News: 2022-04-27_06-14-07_les-chiffres-ahurissants-autour-des-crim

  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Les chiffres ahurissants autour des crimes à Charleroi: “Nous en avons beaucoup plus qu’ailleurs”

(2022-04-27_06-14-07)


La séance du Conseil Communal de Charleroi a été l'occasion lundi soir d'aborder le sujet de la sécurité dans la métropole. Le Procureur du Roi de Charleroi, Vincent Fiasse et le chef de corps de la Zone de Police (ZP) de Charleroi, Laurent Van Doren, se sont déplacés spécialement pour l’occasion. Les mandataires ont pu émettre de nombreuses questions et propositions pour améliorer la situation.

En 2021, 39 mandats d’arrêt pour des faits de meurtres, de tentatives de meurtre, d’assassinats ou de tentatives d’assassinat ont été ordonnés sur le territoire de la ZP de Charleroi. “Nous avons sur la ville de Charleroi une proportion de faits de meurtres, de tentatives de meurtre, d’assassinats et de tentatives d’assassinat particulièrement élevée” reconnaît le Procureur du Roi de Charleroi. “Il ne faut pas s’en cacher. C’est une réalité des chiffres. Quand nous comparons avec les autres arrondissements, nous en avons beaucoup plus”.

Lire aussi



(3)

[1]

Des dealers sèment la terreur devant cette pharmacie de Charleroi: “À coups de machettes”

[2]

De la drogue, des bijoux et des dizaines de milliers d’euros saisis par la police de Charleroi

[3]

Fusil, sabre, cocaïne... La police de Charleroi intervient près d’une station de métro

Pour lui, cela a des conséquences sur le fonctionnement des services de police: “Ils doivent entamer des enquêtes souvent compliquées parce que cela concerne parfois, mais pas toujours, des personnes en séjour illégal. (...) Cela entraîne que certaines matières ne peuvent plus être traitées aussi efficacement qu’avant. Je pense notamment à la traite des êtres humains pour laquelle la police fédérale a dû faire le choix de gérer nettement moins de dossiers”.

ZP en manque



Or, la ZP de Charleroi est en sous-effectif. “Va-t-on un jour atteindre cet objectif d’un effectif de 1.058 policiers? Nous allons essayer. Nous avons une cellule de recrutement de 50 policiers qui font ça en plus de leur business quotidien. Ils constituent la cellule ‘Recruteam’. Ils vont à gauche, à droite, dans les académies de police faire du recrutement pour nous” précise son chef de corps.

En effet, nombre de ses offres d’emploi ne parviennent pas à trouver preneur. L’argent constitue évidemment un souci majeur. “Les moyens au profit de la police ont beaucoup augmenté ces dernières années. Pour partie, parce que c’est inéluctable, comme l’ont dit en langage budgétaire. Les dépenses de la police sont, pour leur quasi-totalité, des dépenses de personnel. (...) Rien qu’entre 2019 et 2022, en trois ans, ils sont passés de 89 à 109 millions d’euros. 20 millions d’euros d’augmentation. 20 pourcents d’augmentation en trois ans. C’est une augmentation très, très significative. Je voudrais signaler que sur ces 23 millions d’euros d’augmentation, 20 proviennent de la dotation communale.

Paul Magnette © Photo News

La quasi-totalité vient de la dotation communale. À un tel point que la part communale dans les recettes de la police est passée de 59 pourcents il y a encore trois ans à 70 pourcents aujourd’hui! Nous atteignons là une limite. Il faut pouvoir le dire en toute franchise. Nous voulons continuer à investir dans notre police, mais la part que la commune peut apporter ne pourra plus augmenter significativement dans les années à venir. En tout cas, elle ne pourra plus augmenter plus rapidement que sa dotation. (...) Alors que notre dotation augmentait de 20 millions d’euros au profit de la police, nos recettes, elles, n’avaient augmenté au total que de moins de 24 millions d’euros” note le bourgmestre, Paul Magnette (PS).

Financements problématiques



Par conséquent, il compte interpeller le niveau de pouvoir compétent en la matière pour modifier le processus: “Il faut approfondir les discussions avec l’autorité fédérale. (...) Sous ce gouvernement, il a été décidé d’engager 1.600 policiers supplémentaires et que les recrutements et formations suivent leur cours. Il a été décidé également dans l’accord de gouvernement de renégocier cette fameuse norme KUL qui, effectivement, pénalise historiquement notre ville parce qu’elle a été fixée à un moment où notre ville avait sous-investi”. La norme KUL est une clé de répartition de la capacité policière entre les communes de Belgique qui date de 1993-1994.

