La N-VA à ses sympathisants : « Pour la première fois nous rompons vraiment les transferts Nord-Sud »
([Rubriques] 2025-11-01 (De Standaard))
- Reference: 2025-11_Belgaimage-117896283-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/dans-les-coulisses-des-negociations-budgetaires-avec-valerie-van-peel-presidente-de-la-n-va/
- Source link: https://www.standaard.be/politiek/met-valerie-van-peel-in-gent-het-communautaire-komt-sowieso-terug-wij-moeten-wakker-blijven-en-ons-voorbereiden/107118402.html
« J’espère vraiment que cette fois sera la bonne. » En ce dimanche matin, le Plectrum, à deux pas de l’Ikea de Gand, est plein à craquer. Sur scène, Valerie Van Peel, présidente de la N-VA, évoque subrepticement les négociations budgétaires du gouvernement De Wever. « Je n’en dirai pas plus, un journaliste est présent dans la salle ». Une heure plus tôt, le Premier ministre convoquait ses vice-premiers ministres pour relancer les discussions après plus de deux semaines de pause.
Dans le cadre de sa tournée « Valerie Vlaandert », Van Peel parcourt la Flandre à la rencontre des sections locales et des sympathisants du parti. À Louvain, trois semaines auparavant, elle pointait du doigt le MR et Vooruit, accusant leurs présidents de mettre des bâtons dans les roues et de compliquer la conclusion d’un accord budgétaire. Pour ces deux formations, le saut d’index ou la hausse de la TVA sont des mesures qui passent mal. Sur X, le président du MR Georges-Louis Bouchez ne s’est d’ailleurs pas privé de lui adresser une réplique cinglante.
Dimanche matin, Van Peel s’est montrée plus prudente. Un journaliste est dans la salle, répète-t-elle à plusieurs reprises. Fait notoire, Georges-Louis Bouchez s’est lui aussi abstenu de toute provocation, mercredi soir à Saint-Gilles, lors d’un événement similaire. Un self-control qui tombe à point nommé au moment où les négociations repartent.
Au fil du week-end, on aura compris que personne n’avait envie de torpiller ces pourparlers. En toute discrétion, le Premier ministre avait déjà repris les entretiens bilatéraux la semaine précédente. Et vendredi soir, on apprenait qu’il réunirait à nouveau l’ensemble de ses vice-premiers ministres ce dimanche. Aucun responsable politique – ministre ou président de parti – n’a jugé utile de faire une sortie tonitruante ce week-end en lançant des propositions créatives, des menaces ou encore des vétos.
Seul Bart De Wever a communiqué sur son média favori, le compte Instagram de son chat Maximus. Le samedi soir, une story montrait le félin ronronnant, affalé sur le bureau du Premier ministre. À ses côtés, une version imprimée de l’exposé du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit), le 7 novembre à Oxford : Defending the welfare state in hard times .
De Wever n’est pas tout-à-fait absent à Gand dimanche. Dans une vidéo enregistrée à sa résidence de fonction, il s’adresse à son bastion gantois. Tout en parlant, il agite distraitement une ficelle pour amuser son chat de la Rue de la Loi.
Comment entend-il concrétiser au fédéral le projet de la N-VA ? En « sauvant notre pays, la Flandre » de la faillite, explique De Wever. Le déficit budgétaire plane telle l’épée de Damoclès au-dessus de la Flandre, un virage s’impose. Plus de prospérité. Une meilleure sécurité sociale. À ces mots, Maximus miaule. Le chômage sera bientôt limité dans le temps. « Et il faut s’occuper des plus de 500 000 malades de longue durée que compte le pays. » De Wever évoque également la politique migratoire plus stricte de son gouvernement et l’amincissement nécessaire des pouvoirs publics. « Nous avons entamé une ascension très raide. Nous sommes encore loin du sommet, mais derrière s’étendent de vertes vallées », conclut De Wever.
A relire
[1]Qui est Valerie Van Peel, la très probable remplaçante de Bart De Wever à la N-VA ?
