Le gouvernement flamand à la recherche de 1,5 milliard d’euros
([Politique] 2025-09-01 (Het Belang Van Limburg))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/le-gouvernement-flamand-a-la-recherche-de-15-milliard-deuros/
- Source link: https://www.hbvl.be/politiek/vlaamse-regering-zoekt-15-miljard-euro-op-korte-termijn-moet-er-nog-heel-veel-gebeuren/90571633.html
Le gouvernement flamand se réunira cette semaine afin de discuter du budget pour l’année prochaine. Chaque ministre qui le compose devra faire des efforts, car la Flandre veut atteindre l’équilibre budgétaire à l’horizon 2027. Un objectif qui passera par de sérieuses économies.
Comme le veut la tradition, le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) effectuera sa Déclaration de septembre le lundi 22 septembre prochain. À cette occasion, il dévoilera les plans budgétaires de son gouvernement pour l’année prochaine. Pour ce faire, il devra obtenir que les trois partis représentés au sein du gouvernement flamand s’expriment d’une même voix.
Atteindre l’équilibre budgétaire, c’est l’objectif numéro un que s’était fixé la N-VA en formant ce gouvernement. Le problème, c’est que la Flandre doit composer avec un endettement de presque 4,5 milliards d’euros dû, notamment, à de mauvaises perspectives économiques. Le gouvernement flamand envisage dès lors des économies structurelles, pour un montant compris entre 1,5 et 2 milliards d’euros.
[1]Déficit budgétaire en Flandre: premières chamailles entre Vooruit et N-VA
Un sondage révèle que tous les partis au pouvoir sont enclins au compromis, mais que la manière diffère d’un camp à l’autre. C’est pourquoi Matthias Diependaele a commencé lundi par des entretiens individuels avec le CD&V et la N-VA. Des réunions avec tous les ministres sont prévues le restant de la semaine. « Chaque ministre devra faire des efforts qui rapporteront quelque chose à long terme, sous peine de compromettre cet objectif d’un budget en équilibre en 2027 », déclare l’un des ministres concernés. « Toutes les décisions qui seront prises devront respecter cet impératif. »
Le gouvernement flamand est jusqu’à présent toujours parvenu à boucler ces discussions budgétaires dans les délais, à une exception près. En 2022, le ministre-président de l’époque, Jan Jambon (N-VA), avait en effet été contraint de reporter sa Déclaration de septembre. À l’époque, le CD&V s’était montré inflexible sur la question de l’indexation des allocations familiales. Acculé par de mauvais sondages, son président Sammy Mahdi avait fini par poser un ultimatum qui allait torpiller toutes les discussions. Pour Jambon, la pilule avait été dure à avaler.
S’il est peu probable que ce scénario se répète, il n’en demeure pas moins que des dossiers brûlants se trouvent cette fois encore sur la table. Il va falloir agir aussi bien au niveau des recettes que des dépenses. La N-VA lorgne surtout du côté des dépenses et voudrait imposer de nouvelles économies. Vooruit préfère se concentrer sur les recettes. Le CD&V, lui, nage entre eaux socialistes et nationalistes.
[2]Plutôt que d’acheter des armes, le gouvernement flamand veut bâtir des ponts
Dans ce contexte, les droits de succession se retrouvent dans le collimateur du gouvernement flamand. La N-VA entend les réformer sans tarder, notamment en rehaussant la quotité exemptée d’impôts. Le hic, c’est qu’une telle réforme priverait chaque année la Flandre de plus de 200 millions d’euros de recettes. « Ce n’est pas réaliste », estime-t-on chez Vooruit. Les socialistes soutiennent une réforme des droits de succession « budgétairement neutre » et estiment que les grandes fortunes doivent contribuer davantage. Bien souvent, celles-ci utilisent le stratagème des donations pour éluder l’impôt. Le CD&V doute lui aussi que le moment soit opportun pour se lancer dans une telle réforme.
Un autre point à l’ordre du jour concerne l’élargissement de la notion de revenus afin de lutter contre la fraude aux avantages sociaux. Actuellement, des personnes qui gagnent peu sur papier mais investissent leur patrimoine dans des sociétés, par exemple, bénéficieraient trop facilement d’avantages tels que des bourses d’études. Pour remédier à ces abus, Vooruit propose de prendre en considération d’autres formes de revenus que les seuls revenus du travail. Le problème, c’est que les partis de la coalition gouvernementale ont des divergences de vues en ce qui concerne l’ampleur de cet élargissement de la notion de revenus.
Vooruit et le CD&V semblent sur la même longueur d’ondes à propos de la révision des subsides aux entreprises. Ceux-ci sont en forte augmentation et on s’attend à ce qu’ils doublent encore d’ici à 2029. Ils atteindraient alors 4 milliards d’euros. « Plutôt que des subsides, les entreprises demandent de la sécurité juridique, une diminution de leurs charges administratives et qu’on leur fasse davantage confiance », estime-t-on de part et d’autre.
