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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Espérons que cette nouvelle série flamande ne donne pas trop d’idées à Trump

([Culture et Médias] 2025-12-01 (Gazet van Antwerpen))


« Nous avons proposé cette histoire à plusieurs maisons de production, mais on nous a répondu plus d’une fois qu’elle était trop absurde et trop sujette à controverse. » Estimant toutefois que l’histoire de [1]The best immigrant (“Le meilleur immigrant”) devait être racontée, la plateforme de streaming Streamz a donné à Cristina Poppe et Raoul Groothuizen l’occasion de le faire via la Streamz Academy et la maison de production Caviar/Lompvis. Le pari fut payant puisque depuis ce jeudi, les réalisateurs entraînent les téléspectateurs flamands dans leur monde dystopique.

Une maison à la Loft Story



Un monde dans lequel un parti d’extrême droite arrive au pouvoir et proclame l’indépendance de la Flandre. Du jour au lendemain, toutes les personnes qui ne sont pas nées en Flandre sont expulsées sans ménagement du nouveau pays. À moins d’être sélectionnées pour tester leur “flamandité” dans le cadre d’un jeu de téléréalité : savent-elles orthographier correctement “mayon(n)aise”, connaissent-elles le compositeur Peter Benoit et savent-elles préparer la sauce béchamel ? Les candidats se retrouvent dans une maison de type Loft Story , où la règle est : « ici, on parle le flamand ». Celui ou celle qui reste à la fin du jeu reçoit un permis de séjour. « Cette histoire n’est pas basée sur des faits réels, mais sur une réalité qui se rapproche dangereusement » , peut-on lire au début des cinq épisodes.

L’idée de The best immigrant est venue aux réalisateurs en 2018. « Après les attentats, des militaires patrouillaient en permanence dans les rues », explique Cristina Poppe. « Ils devaient souvent se frayer un chemin entre les nombreux réfugiés qui dormaient dans la rue par manque de centres d’accueil. En tant que femme blanche et blonde, je n’ai pas été contrôlée, mais… » « Moi, si », intervient Raoul Groothuizen. Néerlandais de troisième génération, ses grands-parents sont originaires des Moluques, un archipel indonésien. « C’est impressionnant, cinq soldats qui fouillent votre sac d’un air renfrogné. En même temps, on sentait monter la droite, et aux États-Unis Trump arrivait au pouvoir pour la première fois. C’est là que se trouvent les racines du programme. »

« Nous étions loin de nous douter que ce même Trump déploierait plus tard des agents de l’ICE pour arrêter les migrants illégaux aux États-Unis. Trop absurde, notre histoire ? Pas du tout. La réalité nous a rattrapés. Le scénario est presque identique à ce qui se passe aujourd’hui aux États-Unis. Il ne manque plus que la course à l’élimination. Espérons que Trump ne l’entende pas, il oserait en adopter le principe. »

[2]Séries, podcasts, sites web… voici nos idées pour apprendre le néerlandais en s’amusant !

« Manque de nuance »



Toutefois, certains aspects de la série ne se produisent pas que de l’autre côté de l’océan, si l’on en croit les réalisateurs. « Chez nous aussi, on traite avec beaucoup trop de légèreté la façon dont on regarde les personnes issues de l’immigration », explique Poppe. « En 2018, un homme d’origine malienne a escaladé un immeuble à Paris pour sauver un enfant en bas âge accroché à une balustrade. Cet acte de bravoure a été récompensé par l’attribution de la nationalité française. C’est parfait, pourrait-on penser. D’un autre côté… que ne faut-il pas faire pour mériter d’appartenir à la société ! »

La série a déjà suscité de nombreuses réactions. Filip Dewinter, figure de proue du Vlaams Belang, a qualifié sur X la série de « propagande multiculturelle classique déguisée en fiction ». Selon lui, le programme donnerait une image simpliste « d’une Flandre raciste gouvernée par l’extrême droite, c’est-à-dire le Vlaams Belang, où tous les étrangers seraient expulsés… Le reste ne serait que foutaises ! » L’objectif de la manœuvre ? « Influencer négativement les électeurs. »

