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Le “syndrome du visage vide”, cette inquiétante conséquence de la pandémie et des gestes barrières

(2022-05-09_13-04-53 (Huffington Post))


Alors que la pandémie de Covid-19 est en perte de vitesse dans de nombreux pays d’Europe, [1]dont la Belgique , le port du masque est de moins en moins courant dans les lieux publics. Dans notre pays, il reste cependant obligatoire dans les transports en commun. Mais avec l’abolition de cette règle longtemps maintenue pour lutter contre le coronavirus, un nouveau phénomène fait son apparition: le “syndrome du visage vide”. Dans les colonnes du Huffington Post, deux psychologues analysent cette inquiétante conséquence de la crise sanitaire.

Le “syndrome du visage vide” se caractérise par l’angoisse de ne plus porter un masque buccal en société. Il est donc une conséquence directe de la pandémie de Covid-19 et des gestes barrières instaurés pour lutter contre la propagation du virus, dont le port du masque. Dans les colonnes du Huffington Post, la psychopédagogue et enseignante Brigitte Prot explique que de nombreux adolescents vivent très mal la fin du port du masque dans les lieux publics. “Ils se sentaient plus confortables avec le masque, plus en sécurité. Ils avaient davantage confiance en eux”, déclare-t-elle.

Un constat qui a fait l’objet d'un article dans le journal catalan El Periodico, dans lequel le “syndrome du visage vide” a été mentionné pour la première fois. Au cours d’une interview pour le média espagnol, la psychologue Georgina del Valle évoquait cette angoisse ressentie par les adolescents et les jeunes adultes suite à la fin du port du masque en Espagne.

“Visage nu ou découvert”



Brigitte Prot, elle, n’est pas convaincue par la terminologie utilisée pour décrire ce phénomène. “Je propose plutôt visage nu ou découvert”, affirme-t-elle. “Vide, ça supposerait que quand on n’a pas de masque, notre visage est vide, au contraire, c’est là qu’il est plein. Avec le masque, on ressemble à tout le monde. Excepté le regard, c’est toute une partie du visage qui est vide.”

“Par rapport à la population que je peux accompagner, il y a beaucoup d’adultes, d’adolescents, voire d’enfants qui peuvent avoir une forme de réticence à retirer le masque”, explique la psychologue clinicienne Aline Nativel Id Hammou, interrogée par Le HuffPost. Selon elle, il faut surtout surveiller l’évolution de cette réticence pour qu'elle ne se transforme pas en “pathologique”, par exemple “la phobie de montrer son visage et donc le besoin de se réfugier derrière un masque”.

Complexes



“Dans ma pratique, je retrouve plus des adultes que des enfants et des adolescents, car chez les adultes, il y a peut-être une prise de conscience plus forte des conséquences du Covid, de cette question de la responsabilité. La plupart des enfants et des ados sont très contents qu’il n’y ait plus le masque, c’est une forme de libération et d’apaisement”, souligne ensuite la spécialiste. De son côté, Brigitte Prot accompagne plutôt des adolescents et jeunes adultes. “L’adolescence, c’est une période où ils ont besoin d'intimité, mais ils ne l’ont pas dans la société actuelle, car ils se filment sans cesse. Il y a beaucoup d’images d’eux qui circulent, notamment sur les réseaux sociaux.”

“Enlever le masque, c’est être à découvert. Sans le masque, les ados sont beaucoup plus exposés. Ça peut leur donner des complexes, surtout que leur physique change beaucoup”, poursuit la psychopédagogue. “C’est vrai que pour les adolescents, il y a la question du corps, du visage, de la beauté qui rentre en jeu (...). Certains profils d’ados peuvent se réfugier derrière le masque, en lien avec les complexes physiques”, ajoute Aline Nativel Id Hammou.

Prendre du recul



Cette conséquence des gestes barrières est donc assez récente, comme le rappelle Aline Nativel Id Hammou. “Cette liberté de pouvoir enlever le masque, on la vit tous que depuis quelque temps, c’est un syndrome réactionnel à la crise sanitaire qu’on a vécue, comme le syndrome de la cabane”. La professionnelle estime donc qu'il faut relativiser cette réadaptation. “On s’est tous plus ou moins adaptés à la crise sanitaire, avec un conditionnement aux gestes barrières, où ça fait deux ans qu’on nous dit que c’est très important. Il faut donc laisser le temps au public de se réadapter vers une nouvelle norme d’après." Elle note également que ce syndrome n’est pas encore scientifiquement reconnu et qu’il pourrait ne jamais l’être: “Il nous faudra des semaines, voire des mois de recul pour l’analyser correctement."

LIRE AUSSI



[2]Van Ranst sur la fin du masque dans les transports en commun: “Lâcher tout maintenant, je n’y suis pas favorable”

[3]Les visioconférences ont des effets négatifs sur la santé mentale, surtout chez les femmes



[1] https://www.7sur7.be/belgique/la-baisse-des-admissions-se-poursuit~a8db5337/

[2] https://www.7sur7.be/sante/van-ranst-sur-la-fin-du-masque-dans-les-transports-en-commun-lacher-tout-maintenant-je-ny-suis-pas-favorable~a878c0f7/

[3] https://www.7sur7.be/sante-et-bien-etre/les-visioconferences-ont-des-effets-negatifs-sur-la-sante-mentale-surtout-chez-les-femmes~aee5b849/



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