Sur scène, Van Peel insiste, elle aussi, sur « l’urgence absolue de remettre de l’ordre dans les finances de la Belgique ». En Flandre, on commence à mesurer l’ampleur de cette urgence, souligne-t-elle. « Il y a une grande volonté d’agir. » Cette propension est nettement moins perceptible « de l’autre côté ». « Le gouvernement flamand veut un budget en équilibre d’ici 2027. Le gouvernement wallon ? Il a annoncé en fanfare viser cet équilibre à l’horizon 2034 ! Et pour l’instant, il compte économiser 200 millions, alors que la Flandre vient d’en épargner 1,5 milliard », explique Valerie Van Peel. « C’est ce qui explique en partie l’extrême difficulté des débats budgétaires de ces dernières semaines. Tout le monde n’avait pas la même perception de l’urgence. »
Interrogée par le public sur la manière dont son parti compte ramener les questions institutionnelles dans le débat politique, la politicienne admet que la situation actuelle – avec un Premier ministre belge N-VA – est quelque peu absurde pour une formation nationaliste flamande. Pourtant, elle estime que la politique actuelle est plus que jamais communautaire. « Nous limitons le chômage dans le temps. Où pensez-vous que l’impact sera le plus fort ? Pour la première fois, nous rompons vraiment avec les transferts. Quant aux malades de longue durée, ils sont majoritairement à Bruxelles et en Wallonie. En durcissant la politique là-bas, on fait du communautaire. »
Tôt ou tard, le communautaire fera son retour, affirme Valerie Van Peel. « Au cabinet de Bart (De Wever) , une cellule planche sur les dossiers communautaires. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. La loi de financement, que les politiques ont sortie de leur chapeau voici quelques années, arrive à terme. Très bientôt, nous devrons nous y atteler, car un problème de financement va se poser entre le fédéral et les Communautés. À nous de rester vigilants et de nous y préparer. »
Un homme dans le public demande ce qu’elle entend faire à Bruxelles. « Oula, je dois aussi régler la question de Bruxelles ? », rit-elle, avant de préciser : « Nous sommes hors-jeu dans la capitale. » Le PS refuse d’y gouverner avec la N-VA. « Parfois, à entendre Frédéric De Gucht (président de l’Open VLD), on dirait qu’il se sent bien seul, il cherche un moyen de nous ramener autour de la table. Mais nous ne sommes pas intéressés par un strapontin dans un gouvernement que nous n’avons pas négocié. »
A relire
[2]« L’occupation du fort » : voici la stratégie de la N-VA pour conquérir la Belgique
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-valerie-van-peel-la-tres-probable-remplacante-de-bart-de-wever-a-la-n-va/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/loccupation-du-fort-voici-la-strategie-de-la-n-va-pour-conquerir-la-belgique/
Dans le cadre de sa tournée « Valerie Vlaandert », Van Peel parcourt la Flandre à la rencontre des sections locales et des sympathisants du parti. À Louvain, trois semaines auparavant, elle pointait du doigt le MR et Vooruit, accusant leurs présidents de mettre des bâtons dans les roues et de compliquer la conclusion d’un accord budgétaire. Pour ces deux formations, le saut d’index ou la hausse de la TVA sont des mesures qui passent mal. Sur X, le président du MR Georges-Louis Bouchez ne s’est d’ailleurs pas privé de lui adresser une réplique cinglante.
Le miaou de Maximus
Dimanche matin, Van Peel s’est montrée plus prudente. Un journaliste est dans la salle, répète-t-elle à plusieurs reprises. Fait notoire, Georges-Louis Bouchez s’est lui aussi abstenu de toute provocation, mercredi soir à Saint-Gilles, lors d’un événement similaire. Un self-control qui tombe à point nommé au moment où les négociations repartent.
Au fil du week-end, on aura compris que personne n’avait envie de torpiller ces pourparlers. En toute discrétion, le Premier ministre avait déjà repris les entretiens bilatéraux la semaine précédente. Et vendredi soir, on apprenait qu’il réunirait à nouveau l’ensemble de ses vice-premiers ministres ce dimanche. Aucun responsable politique – ministre ou président de parti – n’a jugé utile de faire une sortie tonitruante ce week-end en lançant des propositions créatives, des menaces ou encore des vétos.