Si la police carolorégienne est confrontée à des problèmes de financement, il en va de même au Parquet de Charleroi. Vincent Fiasse a tenu à s’en faire le porte-parole: “85 pourcents des dossiers sont traités dans les quatre mois de leur arrivée au Parquet. On peut dire que c’est assez miraculeux quand on voit la situation actuelle du Parquet de Charleroi. Je dois vous en faire part. Elle est catastrophique en termes d’effectifs.

Citation

Il y a très peu de candidats pour les fonctions de magistrat de Parquet qui, par ailleurs, font l’objet de très peu de publicati­ons de la part des autorités Vincent Fiasse, Procureur du Roi de Charleroi

Vous devez savoir qu’au niveau des effectifs réels, il y avait 87 pourcents de magistrats sur le cadre en 2019. En 2020, 80 pourcents. En 2021, 73 pourcents. Et la courbe ne va pas s’améliorer en 2022. Il y a de nombreux collègues qui postulent d’autres fonctions et il y a très peu de candidats pour les fonctions de magistrat de Parquet qui, par ailleurs, font l’objet de très peu de publications de la part des autorités. En tout cas, trop peu en ce qui concerne le Parquet de Charleroi”.

Réaction pénale



Malgré cela, le nombre de poursuites judiciaires s’accentue au fil des ans: “Nous sommes arrivés actuellement à un taux de réaction pénale de 45 pourcents. Ce qui est une augmentation flagrante par rapport aux années précédentes. Avec une augmentation des citations. Il faut savoir qu’en 2017, il n’y avait que trois pourcents des dossiers qui arrivaient devant le tribunal. Nous sommes arrivés maintenant à environ six pourcents outre les dossiers faisant l’objet de médiation pénale, de transaction et de probation prétorienne”.

La probation est une alternative à la peine de prison. La loi prévoit un délai d’épreuve durant lequel le condamné se voit imposer des conditions individualisées qu’il doit respecter. S’il s’y conforme, l’auteur des faits ne séjournera pas derrière les barreaux. C’est ce qu’on appelle la probation prétorienne.

Stupéfiants



L’autre priorité du Parquet est la lutte contre le trafic de stupéfiants. 148 des 446 mandats d’arrêt prononcés en 2021 y ont trait. Cela représente “33 pourcents des mandats d’arrêt délivrés sur l’ensemble de la compétence du Parquet de Charleroi”. En 2020, le taux était de 28 pourcents.

Toutefois, le procureur du Roi se rend bien compte que la répression ne peut constituer la seule réponse à la toxicomanie: “Nous sommes conscients que la demande est importante. Il y a beaucoup de consommateurs. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place (...) une Chambre de traitement de la toxicomanie. Elle est entrée en fonction le 1 er janvier 2020. Le but est de donner une autre image de la justice. La justice n’est pas là uniquement pour sanctionner. Ça doit être aussi une justice réparatrice.

Vincent Fiasse © BELGA

Réparatrice pour les victimes évidemment. Mais aussi pour les auteurs. Parce que si nous ne les traitons pas, ils vont recommencer. Nous avons constaté que cette Chambre de traitement de la toxicomanie, qui a déjà une certaine expérience en Flandre, à Anvers et Gand, a donné de bons résultats en matière de diminution de la récidive. Nous sommes conscients que le nombre de personnes qui y sont traitées est limité. Mais l’important, c’est la dynamique. Et elle est très positive”.

Il appuie ses propos sur des statistiques récoltées depuis l’instauration de la Chambre de traitement de la toxicomanie: “Il y a une audience par mois. Nous sommes maintenant passés à une audience et demie par mois. L’idée est qu’il y ait 30 personnes par an qui passent devant cette Chambre de traitement de la toxicomanie. Selon les derniers calculs, nous avons 58 personnes qui ont transité par ladite Chambre.

Citation

Dans ces 58 dossiers, il y a eu 37 suivis entrepris Vincent Fiasse, Procureur du Roi de Charleroi

Avec des résultats très intéressants. (...) Dans ces 58 dossiers, il y a eu 37 suivis entrepris. Cela veut dire quoi? Cela veut dire que ce sont des personnes qui ont accepté de jouer le jeu et de participer à la mise en place d’un plan de resocialisation avec la maison de justice et les intervenants en matière de stupéfiants”. Pour 17 personnes, ce projet a été un succès. Elles ont dès lors bénéficié de la clémence du tribunal.

De son côté, Paul Magnette a indiqué que la situation dans plusieurs villes était dépendante d’un marché de la drogue se déversant à partir du port d’Anvers. À cet égard, une rencontre avec une délégation des cabinets du Ministre fédéral de l’Intérieur et du Ministre fédéral de la Justice ainsi que des représentants de la police locale vient d’avoir lieu.

