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Felice Mazzu avant le choc face à Anderlecht: “Nous ne sommes pas le favori de ces Playoffs”

(2022-04-23_08-00-15)


Entretien L’Union s’apprête à un vivre un nouveau chapitre palpitant de sa grande histoire avec une toute première participation aux Champions’ Playoffs à partir de ce week-end. Désireux de renouer avec son glorieux passé depuis son accession à l’élite l’an dernier, le club saint-gillois a remporté la phase classique à la surprise générale avec cinq points d’avance sur le Club Bruges, le double champion en titre.

Meilleure attaque – 78 buts inscrits – et meilleure défense – 27 buts concédés - du championnat, les Unionistes doivent désormais cependant repartir quasiment de zéro pour six matches qui décideront de toute leur saison. Hasard du calendrier, Felice Mazzu et ses troupes recevront, dimanche à 18h30 au stade Joseph Marien, le Sporting Anderlecht qu’ils avaient battu 1-3 le 25 juillet 2021, lors de la toute première journée, pour lancer leur folle épopée. “Notre objectif, désormais, c’est de prendre de l’expérience et de faire bonne figure. Et on verra si on aura la chance de jouer quelque chose d’intéressant à la fin”, a confié le coach, qui rejette toute pression.

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Felice, dans quel état d’esprit abordez-vous ce nouveau derby bruxellois contre Anderlecht dimanche pour l’ouverture des Champions’ Playoffs ?

“Sereinement. Nous sommes très heureux d’être là. Si on nous avait dit, en début de saison, que l’on terminerait premier avec cinq points d’avance sur le Club Bruges… Notre objectif, désormais, c’est de prendre de l’expérience et de faire bonne figure. Pour ma part, je n’ai l’expérience que des Playoffs à six (NdlR : avec Charleroi en 2015, 2017 et 2018). Et pas à quatre. C’est une compétition un peu plus courte, où un nombre trop conséquent d’erreurs peut coûter cher. Surtout face à des équipes qui ont l’habitude de gagner des titres. Pour nous, c’est donc un plus dans notre évolution. On ne s’est pas fixé d’objectif ultime, si ce n’est celui d’essayer de gagner chaque match. Et on verra, au fur et à mesure, si on aura la chance de jouer quelque chose d’intéressant à la fin.”

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Anderlecht a énormément évolué par rapport aux périodes où nous l’avons affronté. Maintenant, en tant qu’Union, nous devons avoir à l’esprit que sommes capables de l’emporter

Ces Playoffs sont une sorte de rendez-vous en terre inconnue pour l’Union. Comment avez-vous préparé vos joueurs ?

“Nous sommes partis une semaine en stage en Espagne avec l’idée d’en faire principalement un team building, même si cela fait deux ans que l’on se connaît. Je voulais revoir de la connexion entre les joueurs, faire autre chose en étant constamment ensemble, que ce soit dans la gestion du terrain ou de la vie au sein de l’hôtel. Cela nous a également permis de revoir certaines bases au niveau de notre philosophie de jeu. C’est un stage qui s’est très bien passé. On verra quels fruits on pourra en retirer.”

Qu’est-ce qui sera le plus important dans ces Playoffs. Bien jouer au football ou bien gérer la pression ?

“Tout est important pour gagner un match. Il faut de l’organisation, de l’engagement, de la justesse au niveau technique... Mais ce qui l’est peut-être encore plus, c’est le mental. Il y a toute une gestion à avoir par rapport à une nouvelle situation, à l’atmosphère, aux objectifs. Et ce sera très important. On l’a vu je pense dans la finale de la Coupe de Belgique entre Anderlecht et La Gantoise, où ce n’est pas le football qui a fait la différence.”

L’Union a été un peu moins performante en cette fin de phase classique, surtout à domicile. En avez-vous parlé avec vos joueurs ?

“Nous avons insisté sur les raisons pour lesquelles nous avons été moins performant devant le but. Même si nous avons gagné au Standard 1-4 et que nous avons gagné 5-0 à la maison contre le Beerschot (NdlR : sur tapis vert, suite aux débordements causés par les supporters anversois) lors du dernier match. Mes joueurs m’ont d’ailleurs demandé qui avait marqué. (sourire) Et surtout Deniz Undav, vu qu’il est en tête du classement des buteurs. ‘Est-ce que vous m’attribuez des buts, coach ?’, m’a-t-il dit. Je lui ai répondu qu’il devait s’adresser à la Fédération.”

