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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Quand Bart De Wever se la joue « Drama Queen »

([Opinions, Politique] 2025-11-01 (Het Nieuwsblad))


Tombera ou tombera pas ? La question de la chute du gouvernement se pose réellement depuis quelques jours. Alors que les négociations budgétaires se traînent, le Premier ministre a promis de « se rendre chez le roi » jeudi s’il ne parvenait pas à tenir la date butoir qu’il s’est fixée.

Une manière pour le chef du gouvernement d’impliquer le souverain dans l’équation afin d’arriver à ses fins politiques. Il faut quand même noter que De Wever a lancé les discussions beaucoup trop tard, avant de manquer plusieurs échéances cruciales. Ce week-end, il a même suspendu les négociations pour aller assister à l’inauguration du Grand Musée égyptien au Caire. Et le voilà qui brandit la menace d’une démission si les autres ne se montrent pas plus coopératifs. Un comble.

Que De Wever s’en tire ainsi à bon compte en dit surtout long sur l’état de grâce dont le nationaliste flamand jouit encore. Il est le Premier ministre « logique » d’une coalition « logique » : sa position est, pour l’instant, inattaquable. Mais il n’est pas impossible que le roi, également présent au Caire, lui ait glissé un mot à l’oreille samedi. Si Philippe n’est sans doute pas génétiquement programmé pour dire les choses de but en blanc, on peut néanmoins supposer qu’il a, au détour d’une conversation, fait comprendre à son Premier ministre qu’il n’avait aucune envie d’être instrumentalisé pour servir le projet politique de ce dernier.

[1]Qui est (vraiment) Bart De Wever? Découvrez l’humain derrière l’élu politique

Cette menace de démission s’inscrit parfaitement dans la stratégie de BDW, qui n’avait dès le départ guère laissé planer de doute sur son mode de fonctionnement : « Je serai Premier ministre selon mes propres règles », « la Belgique m’indiffère, je me sacrifie pour la prospérité des Flamands ». La menace cadre aussi avec l’idéologie de la N-VA, qui ne laisse aucune place à la monarchie.

Quoi qu’il en soit, l’idée d’élections anticipées relève de la pure absurdité. Le gouvernement n’est en place que depuis neuf mois, et aucune formation de la coalition n’a le moindre intérêt à provoquer un scrutin. Et surtout, cela ne résoudrait rien : ni les problèmes budgétaires, ni la lenteur du processus. Au contraire : on perdrait un temps précieux, pendant que les charges d’intérêts et les dépenses sociales continueraient de grimper.

« La stratégie est risquée, car en politique, ce genre de déclaration finit souvent par devenir une prophétie autoréalisatrice. »

Mais aussi absurde qu’elle puisse paraître, l’idée est en train de germer. La stratégie est risquée, car en politique, ce genre de déclaration finit souvent par devenir une prophétie autoréalisatrice. Et avant qu’on ne s’en rende compte, on perd le contrôle de la situation. On se souviendra du gouvernement Michel : alors qu’un tel scénario semblait impensable, il a bel et bien chuté sur le pacte de Marrakech, un texte en apparence aussi vague qu’inoffensif.

En proférant de telles menaces, De Wever ne fait que donner raison à ceux qui, du côté francophone, le voient comme un nationaliste flamand déterminé à saper la stabilité du pays.

[2]Budget: faut-il sacrifier la réforme fiscale pour éviter la hausse de la TVA ?



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-vraiment-bart-de-wever-decouvrez-lhumain-derriere-lelu-politique/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/budget-faut-il-sacrifier-la-reforme-fiscale-pour-eviter-la-hausse-de-la-tva/



Violence is the last refuge of the incompetent.
-- Salvor Hardin