Violences intrafamiliales



Enfin, une dernière priorité s’est imposée à la justice locale suite à l’accentuation des faits de violence intrafamiliale et des faits de mœurs: “Ces matières-là ne font pas l’objet d’un traitement par classement sans suite. Il ne faut pas avoir cette idée-là. Ce sont tous des dossiers qui sont suivis par mes magistrats et pour lesquels ils ont une attention particulière.

Citation

Humaine­ment, c’est extrême­ment dur aussi pour les magistrats de se dire: ‘J’ai eu un dossier. Est-ce que j’ai fait ce que je devais?’ Vincent Fiasse, Procureur du Roi de Charleroi

(...) Chaque fois que nous voyons dans la presse ou que nous apprenons directement qu’il y a eu des faits de violence intrafamiliale, le souci de tous les magistrats est de se dire: ‘Est-ce que je n’avais pas des dossiers concernant cette personne?’. Nous y sommes très attentifs pour les victimes évidemment. Mais il faut se rendre compte qu’humainement, c’est extrêmement dur aussi pour les magistrats de se dire: ‘J’ai eu un dossier. Est-ce que j’ai fait ce que je devais?’ Il faut aussi avoir à l’esprit que faire ce que l’on doit, ce n’est pas nécessairement tout empêcher. Nous n’avons pas une obligation de résultats”.

En 2021, 78 mandats d’arrêt ont été ordonnés pour coups et blessures dont font partie les violences intrafamiliales. 41 l’ont été pour faits de moeurs.

Souci d’attractivité



Preuve que la justice ne reste pas inactive, mais aussi que les problèmes d’insécurité restent d’actualité à Charleroi. Ils sont régulièrement abordés lors des conseils communaux. Et le chef de file du Mouvement Réformateur (MR), Nicolas Tzanetatos, n’a pas manqué de retaper sur le clou lundi soir même si la responsabilité n’incombe pas exclusivement à la Ville de Charleroi. À ses yeux, le sort réservé aux policières et policiers de la zone n’est pas étranger au constat: “La Zone de Police de Charleroi souffre d'un problème d’attractivité. Et ce problème d’attractivité est intimement lié au bien-être au travail”.

L’élu libéral cite quelques exemples assez édifiants: “Aujourd’hui, nous avons des policiers qui travaillent avec des véhicules qui ne sont pas tous équipés de portières blindées. Cela pose des questions de sécurité. Vous avez des policiers qui doivent se partager des gilets pare-balles”. La proposition de sa formation politique est à l’avenant: “Améliorer sensiblement la logistique”.

Présence policière



Autre volonté: renforcer la présence policière dans les rues. “Nous demandons que les policiers soient beaucoup plus présents sur le terrain. Pas partout, partout. Nous connaissons l’étendue de notre zone. Mais au moins, sur les points chauds”.

Le troisième point est, lui, partagé par Ecolo: “Il nous faut des policiers qui puissent se balader aisément en vélo avec une vraie brigade cycliste. Dans certaines villes, notamment à Bruxelles, c’est le cas. Et les chiffres renseignés par votre homologue bruxellois, Monsieur le Bourgmestre, sont positifs”.

Débauche



Pour conclure son intervention, Nicolas Tzanetatos souligne la proximité de lieux de débauche ou de consommateurs de drogues avec les écoles du centre-ville: “Il y a, à moins de 100 mètres d’une école secondaire et à moins de 150 mètres d’une école maternelle, un bar. J’estime que c’est inacceptable. Nous ne sommes pas contre la prostitution. (...) Mais nous ne pouvons pas accepter que tout cela se passe sous les yeux de nos adolescents”.

Suédoise et Vivaldi



Ces propos dans leur globalité n’ont pas été chaleureusement accueillis par la cheffe de groupe du Parti du Travail de Belgique (PTB), Pauline Boninsegna: “La Suédoise, (...) le gouvernement précédent, a été terrible pour les Zones de Police. Notamment en ce qui concerne les dotations pour la police judiciaire fédérale. Il y a une économie de 200 millions d’euros qui a été opérée lors de la précédente législature.

Pauline Boninsegna (PTB) au conseil communal de Charleroi © Facebook Pauline Boninsegna

(...) Et la Vivaldi, le gouvernement dans lequel vous êtes toujours, continue cette opération d’économie et d’austérité sur les services de police. Economie de 22 millions d’euros en 2022. 35 millions d’euros en 2023. 48 millions d’euros en 2024. Donc, d’une part, s’indigner de la situation des Zones de Police et des problèmes liés au statut des policiers et d’autre part, continuer à sabrer dans les dépenses de police. C’est pour moi déplorable et hypocrite”.