Il a une prime à 30 buts ?

“À 30. Ou à 35, je ne sais plus. (sourire) Plus sérieusement, quand vous figurez dans une situation qui n’est pas spécialement positive, même si elle n’est pas vraiment négative non plus, il ne sert à rien de trop taper sur le clou. Inconsciemment, cela va créer des problèmes. Je n’ai donc pas parlé de nos matches à domicile, ou en tout cas des résultats de ces matches, mais surtout montré des vidéos des raisons pour lesquelles nous avons été un peu moins performants. Et la raison principale, c’est un manque de focus. On a eu des situations où il était improbable de ne pas marquer, tout simplement parce que nous n’avons pas fait le bon geste, la bonne passe, le bon appel.”

Est-ce une bonne chose de commencer contre Anderlecht ? Cela rappelle de bons souvenirs…

“Oui, c’est vrai. Maintenant, on ne s’est pas mis en tête que c’était mieux de commencer contre tel ou tel club. Ce sont toutes des grosses équipes. Le tirage au sort a fait que l’on entamera ces Playoffs chez nous contre Anderlecht. J’aurais toutefois réagi de la même manière si nous avions affronté le Club Bruges ou l’Antwerp.”

Il n’empêche, l’Union a pris 6 points sur 6 lors de la phase classique contre le Sporting. Et il vient d’être battu en finale de la Coupe de Belgique contre La Gantoise. Ne partez-vous dès lors pas avec un petit avantage psychologique ?

“Je ne le pense pas. Vous savez comme moi que la Coupe est une compétition à part. Vous savez aussi comme moi qu’Anderlecht a énormément évolué par rapport aux périodes où nous l’avons affronté (NdlR : fin juillet 2021 et fin janvier 2022), que ce soit au niveau de sa composition d’équipe ou de sa philosophie de jeu. Le Sporting a pris de l’expérience, affiche beaucoup plus de fluidité dans son jeu. Vincent Kompany a trouvé son onze de base et il y a plus d’automatismes. Maintenant, en tant qu’Union, nous devons avoir à l’esprit que sommes capables de l’emporter, vu que nous l’avons déjà fait à deux reprises. Mais cela ne va pas plus loin que ça.”

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Tout le monde pensait que l’on allait craquer après le deuxième ou troisième match de la saison. Or, nous sommes en tête depuis la mi-octobre. Que les gens continuent à le dire !

Tous les grands clubs pensent que l’Union va craquer dans ces Playoffs, car il va être compliqué de gérer la pression. Comment voyez-vous les choses ?

“J’ai surtout senti mon groupe très concerné, concentré, même plus que d’habitude. J’ai donné congé, mercredi, à notre retour du stage, et dès jeudi, tout le monde était directement dans le coup. Les joueurs savent que nous ne sommes pas le favori de ces Playoffs, mais cela ne nous pose pas de problème. Et c’est bien si les grands pensent que nous allons craquer, car tout le monde pensait que l’on allait craquer après le deuxième et le troisième match de la saison régulière. Or, nous sommes en tête du championnat depuis la mi-octobre. Bref, que les gens continuent à le dire ! Cela nous convient très bien.”

Comment avez-vous fait justement pour réussir à gérer pendant si longtemps le fait d’être le chassé plutôt que le chasseur ?

“Très sereinement. En ne parlant pas de Playoffs 1, mais uniquement de maintien au début de la saison. Et ensuite, en ne parlant que de Playoffs 2. Bref, en franchissant étape par étape, sans se mettre de pression. En se disant que l’on vient de loin, de très loin, que l’on est tous revanchards pour une raison ou une autre. Et que l’on a juste envie de prendre du plaisir et de montrer que l’on a notre place dans cette Division 1. C’est de cette manière que nous avons réussi notre défi et c’est ce que nous devons garder à l’esprit pour ces Playoffs. Nous avons perdu quelques points sur cette fin de phase classique, c’est vrai, mais je ne pense pas que ce soit dû à une certaine pression. Je crois plutôt que tout le monde avait envie d’être le plus rapidement possible dans ces Playoffs 1, dans une compétition différente que celle où vous affrontez des équipes qui n’ont plus rien à jouer dans un championnat.”

Cette belle gestion, est-ce déjà une vraie grande réussite ?

