La Flandre et la Wallonie n’ont jamais été aussi proches
([Economie, Opinions, Politique] 2025-12-01 (Het Laatste Nieuws))
- Reference: 2025-12_Belgaimage-147387413-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/economie/la-flandre-et-la-wallonie-nont-jamais-ete-aussi-proches/
- Source link: https://www.hln.be/opinie/en-zo-is-het-vechtfederalisme-van-n-va-met-premier-bart-de-wever-verveld-tot-een-samenwerkingsfederalisme~a318e9cc/?slug_rd=1
Jamais deux sans trois : on va tenter une nouvelle fois d’inciter les demandeurs d’emploi wallons à enfin accepter les postes que la Flandre leur propose. À deux reprises par le passé, Jan Jambon (N-VA) avait essayé de conclure un accord avec Elio Di Rupo (PS). Leur objectif : remettre 12 500 chômeurs au travail.
Il faut avouer que voir des travailleurs français trouver assez facilement le chemin des entreprises flamandes, tandis que les Wallons restent sur la touche, cela a toujours fait un peu mauvais genre. Et maintenant que le nord de la France se redresse sur le plan économique et engage à tour de bras, la Flandre passe désormais carrément pour le dindon de la farce. [1]Le dernier reportage télévisé de RTL, Sous boulot, tous fraudeurs , semble avoir été l’électrochoc qui manquait pour relancer la coopération pourtant indispensable entre les deux Régions.
Cette fois, outre la carotte, l’accord s’accompagne d’un bâton : le demandeur d’emploi wallon qui refuse une proposition flamande s’expose à une sanction. Autrement dit : l’opération doit impérativement produire des résultats. La volonté politique est enfin au rendez-vous. Et il était temps.
[2]La frontière linguistique, une barrière pour l’emploi ?
De son côté, Paul Magnette met les Wallons en garde contre ce qu’il perçoit comme l’« agenda communautaire caché » du Premier ministre. Le président du PS sait de quoi il parle, puisqu’il a négocié à plusieurs reprises avec le chef de file de la N-VA. Il sait ainsi de source sûre qu’un nationaliste flamand ne se transforme pas, du jour au lendemain, en fervent défenseur de la Belgique. Peut-être, mais il faut bien constater que Wallonie, Flandre et gouvernement fédéral coopèrent aujourd’hui bien plus souvent qu’avant.
« Il faut bien constater que Wallonie, Flandre et gouvernement fédéral coopèrent aujourd’hui bien plus souvent qu’avant. »
Bart De Wever s’entretient ainsi chaque mois de manière informelle avec les ministres-présidents flamand et wallon sur les dossiers sensibles. Pour la première fois, le ministre de la Défense (Theo Francken, N-VA) associe les entités fédérées à la reconstruction des capacités militaires. Une ligne directe a été instaurée entre le fédéral et les Régions pour accélérer notamment le développement de l’industrie de défense. Flandre et Wallonie investissent de concert pour accueillir en Belgique le télescope Einstein, une infrastructure scientifique de pointe. Les deux gouvernements régionaux défendent également la même ligne sur la politique industrielle et climatique. Bref, on ne les a sans doute jamais vus aussi proches. Le récent basculement politique en Wallonie n’y est pas étranger : il a permis la formation d’une coalition fédérale qui reflète pour la première fois les majorités régionales.
[3]Et si les communes assumaient les tâches du VDAB, l’agence flamande pour l’emploi?
Un acteur manque toutefois cruellement à l’appel : Bruxelles. Ironie suprême pour une Région où néerlandophones et francophones se côtoient au quotidien. Sur ce bout de territoire, toute coopération semble être vouée à l’échec. Un comble. Si le PS aime à dénoncer les arrière-pensées communautaires de Bart De Wever, il démontre surtout à Bruxelles que la stratégie prônée par la N-VA ailleurs fonctionne : on collabore mieux en se fondant d’abord sur sa propre autonomie. Bruxelles fut autrefois une sorte de mini-Belgique, un modèle de coopération censé inspirer Wallons et Flamands. Désormais, ce sont la Flandre et la Wallonie qui montrent la voie.
« Un acteur manque toutefois cruellement à l’appel : Bruxelles. Ironie suprême pour une Région où néerlandophones et francophones se côtoient au quotidien. »
Ainsi, le fédéralisme de confrontation cher à la N-VA, avec Bart De Wever aux commandes du pays, s’est mué en fédéralisme de coopération. Reste la question centrale : quel rôle joue exactement cette évolution dans l’esprit communautariste de notre Premier ministre ?
[4]Cultuurculture : quel bilan après 10 ans de projets qui brisent la barrière linguistique?
