Une délégation de 15 membres de l’association Gaia (Groupe d’action dans l’intérêt des animaux) a remis mercredi en début d’après-midi au parlement bruxellois une pétition signée par 70.153 personnes pour l’interdiction de l’abattage sans étourdissement dans la Région.

Elle a été remise à Jonathan de Patoul (DéFI), à l’initiative d’une proposition d’ordonnance visant à rendre l’étourdissement obligatoire, ainsi qu’à la députée Carla Dejonghe (Open Vld), qui l’a cosignée. La députée Alexia Bertrand les a rejoints pour exprimer le soutien du MR.

“Plus d’excuses !”

Les militants avaient avec eux des pancartes portant des messages comme “Plus d’excuses !”, “Arrêtez la douleur” et “Mourir sans souffrir est un droit”.

Michel Vandenbosch, président de Gaia, appelle le parlement bruxellois à suivre les traces de la Wallonie et de la Flandre : “Des auditions sur la question auront lieu à partir du 18 mai. Des défenseurs du bien-être animal seront entendus la semaine suivante, en amont de discussions sur l’aspect juridique. Dans le sillage d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, la Cour constitutionnelle belge a tranché en estimant que les interdictions flamande et wallonne de 2017 ont trouvé un juste équilibre entre les impératifs du bien-être animal et de la liberté de culte”. Il avance qu’ “un mouton met en moyenne 20 secondes, et jusqu’à plus de 2 minutes, à perdre conscience quand il est égorgé. Pour un bovin, cela monte à 5-6 minutes. Il existe aujourd’hui des techniques pour épargner des souffrances aux animaux, appliquons-les. C’est un principe raisonnable”.

70% des Bruxellois y sont favorables

Gaia relève que 70% des Bruxellois sont favorables à une interdiction de l’abattage sans étourdissement, selon un sondage réalisé en mars 2021 par l’entreprise spécialisée en études de marché Ipsos et selon les résultats d’une enquête du ministre bruxellois du Bien-être animal Bernard Clerfayt (DéFi).

Toujours selon le sondage Ipsos, 47% des musulmans bruxellois interrogés restent opposés à l’interdiction, mais 35% y sont favorables et 18% sont sans opinion sur le sujet.

Les groupes démocratiques du parlement s’accordent sur la liste des auditions

L’ensemble des groupes politiques de la commission Environnement du parlement bruxellois se sont entendus mercredi sur le processus d’auditions à organiser autour des textes déposés par différents groupes politiques sur la question de l’abattage sans étourdissement.

Les groupes politiques présents ont débattu de la liste des personnes à auditionner dans le cadre de ces travaux.

Il s’agit du collectif citoyen pour la liberté de culte; des représentants officiels des cultes (Consistoire central Israélite de Belgique et Exécutif des musulmans de Belgique); d’un vétérinaire proposé par le Conseil du Bien-Etre Animal; d’un représentant des Abattoirs d’Anderlecht; de Jean-Michel Guérit, un neurologue spécialiste de la question de la douleur; de Piet Van Themsche, ex-patron du Boerenbond. Ce dernier avait été désigné, en Flandre, médiateur indépendant pour entamer une concertation avec les représentants des cultes en vue d’une interdiction généralisée de l’abattage rituel sans étourdissement.

Les membres de la commission entendront également les constitutionnalistes en droits et libertés Hugues Dumont (Saint Louis) et Sophie Duthoît-Lulov-, juriste spécialiste de la question du bien-être animal; Gaia; la Fédération des Bouchers; et la Fédération européenne des vétérinaires;

Les auditions débuteront le 18 mai. Elles se poursuivront le 23 mai, le 1er juin et le 8 juin si nécessaire, en fonction des besoins exprimés lors des auditions et pour la poursuite du processus législatif.

Un consensus s’est donc dégagé sur le processus démocratique de ces travaux, ce qu’ont salué l’ensemble des groupes, dans un communiqué diffusé mercredi après-midi.