“Oui. Quand vous venez d’un étage inférieur et que vous parvenez à rester en tête pendant combien, un, deux, trois,… sept mois, c’est que finalement, vous ne vous êtes pas trop mal débrouillé. Même si c’est vrai qu’à la fin, on a senti le souffle de Bruges dans notre cou. Il faut toutefois bien préciser que si nous avons eu un moment donné, je ne sais plus, 7, 8 ou 10 points d’avance sur Bruges, c’est parce que Bruges a été moins performant. C’est plus le Club qui perdait des points, alors que nous sommes restés sur une continuité. Bruges vient d’ailleurs de réaliser un 24 sur 24. Bref, l’explication est là.”

Pour en revenir au derby de dimanche, où réside le danger du côté d’Anderlecht ?

“Pour une part, dans la réaction que les Anderlechtois vont avoir suite à leur défaite en finale de la Coupe. Je suis sûr que Vincent Kompany aura su, de par son expérience de joueur dans les plus grands clubs du monde et en équipe nationale, trouver les bons mots pour remobiliser tout le monde.”

Et au niveau des joueurs. Qui vous impressionne le plus ?

“Je ne vais pas sortir un nom plus qu’un autre. Le danger peut venir de partout. Van Crombrugge a une excellente relance, Gomez est très important, Refaelov est revenu à un super niveau et joue à merveille entre les lignes, les deux attaquants (NdlR : Kouamé et Zirkzee) ont acquis de très bons automatismes, que Murillo peut aussi apporter du danger offensivement,… Il faudra donc être attentif à tous les secteurs.”

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Je ne regrette pas qu’il y ait des Playoffs. Je regrette que l’on divise les points par deux. On redonne espoir à des équipes qui ont été moins performan­tes à un moment dans la saison, ce qui n’a pas été notre cas

En cas de victoire dimanche, l’Union compterait dix points d’avance sur Anderlecht. Ce match est-il dès lors déjà décisif pour le Top 2 et la Ligue des Champions ?

“Non. Même si les Playoffs 1 sont assez courts, il y a tout de même six matches à jouer. Et on a pu voir dans ce championnat que tout était possible. Et tout sera possible aussi dans ces Playoffs 1.”

Au fond, comment avez-vous réussi à battre le Sporting à deux reprises lors de la phase classique ?

“Je ne sais pas comment j’ai fait. C’est Karel (NdlR : Geraerts), mon adjoint qui a tout préparé. Je ne m’en souviens plus. (sourire)”

Vous dites que l’Union n’est pas le favori pour le titre ? C’est qui alors, Bruges ?

“Non. Je ne donne pas de favori. Je parle de mon équipe. Et mon équipe n’est pas favorite. Pour ce qui est du reste, je vous laisse le soin.”

Savez que ce l’Union a comme point commun avec Kaiserslautern ?

“Avec Kaiserslautern ? Alors, Kaiserslautern était monté de D2 en D1 en Bundesliga. Et ils ont été champions la saison suivante, après leur montée (NdlR : en 1997-1998). C’est bien ça ?”

C’est exact. Et qu’est-ce que cela vous inspire ?

“Rien. J’ai juste montré que j’avais un peu de culture footballistique. (sourire)”

Ne pas être champion, après une saison pareille, serait-il une énorme déception ?

“Oui. Enfin, grosse… On a envie inconsciemment [d’aller au bout], mais on essaie de préparer les joueurs au mieux à garder cette humilité. Après, nous sommes des compétiteurs. Et quand on arrive à ce stade d’une saison, après notre passé, bien évidemment qu’il y aura certainement une pointe de déception. Mais il ne faudra surtout pas oublier tout ce qui a été réalisé depuis deux saisons avec ce groupe. Et c’est cela pour moi le plus important.”

Vous regrettez maintenant qu’il y ait des Playoffs ?

“Non. Je ne regrette pas qu’il y ait des Playoffs. La seule chose que je regrette, c’est que l’on divise les points par deux. C’est regrettable, car en fin de compte, l’équipe qui va être jugée, ne le sera pas sur la compétition régulière. Et s’il y a une équipe qui mérite d’être championne sur la compétition régulière, c’est l’Union ! Aujourd’hui, je peux l’affirmer. Après, on rebat les cartes et on redonne en fait espoir à des équipes qui ont été moins performantes ou irrégulières à un moment dans la saison, ce qui n’a pas été notre cas. Et c’est ce qui m’embête vraiment.”



[1] https://www.7sur7.be/football-belge/kompany-avant-le-derby-face-a-lunion-ils-ont-joue-comme-des-champions-cette-saison~ab5d980d/



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