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/le-documentaire-de-deborsu-nest-pas-anti-wallon-il-est-contre-loisivete/
[2] https://daardaar.be/rubriques/la-frontiere-linguistique-une-barriere-pour-lemploi/
[3] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/et-si-les-communes-assumaient-les-taches-du-vdab-lagence-flamande-pour-lemploi/
[4] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/cultuurculture-quel-bilan-apres-10-ans-de-projets-qui-brisent-la-barriere-linguistique/
Il faut avouer que voir des travailleurs français trouver assez facilement le chemin des entreprises flamandes, tandis que les Wallons restent sur la touche, cela a toujours fait un peu mauvais genre. Et maintenant que le nord de la France se redresse sur le plan économique et engage à tour de bras, la Flandre passe désormais carrément pour le dindon de la farce. [1]Le dernier reportage télévisé de RTL, Sous boulot, tous fraudeurs , semble avoir été l’électrochoc qui manquait pour relancer la coopération pourtant indispensable entre les deux Régions.
Cette fois, outre la carotte, l’accord s’accompagne d’un bâton : le demandeur d’emploi wallon qui refuse une proposition flamande s’expose à une sanction. Autrement dit : l’opération doit impérativement produire des résultats. La volonté politique est enfin au rendez-vous. Et il était temps.
[2]La frontière linguistique, une barrière pour l’emploi ?
De son côté, Paul Magnette met les Wallons en garde contre ce qu’il perçoit comme l’« agenda communautaire caché » du Premier ministre. Le président du PS sait de quoi il parle, puisqu’il a négocié à plusieurs reprises avec le chef de file de la N-VA. Il sait ainsi de source sûre qu’un nationaliste flamand ne se transforme pas, du jour au lendemain, en fervent défenseur de la Belgique. Peut-être, mais il faut bien constater que Wallonie, Flandre et gouvernement fédéral coopèrent aujourd’hui bien plus souvent qu’avant.
« Il faut bien constater que Wallonie, Flandre et gouvernement fédéral coopèrent aujourd’hui bien plus souvent qu’avant. »
Bart De Wever s’entretient ainsi chaque mois de manière informelle avec les ministres-présidents flamand et wallon sur les dossiers sensibles. Pour la première fois, le ministre de la Défense (Theo Francken, N-VA) associe les entités fédérées à la reconstruction des capacités militaires. Une ligne directe a été instaurée entre le fédéral et les Régions pour accélérer notamment le développement de l’industrie de défense. Flandre et Wallonie investissent de concert pour accueillir en Belgique le télescope Einstein, une infrastructure scientifique de pointe. Les deux gouvernements régionaux défendent également la même ligne sur la politique industrielle et climatique. Bref, on ne les a sans doute jamais vus aussi proches. Le récent basculement politique en Wallonie n’y est pas étranger : il a permis la formation d’une coalition fédérale qui reflète pour la première fois les majorités régionales.
[3]Et si les communes assumaient les tâches du VDAB, l’agence flamande pour l’emploi?
Un acteur manque toutefois cruellement à l’appel : Bruxelles. Ironie suprême pour une Région où néerlandophones et francophones se côtoient au quotidien. Sur ce bout de territoire, toute coopération semble être vouée à l’échec. Un comble. Si le PS aime à dénoncer les arrière-pensées communautaires de Bart De Wever, il démontre surtout à Bruxelles que la stratégie prônée par la N-VA ailleurs fonctionne : on collabore mieux en se fondant d’abord sur sa propre autonomie. Bruxelles fut autrefois une sorte de mini-Belgique, un modèle de coopération censé inspirer Wallons et Flamands. Désormais, ce sont la Flandre et la Wallonie qui montrent la voie.
« Un acteur manque toutefois cruellement à l’appel : Bruxelles. Ironie suprême pour une Région où néerlandophones et francophones se côtoient au quotidien. »
Ainsi, le fédéralisme de confrontation cher à la N-VA, avec Bart De Wever aux commandes du pays, s’est mué en fédéralisme de coopération. Reste la question centrale : quel rôle joue exactement cette évolution dans l’esprit communautariste de notre Premier ministre ?
[4]Cultuurculture : quel bilan après 10 ans de projets qui brisent la barrière linguistique?
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/le-documentaire-de-deborsu-nest-pas-anti-wallon-il-est-contre-loisivete/
[2] https://daardaar.be/rubriques/la-frontiere-linguistique-une-barriere-pour-lemploi/
[3] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/et-si-les-communes-assumaient-les-taches-du-vdab-lagence-flamande-pour-lemploi/
[4] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/cultuurculture-quel-bilan-apres-10-ans-de-projets-qui-brisent-la-barriere-linguistique/