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La Flandre a-t-elle besoin de 4 aéroports? Le sauvetage de celui d’Anvers est injustifiable

([Economie, Opinions] 2025-10-01 (De Standaard))


Les chiffres ne souffrent aucune ambiguïté. L’aéroport d’Anvers a du plomb dans l’aile. Avec à peine quelques vols de ligne par jour, voire aucun certains jours, sa survie devient difficile à justifier. C’est d’ailleurs le cas depuis des années. Plus le débat traînera en longueur, plus la situation financière de l’aéroport s’avérera problématique. Maintenant qu’on n’est plus très loin de toucher le fond, il reste peu de raisons valables de faire durer ce débat, et par là même l’agonie de l’aéroport.

L’exercice budgétaire que s’est imposé le gouvernement flamand aurait été l’occasion idéale de débrancher la prise. Augmentation de la cotisation pour les soins de santé, suppression de la prime de rentrée scolaire et de la prime « frigo », coupes dans la coopération au développement, économies dans les maisons de retraite, diminution des subsides alloués à la Tour de l’Yser et au magazine Mo*… Il eût été plus logique d’endiguer l’afflux de millions d’euros vers un aéroport moribond à Deurne. Et, dans un même élan, de remettre sérieusement en question les aéroports d’Ostende et de Wevelgem.

Comment expliquer qu’il faut réaliser des efforts dans tous les secteurs de la société tout en présentant comme inévitable un soutien financier supplémentaire à Antwerp Airport ? Parce qu’une région aussi importante que la Flandre a besoin de quatre aéroports ? Si l’on tient compte de la pollution, des nuisances sonores et de l’occupation du territoire, on aurait plutôt tendance à plaider pour une concentration que pour une dispersion des activités.

[1]La Flandre ne tire pas les leçons de Zaventem

Deux des trois partis membres de la majorité flamande ne sont plus disposés à colmater les brèches financièrement. Mais pour la N-VA, qui possède cinq des neuf ministres de la Région, la fermeture de l’aéroport constitue un tabou. L’opposition des nationalistes n’est pas seulement idéologique, elle est aussi territoriale. Dans aucune autre formation, la base électorale et les instances décisionnaires ne connaissent une concentration géographique aussi forte qu’à la N-VA. Les membres de l’exécutif feront-ils preuve de fermeté ? En tout cas, la N-VA, elle, est gonflée à bloc. Pourtant, la ville d’Anvers aurait tout à gagner d’une réaffectation attrayante des lieux.

Si l’aéroport d’Anvers existe encore, c’est pour des raisons davantage émotionnelles que rationnelles. Les Anversois voient en la fermeture éventuelle de l’aéroport une attaque contre le statut de leur ville. Mais comment justifier alors que Flandre entière doive mettre la main au portefeuille ? Si – et seulement si – de l’argent public est injecté dans ces infrastructures, il serait plus logique que ce soit la ville d’Anvers qui paie la facture.



[1] https://daardaar.be/rubriques/flandre-ne-tire-lecons-de-zaventem/



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