Cette réaction, Groothuizen l’avait déjà anticipée lors de l’interview qu’il avait accordée à ce journal, et avant la publication du tweet : « J’espère que les électeurs du Vlaams Belang seront effrayés par cette série. Dans certains moments de grande émotion, de peur, de frustration ou de colère, on a parfois tendance à dire n’importe quoi. Comme “tous les étrangers dehors”. Eh bien, nous montrons maintenant ce que ça pourrait donner. » Cristina Poppe acquiesce : « J’espère qu’un électeur du Vlaams Belang regardera la série et se dira : “ Shit , l’idée n’est peut-être pas si bonne après tout.” »

Les réalisateurs affirment ne vouloir dresser le portrait de personne en particulier. Même si le personnage de Roeland Peeters, leader du parti fictif Vlaamse Partij voor de Vrijheid (“Parti flamand pour la liberté”), ressemble à un hybride entre le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) et Tom Van Grieken (Vlaams Belang). « Nous avons trouvé de nombreuses sources d’inspiration dans toute l’Europe », explique Poppe. « Nous avons délibérément essayé de ne représenter personne en particulier. Mais c’est que tous ces politiciens populistes se ressemblent un peu. À croire qu’il existe un manuel qui explique à quoi il faut ressembler pour devenir comme eux. »

Tiktokeurs en colère



Les tiktokeurs n’ont pas tardé à s’emparer eux aussi du sujet. Sans avoir vu un seul épisode, ils ont trouvé le principe de la série scandaleux. Ils se demandaient aussi s’il s’agissait bien d’une série fictive ou si des gens allaient vraiment s’affronter pour obtenir un permis de séjour. « Je m’y attendais », affirme Poppe, qui appréhendait quelque peu les réactions. « Le ton de la série se situe sur la frontière ténue entre le mauvais goût et le message à faire passer, alors qu’on veut aussi créer une bonne série fictive, tout simplement. Cela nous a valu pas mal de stress. Si nous voulions vraiment nous lancer dans cette aventure, nous devions le faire bien. »

Pari réussi, apparemment. Plusieurs tiktokeurs qui y étaient allés de leurs commentaires anticipés ont été invités à l’avant-première de la série. Beaucoup d’entre eux ont ensuite publié une nouvelle vidéo : pour dire qu’ils avaient jugé trop vite, que la série abordait aussi leur histoire et leurs craintes. « C’est une excellente chose que ce thème fasse parler : autour de la table de la cuisine, mais aussi bien au-delà. Que les gens voient les parallèles entre ce qui se passe aujourd’hui, et pas seulement en Amérique. Que la discussion, idéalement, mène à plus de tolérance. »

“ [3]The best immigrant ”, dès depuis jeudi sur la plateforme Streamz

Retrouvez également à ce sujet la [4]chronique de notre éditorialiste en chef Joyce Azar sur Auvio.

[5]Regarder des séries pour apprendre le néerlandais ? Voici plus de 40 recommandations



[1] https://www.streamz.be/streamz/the-best-immigrant~2e6b5496-ce0b-4b2b-98da-703526562ab9

[2] https://daardaar.be/daardaar/series-podcasts-sites-web-voici-nos-idees-pour-apprendre-le-neerlandais-en-samusant/

[3] https://www.streamz.be/streamz/the-best-immigrant~2e6b5496-ce0b-4b2b-98da-703526562ab9

[4] https://auvio.rtbf.be/media/le-monde-en-direct-decrypte-votre-actualite-le-carrefour-3414088

[5] https://daardaar.be/apprenez-le-neerlandais/regarder-des-series-pour-apprendre-le-neerlandais-voici-plus-de-40-recommandations/



Once there was a marine biologist who loved dolphins. He spent his
time trying to feed and protect his beloved creatures of the sea. One day,
in a fit of inventive genius, he came up with a serum that would make
dolphins live forever!
Of course he was ecstatic. But he soon realized that in order to mass
produce this serum he would need large amounts of a certain compound that was
only found in nature in the metabolism of a rare South American bird. Carried
away by his love for dolphins, he resolved that he would go to the zoo and
steal one of these birds.
Unbeknownst to him, as he was arriving at the zoo an elderly lion was
escaping from its cage. The zookeepers were alarmed and immediately began
combing the zoo for the escaped animal, unaware that it had simply lain down
on the sidewalk and had gone to sleep.
Meanwhile, the marine biologist arrived at the zoo and procured his
bird. He was so excited by the prospect of helping his dolphins that he
absentmindedly stepped over the sleeping lion on his way back to his
car. Immediately, 1500 policemen converged on him and arrested him for
transporting a myna across a staid lion for immortal porpoises.