La Belgique achète 9 exemplaires du “Caesar”, un canon français déployé en Ukraine
(2022-05-16_11-57-05 (AFP))
- Reference: 2022-05-16_11-57-05_la-belgique-achete-9-exemplaires-du-caes
- News link: https://www.7sur7.be/monde/la-belgique-achete-9-exemplaires-du-caesar-un-canon-francais-deploye-en-ukraine~af284935/
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La dernière canonnerie française, située à Bourges (centre), produit tous les canons de l'armée française, de celui de l'avion Rafale aux canons de marine ou du char Leclerc. Mais l'un est au centre des attentions avec le retour des grands duels d'artillerie en Ukraine: le Caesar, également acheté par la Belgique.
La monstrueuse bouche à feu de 155 mm montée sur camion, colonne vertébrale de l'artillerie française, a été commandée vendredi à neuf exemplaires par la Belgique pour 62 millions d'euros et est déployée en Ukraine: la France a annoncé fin avril avoir livré un nombre indéterminé de Caesar à Kiev - les chiffres de six ou douze ont été avancés sans être confirmés - pour aider à repousser les forces russes et leur puissante artillerie.
Il a déjà été vendu à près de 300 exemplaires à six pays, dont l'Arabie saoudite, accusée par les ONG d'en avoir fait usage contre des civils.
Sur le site de son fabricant Nexter à Bourges, dans le département du Cher (centre), la discrétion est de mise sur les destinataires des tubes de canon, qui sont encore des ébauches de métal en cours d'usinage.
"On produit entre 150 et 200 canons de tous types, du 20 au 155 mm. Une grosse moitié pour des calibres allant jusqu'à 40 mm, le reste pour des calibres supérieurs à 90 mm", expose le directeur du site, Laurent Monzauge, lors d'une rare visite avec quelques journalistes.
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© DR
Dans l'immense hall, des dizaines de machines-outils, certaines de plus de dix mètres de long, sont alignées.
Un long cylindre de métal fixé par les extrémités sur un tour est lentement usiné par la machine, refroidi par un filet d'eau sous le regard attentif d'un technicien.
Il faut "compter 200 à 250 heures d'usinage" pour transformer une ébauche d'acier spécial de 4 tonnes en tube de canon de 1,8 tonne et de 8,06 mètres de long, dit de 52 calibres, soit 52 fois la longueur du calibre de 155 mm.
Celui-ci sera ensuite fixé sur son traîneau, une culasse et un frein de bouche à ses extrémités.
Au total, "pour faire un canon de 155 mm, il faut en moyenne neuf mois", selon M. Monzauge. Le système Caesar complet, avec son camion, "c'est 18 mois. En ce moment ça peut être plus long", concède le directeur des affaires institutionnelles de Nexter, Alexandre Dupuy.
Composants électroniques, matières premières, "tous les délais d'approvisionnement sont affectés" et avec l'inflation "très peu de fournisseurs acceptent d'engager sur des séries longues", explique-t-il.
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L'usine Nexter à Bourges. © AFP
L'atout du Caesar selon ses concepteurs est sa précision. "De l'ordre d'un demi-terrain de football pour un obus non guidé" à 40 kilomètres, selon M. Monzauge. "En France, les Caesar fonctionnent en général par six, ça fait 36 obus à la minute, ça ralentit un peu le belligérant".
Entre les commandes à l'export, une nouvelle commande de la France pour 33 "Caesar NG" (pour CAmion Equipé d'un Système d'ARtillerie de Nouvelle Génération), future version blindée et remotorisée - également retenue par la Belgique, avec des livraisons prévues en 2027. - et les conséquences du conflit ukrainien sur un éventuel réarmement en Europe, une augmentation des cadences est-elle possible? Avec le temps, oui.
"A Bourges, s'il fallait passer à 300 canons par an, cela ne poserait pas de difficulté particulière", assure M. Dupuy. "Tout est question d'anticipation car on n'est pas seul, on a tous nos fournisseurs".
Il faudrait investir dans des espaces plus grands, des machines. Sans compter les recrutements, alors qu'il y a des "difficultés sur certains métiers en tension comme les mécano-soudeurs, les spécialistes de pyrotechnie".
