui essayait de garder son calme lorsque, par exemple, deux adversaires étaient traînés hors d’une ambulance, lourdement blessés. L’un a fini dans un fauteuil roulant, l’autre attaché à ses genoux. “Debout, connard. Vous tuez même des enfants”, a déclaré un soldat ukrainien. “Calmez-vous”, a alors répondu Taira.
© AP
Lorsqu’on lui a demandé si elle allait s’occuper d’eux, la réponse a été claire. “Ils ne seraient pas si gentils avec nous. Mais je n’ai pas le choix, ce sont des prisonniers de guerre.”
Taira s’est même adressé affectueusement à un autre Russe blessé. “Donnez-lui une couverture, il tremble. Qu’est-ce qu’on t’a fait de mal de toute façon, rayon de soleil?”. Ce sera son surnom préféré, même pour l’ennemi.
Le soldat en question avait du mal à en croire ses yeux. “Tu vas t’occuper de moi?”, a-t-il demandé. “Nous traitons tout le monde de la même manière”, a-t-elle répondu.
© AP
Mais il n’y avait pas que des soldats. Cette nuit-là, deux enfants ont été amenés, un frère et une sœur. Ils s’étaient fait tirer dessus à un poste de contrôle, leurs parents y ont été tués. Le garçon ne s’en sortira finalement pas non plus. Taira a essuyé quelques larmes, puis a fermé les yeux de la victime. “Le garçon est mort”, a-t-elle confié à un collègue. “Ils sont toujours en train de réanimer la fille, peut-être qu’elle peut s’en sortir.”
© AP
“Taira’s angels”
Après l’annexion de la Crimée en 2014, Taira s’est installé dans la région du Donbass pour soutenir les troupes ukrainiennes dans leur lutte contre les séparatistes soutenus par la Russie. Elle y a fondé le service médical “Taira’s angels” et s’est aventurée dans les villages où se déroulaient de violents combats. Au total, elle aurait sauvé plus de 500 vies.
© AP
Aucune nouvelle
La médecin a été enlevée le 10 mars dernier, deux semaines après le début de l’invasion russe. L’Ukraine a tenté de l’impliquer dans un échange, mais les autorités russes nient l’avoir capturée. Pourtant, quelques jours après sa disparition, elle est apparue à la télévision russe comme un trophée, avec des menottes et des bleus sur son visage.
Confuse, elle a lu une déclaration appelant à la fin des combats. Une voix off la décrivait, elle et ses collègues, comme des nazis. Depuis lors, on n’a plus entendu parler d’elle.
La façon dont Taira a été utilisée comme un outil de propagande a rendu furieux son mari Vadim Puzanov. “Ils l’ont accusée de tous les péchés possibles, y compris le trafic d’organes. Nous sommes très préoccupés par son sort.”
© AP
© AP
[2]NOTRE DOSSIER COMPLET SUR LE CONFLIT EN UKRAINE
[1] https://www.7sur7.be/monde/en-direct-lukraine-appelle-les-derniers-soldats-dazovstal-a-deposer-les-armes-la-conquete-de-la-region-de-lougansk-presque-achevee-selon-moscou~a10368f3/
[2] https://www.7sur7.be/dossier/invasion-russe-en-ukraine~d6c30bd6f-5985-459d-8adc-86c964fe1d8f/