Seul Bart De Wever a communiqué sur son média favori, le compte Instagram de son chat Maximus. Le samedi soir, une story montrait le félin ronronnant, affalé sur le bureau du Premier ministre. À ses côtés, une version imprimée de l’exposé du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit), le 7 novembre à Oxford : Defending the welfare state in hard times .
De Wever n’est pas tout-à-fait absent à Gand dimanche. Dans une vidéo enregistrée à sa résidence de fonction, il s’adresse à son bastion gantois. Tout en parlant, il agite distraitement une ficelle pour amuser son chat de la Rue de la Loi.
Comment entend-il concrétiser au fédéral le projet de la N-VA ? En « sauvant notre pays, la Flandre » de la faillite, explique De Wever. Le déficit budgétaire plane telle l’épée de Damoclès au-dessus de la Flandre, un virage s’impose. Plus de prospérité. Une meilleure sécurité sociale. À ces mots, Maximus miaule. Le chômage sera bientôt limité dans le temps. « Et il faut s’occuper des plus de 500 000 malades de longue durée que compte le pays. » De Wever évoque également la politique migratoire plus stricte de son gouvernement et l’amincissement nécessaire des pouvoirs publics. « Nous avons entamé une ascension très raide. Nous sommes encore loin du sommet, mais derrière s’étendent de vertes vallées », conclut De Wever.
A relire
[1]Qui est Valerie Van Peel, la très probable remplaçante de Bart De Wever à la N-VA ?
Sur scène, Van Peel insiste, elle aussi, sur « l’urgence absolue de remettre de l’ordre dans les finances de la Belgique ». En Flandre, on commence à mesurer l’ampleur de cette urgence, souligne-t-elle. « Il y a une grande volonté d’agir. » Cette propension est nettement moins perceptible « de l’autre côté ». « Le gouvernement flamand veut un budget en équilibre d’ici 2027. Le gouvernement wallon ? Il a annoncé en fanfare viser cet équilibre à l’horizon 2034 ! Et pour l’instant, il compte économiser 200 millions, alors que la Flandre vient d’en épargner 1,5 milliard », explique Valerie Van Peel. « C’est ce qui explique en partie l’extrême difficulté des débats budgétaires de ces dernières semaines. Tout le monde n’avait pas la même perception de l’urgence. »
Interrogée par le public sur la manière dont son parti compte ramener les questions institutionnelles dans le débat politique, la politicienne admet que la situation actuelle – avec un Premier ministre belge N-VA – est quelque peu absurde pour une formation nationaliste flamande. Pourtant, elle estime que la politique actuelle est plus que jamais communautaire. « Nous limitons le chômage dans le temps. Où pensez-vous que l’impact sera le plus fort ? Pour la première fois, nous rompons vraiment avec les transferts. Quant aux malades de longue durée, ils sont majoritairement à Bruxelles et en Wallonie. En durcissant la politique là-bas, on fait du communautaire. »
Et Bruxelles ?
Tôt ou tard, le communautaire fera son retour, affirme Valerie Van Peel. « Au cabinet de Bart (De Wever) , une cellule planche sur les dossiers communautaires. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. La loi de financement, que les politiques ont sortie de leur chapeau voici quelques années, arrive à terme. Très bientôt, nous devrons nous y atteler, car un problème de financement va se poser entre le fédéral et les Communautés. À nous de rester vigilants et de nous y préparer. »
Un homme dans le public demande ce qu’elle entend faire à Bruxelles. « Oula, je dois aussi régler la question de Bruxelles ? », rit-elle, avant de préciser : « Nous sommes hors-jeu dans la capitale. » Le PS refuse d’y gouverner avec la N-VA. « Parfois, à entendre Frédéric De Gucht (président de l’Open VLD), on dirait qu’il se sent bien seul, il cherche un moyen de nous ramener autour de la table. Mais nous ne sommes pas intéressés par un strapontin dans un gouvernement que nous n’avons pas négocié. »
A relire
[2]« L’occupation du fort » : voici la stratégie de la N-VA pour conquérir la Belgique
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-valerie-van-peel-la-tres-probable-remplacante-de-bart-de-wever-a-la-n-va/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/loccupation-du-fort-voici-la-strategie-de-la-n-va-pour-conquerir-la-belgique/