Mais, selon lui, "sur un claquement de doigts, on ne peut pas doubler la cadence, sinon on ne serait pas des industriels responsables, on serait surdimensionnés" par rapport au besoin des trois dernières décennies, celles des "dividendes de la paix" post-Guerre froide.
La monstrueuse bouche à feu de 155 mm montée sur camion, colonne vertébrale de l'artillerie française, a été commandée vendredi à neuf exemplaires par la Belgique pour 62 millions d'euros et est déployée en Ukraine: la France a annoncé fin avril avoir livré un nombre indéterminé de Caesar à Kiev - les chiffres de six ou douze ont été avancés sans être confirmés - pour aider à repousser les forces russes et leur puissante artillerie.
Il a déjà été vendu à près de 300 exemplaires à six pays, dont l'Arabie saoudite, accusée par les ONG d'en avoir fait usage contre des civils.
Sur le site de son fabricant Nexter à Bourges, dans le département du Cher (centre), la discrétion est de mise sur les destinataires des tubes de canon, qui sont encore des ébauches de métal en cours d'usinage.
"On produit entre 150 et 200 canons de tous types, du 20 au 155 mm. Une grosse moitié pour des calibres allant jusqu'à 40 mm, le reste pour des calibres supérieurs à 90 mm", expose le directeur du site, Laurent Monzauge, lors d'une rare visite avec quelques journalistes.
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© DR
Dans l'immense hall, des dizaines de machines-outils, certaines de plus de dix mètres de long, sont alignées.
Un long cylindre de métal fixé par les extrémités sur un tour est lentement usiné par la machine, refroidi par un filet d'eau sous le regard attentif d'un technicien.
Il faut "compter 200 à 250 heures d'usinage" pour transformer une ébauche d'acier spécial de 4 tonnes en tube de canon de 1,8 tonne et de 8,06 mètres de long, dit de 52 calibres, soit 52 fois la longueur du calibre de 155 mm.
Celui-ci sera ensuite fixé sur son traîneau, une culasse et un frein de bouche à ses extrémités.
Au total, "pour faire un canon de 155 mm, il faut en moyenne neuf mois", selon M. Monzauge. Le système Caesar complet, avec son camion, "c'est 18 mois. En ce moment ça peut être plus long", concède le directeur des affaires institutionnelles de Nexter, Alexandre Dupuy.
Composants électroniques, matières premières, "tous les délais d'approvisionnement sont affectés" et avec l'inflation "très peu de fournisseurs acceptent d'engager sur des séries longues", explique-t-il.
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L'usine Nexter à Bourges. © AFP
La précision serait son point fort
L'atout du Caesar selon ses concepteurs est sa précision. "De l'ordre d'un demi-terrain de football pour un obus non guidé" à 40 kilomètres, selon M. Monzauge. "En France, les Caesar fonctionnent en général par six, ça fait 36 obus à la minute, ça ralentit un peu le belligérant".
Entre les commandes à l'export, une nouvelle commande de la France pour 33 "Caesar NG" (pour CAmion Equipé d'un Système d'ARtillerie de Nouvelle Génération), future version blindée et remotorisée - également retenue par la Belgique, avec des livraisons prévues en 2027. - et les conséquences du conflit ukrainien sur un éventuel réarmement en Europe, une augmentation des cadences est-elle possible? Avec le temps, oui.
"A Bourges, s'il fallait passer à 300 canons par an, cela ne poserait pas de difficulté particulière", assure M. Dupuy. "Tout est question d'anticipation car on n'est pas seul, on a tous nos fournisseurs".
Il faudrait investir dans des espaces plus grands, des machines. Sans compter les recrutements, alors qu'il y a des "difficultés sur certains métiers en tension comme les mécano-soudeurs, les spécialistes de pyrotechnie".
Mais, selon lui, "sur un claquement de doigts, on ne peut pas doubler la cadence, sinon on ne serait pas des industriels responsables, on serait surdimensionnés" par rapport au besoin des trois dernières décennies, celles des "dividendes de la paix" post-Guerre froide.