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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Les écologistes flamands confrontés à la même question existentielle que leurs homologues wallons

([Politique] 2025-12-01 (De Morgen))


Un an à peine après l’élection de Bart Dhondt, Groen repart en quête d’un président. Les verts flamands désigneront-ils à nouveau une personnalité consensuelle pour représenter le parti ?

« Groen est un parti idéal pour lancer de nouvelles figures politiques, mais cela prend parfois un peu de temps. Le talent est néanmoins bel et bien présent. »

Ces mots sont ceux de Bart Dhondt, dans une interview accordée au quotidien De Morgen pour expliquer les raisons de sa démission vendredi dernier. Pour lui, le lancement a échoué, a-t-il conclu. Pendant une année, l’ancien échevin bruxellois a tenté de se faire un nom au sommet du parti, mais « si les médias parlent trop souvent de la visibilité du président, cela pose problème. »

On ne peut pas dire que son départ ait été une surprise. Pendant tout un temps, il était évident qu’en interne, « la mayonnaise ne prenait pas », comme le rapportent plusieurs sources. « Dhondt a pris la bonne décision », selon bon nombre de commentateurs, surtout parce qu’il préfère sortir honorablement, c’est-à-dire avant toute rébellion contre sa présidence.

L’inconvénient, c’est que, à la différence de l’Open Vld après la démission d’Eva De Bleeker, personne ne se tient encore prêt en coulisses pour reprendre le flambeau. En jetant l’éponge, Dhondt prend même de vitesse les critiques au sein du parti.

Jusqu’à présent, personne n’a envisagé ouvertement une candidature à la présidence, ce qui n’exclut en rien que dès l’annonce de Dhondt, un nombre surprenant de noms ont commencé à circuler. L’un d’entre eux est celui de Nadia Naji, encore coprésidente il y a un an avec Jeremie Vaneeckhout. Le duo avait remis son tablier après la déception électorale de 2024.

Bien qu’elle ait été tenue responsable des résultats de son parti, certains semblent prêts à parier que la plupart des membres ont déjà digéré la débâcle. Naji, qui est plutôt restée à l’arrière-plan au Parlement flamand cette année, serait aujourd’hui en train de revenir sur le devant de la scène.

[1]Nadia Naji (Groen) : “Je ne fais pas partie des électeurs ‘classiques’ de Groen”

Ou alors la prochaine présidence sera-t-elle occupée par un grand nom issu de Gand ou de Bruxelles, les deux seuls endroits où Groen a tenu le coup aux dernières élections. On cite par exemple Hafsa El-Bazioui et Filip Watteeuw, tous deux échevins à Gand. Dans l’entourage d’El-Bazioui, on entend dire qu’elle envisagerait bien la présidence. Pour Watteeuw, on se borne à un « sans commentaire ».

Certains semblent aussi fonder leurs espoirs sur la seule ministre qu’il reste à Groen : la Bruxelloise Elke Van den Brandt. Sa position et le rôle qu’elle joue dans la formation du gouvernement régional ne sont pas pour déplaire à différents membres du parti. Et en même temps, c’est bien cela qui semble la retenir. Il y a peu de chances de voir Van den Brandt lâcher les négociations bruxelloises avant la formation d’un exécutif.

Une communication claire, tranchante, sans langue de bois



Et voilà qui clôture la liste des figures de proue chez les verts. Cela n’empêche toutefois pas de citer d’autres noms encore, comme les parlementaires Matti Vandemaele et Aimen Horch. Vandemaele dit réfléchir à la proposition : « Nous avons besoin de quelqu’un qui sache communiquer de manière nette et tranchée, et je pense que c’est ce qui me caractérise. Mais je n’ai pas encore décidé. »

Aujourd’hui, la direction des verts se réunira afin de tracer un itinéraire pour les mois à venir. À l’ordre du jour figure aussi le profil du prochain président. Les critères qui seront définis n’ont rien de contraignant, vu que ce sont les affiliés qui votent en définitive, mais les dirigeants du parti entendent ainsi limiter le nombre de candidats, de crainte d’une lutte intestine entre une myriade de fractions éparses.

La question est de savoir si Groen osera prendre les choses en main. Bien que les mots « clarté », « trancher » et « sans langue de bois » reviennent à une fréquence épatante, certains continuent de craindre une trop forte personnalité. « Un président doit pouvoir défendre convenablement nos points de vue critiques, mais ce n’est pas parce que les autres aiment crier fort que nous devons le faire également », se dit-on au sein du parti.

D’autres en ont assez de cette éternelle quête du président consensuel. C’est justement l’erreur commise il y a un an : tout le monde savait que Dhondt n’était pas un meneur, mais le bureau du parti l’aurait poussé en avant malgré tout.

D’après certains, le contexte de polarisation croissante et de droitisation voudrait que ce soit quelqu’un qui ose se lancer dans l’arène. Une source en interne : « Certes, notre président ne doit pas être un autre Georges-Louis Bouchez. Mais je n’ai aucun problème avec une personnalité qui ose faire preuve de fermeté. »

[2]Malgré son élection à la Chambre, Petra De Sutter lâche son parti

Il s’agit aussi d’un problème de contenu. Dhondt a beau avoir résolu quelques bricoles en interne, le cap et le message précis du parti restent encore trop vagues selon certains. Dans un long post sur Facebook, Eva Vanhoorne, conseillère communale brugeoise, propose même de commencer par traiter cette question-là. « Il faut savoir : oserons-nous d’abord choisir le cap avant de parler de personnes ? » écrit-elle.

Il est intéressant de voir que les écologistes flamands faire face aux mêmes questionnements existentiels que leurs homologues wallons d’Ecolo. Les deux coprésidents du parti ont récemment démissionné parce qu’ils n’arrivaient pas à accorder leurs violons sur des questions de contenu : le parti doit-il glisser vers le centre ou plus à gauche ?

Tous les militants semblent cependant d’accord sur un point : cette fois-ci, ça passe ou ça casse. Si Groen veut avoir une chance de remporter plus de 7 pour cent des suffrages en 2029, il faut au parti un président qui restera jusqu’au bout. Et ceux qui n’envisagent pas de poser leur candidature auront tout intérêt à réfléchir pendant les congés de Noël : « Lorsqu’un président décide de partir après un an seulement, cela doit servir de leçon à tout le monde. »

[3]Le choix cornélien de la nouvelle présidence de Groen



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/nadia-naji-groen-je-ne-fais-pas-partie-des-electeurs-classiques-de-groen/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/election-chambre-petra-de-sutter-depart-rectrice/

[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-choix-cornelien-de-la-nouvelle-presidence-de-groen/



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Why are programmers rebellious?
Because the management interferes too much.

Why are the programmers resigning one by one?
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-- Geoffrey James, "The Tao of Programming"