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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Intelligence artificielle: pourquoi ne pas plutôt remplacer les PDG?

([Société] 2025-12-01 (De Tijd))


Les PDG ne jurent que par l’intelligence artificielle. On peut les comprendre : l’IA diminue les coûts salariaux et augmente la productivité. Ces grands patrons passent toutefois un aspect sous silence : eux aussi sont à la merci de ce raz-de-marée. Pour le moment, les technologies intelligentes s’imposent à tout le monde, sauf à eux. N’est-il pas temps que cela change?

On peut citer au moins une bonne raison de le faire : les PDG coûtent une fortune. La rémunération globale des patrons des entreprises du Bel-20 a un coût annuel oscillant entre 1,4 et 5,3 millions d’euros. Aux Pays-Bas, la rémunération médiane d’un dirigeant de cette catégorie est de 3,7 millions d’euros par an, avec des salaires de base qui dépassent souvent le million. Les cas extrêmes atteignent plusieurs millions. L’IA, quant à elle, ne demande ni salaires exorbitants, ni indemnités de départ, ni parachutes dorés.

Les sceptiques mettront en avant les qualités uniques d’un grand patron qui créent de la valeur ajoutée à l’entreprise. Ils prennent des décisions stratégiques : investissement sur des marchés émergents, optimisation de la chaîne logistique, affectation du capital à la recherche ou au développement. De préférence, ces décisions doivent reposer sur des données. Sur ce plan également, l’IA a l’avantage.

A relire

[1]La liste de nos envies déterminée par les algorithmes: adieu la magie de Saint-Nicolas

Bien que le PDG soit aussi le premier gestionnaire de données de l’entreprise, le cerveau humain ne peut absorber autant de données qu’un système d’IA, et encore moins aussi rapidement. Un algorithme avancé traite en temps réel des milliards de points de données, allant de micro-tendances de consommation et des fluctuations boursières, jusqu’aux risques complexes géopolitiques.

De plus, les décisions d’un PDG ne sont jamais purement rationnelles. D’autres facteurs typiquement humains, et donc subjectifs, jouent un rôle : émotions, fatigue, biais cognitifs. L’IA, elle, se fonde uniquement sur les données, sans être perturbée par l’humeur du moment, les expériences personnelles ou le besoin d’une sieste réparatrice.

Et quid des soft skills ? Il ne faut pas les sous-estimer : gérer une entreprise, c’est aussi inspirer et motiver. Ces compétences ne sont cependant pas à l’abri de l’automatisation.

Émotions



L’IA générative est capable composer des discours et des notes internes appropriés aux valeurs de l’entreprise et de déployer des avatars pour présenter les chiffres trimestriels. Non seulement ces PDG virtuels communiquent de manière cohérente, mais ils le font aussi avec conviction. L’IA, enfin, peut aussi accompagner et motiver les salariés : des modèles spécialisés analysent leurs émotions pour ensuite leur adresser un message personnalisé et motivant.

Remplacer le PDG par l’IA : une idée irréaliste, voire absurde ? En 2022, NetDragon Websoft, une entreprise chinoise de jeux vidéo a nommé Tang Yu, une PDG virtuelle qui coordonne les tâches quotidiennes, les ressources humaines et la gestion des risques de l’entreprise qui compte plus de 6 000 employés. Les résultats de cette nomination ont porté leurs fruits : 12 millions d’euros d’économies.

D’où cette question qui dérange : qu’est-ce qui rend un PDG à ce point irremplaçable que nous en acceptons les erreurs et le coût, alors qu’il pourrait être facilement remplacé par l’IA ?

A relire

[2]Les robots peuvent-ils accoucher de chefs-d’œuvre littéraires ?



[1] https://daardaar.be/rubriques/opinions/la-liste-de-nos-envies-determinee-par-les-algorithmes-adieu-la-magie-de-saint-nicolas/

[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/les-robots-peuvent-ils-accoucher-de-chefs-doeuvre-litteraires/



Has anyone ever tasted an "end"? Are they really bitter?