Ce samedi 7 mai, comme chaque année, le collectif de résistance aux centres pour étrangers invite les citoyens à aller manifester devant le centre fermé de Vottem. Le collectif pensait que la guerre en Ukraine allait faire changer la façon de percevoir l’accueil des migrants en Belgique, mais regrette que ce ne soit pas le cas. Pour marquer le coup, il organise une marche contre les centres fermés et pour leur abolition.

Cela fait 23 ans que le centre de Vottem existe et plus encore que le collectif de résistance aux centres pour étrangers s’y oppose. Créé en 1997, le CRACPE se mobilise contre ce genre de centre “qui portent en eux les germes de la violence et de la mort”. Depuis 1999, plus de 20.000 personnes ont été détenues dans celui de Vottem “pour être renvoyées vers l’insécurité, c’est-à-dire vers la guerre, la dictature, les persécutions de toutes sortes (politiques, sexistes, homophobes, ...), vers la misère liée à la dette des pays du Sud, à l’inégalité des échanges, au pillage des ressources par les anciens colonisateurs, vers les conséquences du réchauffement climatique”, souligne le collectif.

Guerre en Ukraine

Dans le contexte européen actuel, avec ces milliers d’Ukrainiens fuyant leur pays et la guerre, le CRACPE s’interroge. “Aujourd’hui, nous constatons de nombreux dispositifs mis en œuvre pour l’accueil des réfugiés qui fuient la terrible guerre en Ukraine, et nous nous réjouissons vivement de ces dispositions prises”, indique le collectif. “Cependant, nous constatons en même temps que les autres candidats à un statut de protection internationale doivent continuer à faire de longues files pour être entendus par l’Office des étrangers, souvent ne sont pas hébergés rapidement dans des centres d’accueil, et finalement se heurtent à des refus.”

Pour le collectof, cette tragédie ukrainienne et la mobilisation de la population belge, mais aussi européenne, devrait être, pour le gouvernement, l’occasion de repenser la question de l’accueil. Or, comme le souligne le CRACPE, ce n’est pas du tout ce qu’il se passe. “Le Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, annonce la construction et l’ouverture de quatre nouveaux centres fermés (Jumet, Zandvliet, Steenokkerzeel et Jabbeke). Coût total: 100 millions d’euros. L’urgence ne serait-elle pas de les investir dans l’accueil?”, s’interroge le collectif.

Marche contre le centre fermé de Vottem

Ce samedi, le CRACPE organise une marche contre le centre fermé de Vottem, et plus globalement pour la suppression des centres fermés. Celle-ci prendra son départ ce samedi 7 mai, à 14h, sur la place Saint-Lambert. Le cortège se dirigera ensuite vers l’enclos des fusillés de la Citadelle avant de rejoindre le centre fermé.

“Nous voulons rappeler que les centres fermés sont des prisons qui cachent leur nom, que la détention en leur sein est une violence quotidienne du simple fait de la privation de liberté, aggravée par les contraintes exercées quand la personne détenue se révolte contre sa détention, exacerbée lors des expulsions, qui ne peuvent ‘réussir’ que sous la pression de la force”, conclut le collectif.

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[1] https://www.7sur7.be/dossier/liege-et-sa-region~d1b8b0c27-6007-4c85-8c99-58803af59df3/

[2] https://www.7sur7.be/belgique/trois-nouveaux-centres-pour-les-personnes-en-sejour-illegal-vont-voir-le-jour~a33e36b3/

[3] https://www.7sur7.be/belgique/quatre-residents-du-centre-ferme-de-vottem-positifs-a-la-covid-19-mis-au-cachot~af0c3ca3/