S’il est exact que le gouvernement Michel avait décidé de réduire les dépenses accordées aux services de police, [4]il avait dégagé 15 millions d’euros en 2019 suite à des attentats terroristes, mais aussi suite aux menaces de grève des syndicats.

Ces même syndicats viennent de sortir d’un bras de fer avec la Ministre fédérale de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), à propos de la revalorisation salariale.

Contradictions



Par ailleurs, Pauline Boninsegna soulève plusieurs contradictions dans le discours du MR carolo: “D’un côté, vous demandez que les policiers se retrouvent en télétravail. D’un autre côté, vous voulez qu’ils soient dans les points chauds de Charleroi pour surveiller 24 heures sur 24. (...) Je vais prendre un point en particulier: le contrôle des caméras. Vous souhaitez que les policiers soient détachés pour contrôler l’ensemble des caméras de sécurité à Charleroi.

Citation

Avez-vous fait un peu le calcul? Combien de policiers devraient être réservés à regarder des vidéos toute la journée et la nuit? Pauline Boninsegna, Cheffe de groupe PTB au Conseil Communal de Charleroi

350 caméras de sécurité. Avez-vous fait un peu le calcul? Combien de policiers devraient être réservés à regarder des vidéos toute la journée et la nuit? Cela en ferait 48. Quand on sait qu’à Charleroi, nous avons 930 agents sur les 1.058 qui sont prévus pour le cadre. Parmi eux, 200 sont en incapacité partielle et en moyenne (...), il y a dix pourcents d’absentéisme. Détacher 48 personnes, cela semble irréaliste”.

Lettre de mission



Pour sa part, le chef de corps de la police de Charleroi, Laurent Van Doren, a présenté sa lettre de mission après son entrée en fonction voici quelques mois. Il a évoqué certains chiffres positifs en matière de criminalité notamment ceux liés à l'évolution du nombre de délits, passé entre 2019 et 2021 de 31.924 à 23.873.

Retrouvez, [5]ici , toute l’actualité de Charleroi et de sa région.

LIRE AUSSI



[6]Conseiller communal, Gillard se fait agresser à Charleroi: “Hé cousin, reste tranquille!”

[7]Il a visité plus de 30 métros dont celui de Charleroi: “Unique au monde” et “effrayant”

[8]De la drogue, des bijoux et des dizaines de milliers d’euros saisis par la police de Charleroi



[1] https://www.7sur7.be/faits-divers/des-dealers-sement-la-terreur-devant-cette-pharmacie-de-charleroi-a-coups-de-machettes~a52354b9/

[2] https://www.7sur7.be/faits-divers/de-la-drogue-des-bijoux-et-des-dizaines-de-milliers-deuros-saisis-par-la-police-de-charleroi~a187338c/

[3] https://www.7sur7.be/faits-divers/fusil-sabre-cocaine-la-police-de-charleroi-intervient-pres-dune-station-de-metro~ad02172a/

[4] https://www.7sur7.be/home/charles-michel-se-felicite-il-s-agit-d-un-objectif-ambitieux-et-difficile~aea54ad5f/

[5] https://www.7sur7.be/dossier/charleroi-et-sa-region~d23cc81f8-3447-48ed-9754-94ad6aa3df55/?page=1

[6] https://www.7sur7.be/faits-divers/conseiller-communal-gillard-se-fait-agresser-a-charleroi-he-cousin-reste-tranquille~af4bd7eb/

[7] https://www.7sur7.be/voyager/il-a-visite-plus-de-30-metros-dont-celui-de-charleroi-unique-au-monde-et-effrayant~a8d71a94/

[8] https://www.7sur7.be/faits-divers/de-la-drogue-des-bijoux-et-des-dizaines-de-milliers-deuros-saisis-par-la-police-de-charleroi~a187338c/



Exxon's 'Universe of Energy' tends to the peculiar rather than the
humorous ... After [an incomprehensible film montage about wind and sun and
rain and strip mines and] two or three minutes of mechanical confusion, the
seats locomote through a short tunnel filled with clock-work dinosaurs.
The dinosaurs are depicted without accuracy and too close to your face.
"One of the few real novelties at Epcot is the use of smell to
aggravate illusions. Of course, no one knows what dinosaurs smelled like,
but Exxon has decided they smelled bad.
"At the other end of Dino Ditch ... there's a final, very addled
message about facing challengehood tomorrow-wise. I dozed off during this,
but the import seems to be that dinosaurs don't have anything to do with
energy policy and neither do you."
-- P. J. O'Rourke, "Holidays in Hell"