La Flandre supprime les journées pédagogiques dans le secondaire : une fausse bonne idée ?
([Opinions, Politique] 2025-12-01 (Gazet van Antwerpen))
- Reference: 2025-12_centre-for-ageing-better-cPyO3GEYjZ4-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/la-flandre-supprime-les-journees-pedagogiques-dans-le-secondaire-une-fausse-bonne-idee/
- Source link: https://www.gva.be/binnenland/zuhal-demir-heeft-zinvolle-plannen-maar-zit-nog-niet-bij-de-kern-van-de-zaak/113690018.html
La ministre flamande de l’Enseignement Zuhal Demir (N-VA) voudrait limiter le nombre de journées pédagogiques. Un projet certes sensé, mais qui manque la vraie cible. Le temps passé sur les bancs de l’école n’est pas le cœur du problème actuel.
Zuhal Demir souhaite améliorer la qualité de l’enseignement. La nécessité est réelle, plusieurs études internationales révèlent en effet que les connaissances dans l’enseignement primaire et secondaire ne cessent de reculer ces dernières années. Dans ce contexte, la ministre a donc relevé en début d’année les objectifs minimaux qui définissent les savoirs à maîtriser à un âge donné. Elle annonce à présent une augmentation du nombre de journées de cours dès la prochaine année scolaire.
Pour ce faire, elle supprime par exemple les journées pédagogiques dans l’enseignement secondaire et les limite à trois demi-journées par an dans l’enseignement fondamental. Un droit à l’accueil des élèves sera garanti tous les jours de classe, sauf en cas de force majeure légale. Et les jours de congé facultatifs disparaissent. Fini, par exemple, le congé accordé lors de la kermesse annuelle.
[1]« Task force », experts en comportement… comment la ministre Demir veut militariser les écoles flamandes
Sur le principe, on voit mal ce que l’on pourrait reprocher à ces menus ajustements. La ministre veut que les enfants passent un maximum de jours à l’école ou dans un cadre éducatif. Il ne semble pas non plus excessif de demander que les formations des enseignants soient, par exemple, étalées dans le temps, pour ne pas multiplier les journées pédagogiques et donc les jours à la maison.
Mais cette mesure manque la réelle cible. Le véritable problème dans notre enseignement n’est pas que les jeunes passent trop peu de temps à l’école. Le rapport publié cette année par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’enseignement flamand indique que les élèves du primaire suivent 821 heures de cours obligatoires par an, contre 949 heures dans le secondaire. Des chiffres nettement supérieurs aux moyennes observées dans le monde occidental développé, qui s’élèvent respectivement à 804 et 909 heures.
« Les difficultés sont ailleurs, à commencer par la pénurie d’enseignants. »
Vu sous l’angle international, les élèves flamands ont donc suffisamment d’heures de cours. Les difficultés sont ailleurs, à commencer par la pénurie d’enseignants. Peut-être la ministre pourrait-elle inciter les réseaux d’enseignement à mieux coordonner leur offre éducative au niveau régional. Si dans une école de l’enseignement catholique, il manque par exemple un professeur de français alors qu’un établissement de l’enseignement officiel, dans la même région, en dispose, ces deux écoles ne pourraient-elles pas collaborer pour y remédier ? Une réponse positive à cette question serait sans doute plus efficace que la simple réduction d’une période de délibération, pour traiter le mal à la racine.
►►► [2]Pour plus d’infos sur les mesures, lisez cet article paru sur le site de notre partenaire Flandreinfo.be
[3]Gwendolyn Rutten enfile le costume d’enseignante : provocation ou exemple à suivre ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/task-force-experts-en-comportement-comment-la-ministre-demir-veut-militariser-les-ecoles-flamandes/
[2] https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2025/12/15/moins-de-journees-pedagogiques-et-plus-de-cours-pour-les-eleves/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/gwendolyn-rutten-enfile-le-costume-denseignante-provocation-ou-exemple-a-suivre/
Zuhal Demir souhaite améliorer la qualité de l’enseignement. La nécessité est réelle, plusieurs études internationales révèlent en effet que les connaissances dans l’enseignement primaire et secondaire ne cessent de reculer ces dernières années. Dans ce contexte, la ministre a donc relevé en début d’année les objectifs minimaux qui définissent les savoirs à maîtriser à un âge donné. Elle annonce à présent une augmentation du nombre de journées de cours dès la prochaine année scolaire.
Pour ce faire, elle supprime par exemple les journées pédagogiques dans l’enseignement secondaire et les limite à trois demi-journées par an dans l’enseignement fondamental. Un droit à l’accueil des élèves sera garanti tous les jours de classe, sauf en cas de force majeure légale. Et les jours de congé facultatifs disparaissent. Fini, par exemple, le congé accordé lors de la kermesse annuelle.
[1]« Task force », experts en comportement… comment la ministre Demir veut militariser les écoles flamandes
Sur le principe, on voit mal ce que l’on pourrait reprocher à ces menus ajustements. La ministre veut que les enfants passent un maximum de jours à l’école ou dans un cadre éducatif. Il ne semble pas non plus excessif de demander que les formations des enseignants soient, par exemple, étalées dans le temps, pour ne pas multiplier les journées pédagogiques et donc les jours à la maison.
Mais cette mesure manque la réelle cible. Le véritable problème dans notre enseignement n’est pas que les jeunes passent trop peu de temps à l’école. Le rapport publié cette année par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’enseignement flamand indique que les élèves du primaire suivent 821 heures de cours obligatoires par an, contre 949 heures dans le secondaire. Des chiffres nettement supérieurs aux moyennes observées dans le monde occidental développé, qui s’élèvent respectivement à 804 et 909 heures.
« Les difficultés sont ailleurs, à commencer par la pénurie d’enseignants. »
Vu sous l’angle international, les élèves flamands ont donc suffisamment d’heures de cours. Les difficultés sont ailleurs, à commencer par la pénurie d’enseignants. Peut-être la ministre pourrait-elle inciter les réseaux d’enseignement à mieux coordonner leur offre éducative au niveau régional. Si dans une école de l’enseignement catholique, il manque par exemple un professeur de français alors qu’un établissement de l’enseignement officiel, dans la même région, en dispose, ces deux écoles ne pourraient-elles pas collaborer pour y remédier ? Une réponse positive à cette question serait sans doute plus efficace que la simple réduction d’une période de délibération, pour traiter le mal à la racine.
►►► [2]Pour plus d’infos sur les mesures, lisez cet article paru sur le site de notre partenaire Flandreinfo.be
[3]Gwendolyn Rutten enfile le costume d’enseignante : provocation ou exemple à suivre ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/task-force-experts-en-comportement-comment-la-ministre-demir-veut-militariser-les-ecoles-flamandes/
[2] https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2025/12/15/moins-de-journees-pedagogiques-et-plus-de-cours-pour-les-eleves/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/gwendolyn-rutten-enfile-le-costume-denseignante-provocation-ou-exemple-a-suivre/