La dernière inconnue de l’équation budgétaire concerne le montant qui sera alloué au Blue Deal. Ce n’est que vers la fin de la législature que sera libérée la majeure partie de l’enveloppe prévue pour ce plan et divers experts ont déjà averti que les budgets actuellement sur la table ne suffiront pas pour armer la Flandre contre les sécheresses et les inondations. L’avenir nous dira si le ministre de l’Environnement Jo Brouns (CD&V) parviendra ou non à obtenir davantage de moyens.
N’oublions pas, enfin, que la semaine politique a commencé sur une bien mauvaise note en raison des vives tensions ayant opposé la N-VA à Vooruit dans le dossier Lahav Shani, ce chef d’orchestre israélien déclaré persona non grata au Festival de Gand. Le week-end dernier, Bart De Wever a effectué le déplacement jusqu’à Essen afin de serrer symboliquement la main du chef d’orchestre. Il n’en fallait pas plus pour que Vooruit l’accuse de mettre de l’huile sur le feu. Qu’on se le dise, les prochains jours seront bien remplis pour le gouvernement Diependaele !
[3]Quel est le rôle du Parlement flamand ? Et quel impact ont les députés sur la vie quotidienne des Flamands ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/la-flandre-veut-encore-reduire-ses-depenses-de-330-millions/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/plutot-que-dacheter-des-armes-le-gouvernement-flamand-veut-batir-des-ponts/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/quel-est-le-role-du-parlement-flamand-et-quel-impact-ont-les-deputes-sur-la-vie-quotidienne-des-flamands/
Comme le veut la tradition, le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) effectuera sa Déclaration de septembre le lundi 22 septembre prochain. À cette occasion, il dévoilera les plans budgétaires de son gouvernement pour l’année prochaine. Pour ce faire, il devra obtenir que les trois partis représentés au sein du gouvernement flamand s’expriment d’une même voix.
Atteindre l’équilibre budgétaire, c’est l’objectif numéro un que s’était fixé la N-VA en formant ce gouvernement. Le problème, c’est que la Flandre doit composer avec un endettement de presque 4,5 milliards d’euros dû, notamment, à de mauvaises perspectives économiques. Le gouvernement flamand envisage dès lors des économies structurelles, pour un montant compris entre 1,5 et 2 milliards d’euros.
[1]Déficit budgétaire en Flandre: premières chamailles entre Vooruit et N-VA
Un sondage révèle que tous les partis au pouvoir sont enclins au compromis, mais que la manière diffère d’un camp à l’autre. C’est pourquoi Matthias Diependaele a commencé lundi par des entretiens individuels avec le CD&V et la N-VA. Des réunions avec tous les ministres sont prévues le restant de la semaine. « Chaque ministre devra faire des efforts qui rapporteront quelque chose à long terme, sous peine de compromettre cet objectif d’un budget en équilibre en 2027 », déclare l’un des ministres concernés. « Toutes les décisions qui seront prises devront respecter cet impératif. »
Un souvenir douloureux pour Jan Jambon
Le gouvernement flamand est jusqu’à présent toujours parvenu à boucler ces discussions budgétaires dans les délais, à une exception près. En 2022, le ministre-président de l’époque, Jan Jambon (N-VA), avait en effet été contraint de reporter sa Déclaration de septembre. À l’époque, le CD&V s’était montré inflexible sur la question de l’indexation des allocations familiales. Acculé par de mauvais sondages, son président Sammy Mahdi avait fini par poser un ultimatum qui allait torpiller toutes les discussions. Pour Jambon, la pilule avait été dure à avaler.
S’il est peu probable que ce scénario se répète, il n’en demeure pas moins que des dossiers brûlants se trouvent cette fois encore sur la table. Il va falloir agir aussi bien au niveau des recettes que des dépenses. La N-VA lorgne surtout du côté des dépenses et voudrait imposer de nouvelles économies. Vooruit préfère se concentrer sur les recettes. Le CD&V, lui, nage entre eaux socialistes et nationalistes.
[2]Plutôt que d’acheter des armes, le gouvernement flamand veut bâtir des ponts
Droits de succession
Dans ce contexte, les droits de succession se retrouvent dans le collimateur du gouvernement flamand. La N-VA entend les réformer sans tarder, notamment en rehaussant la quotité exemptée d’impôts. Le hic, c’est qu’une telle réforme priverait chaque année la Flandre de plus de 200 millions d’euros de recettes. « Ce n’est pas réaliste », estime-t-on chez Vooruit. Les socialistes soutiennent une réforme des droits de succession « budgétairement neutre » et estiment que les grandes fortunes doivent contribuer davantage. Bien souvent, celles-ci utilisent le stratagème des donations pour éluder l’impôt. Le CD&V doute lui aussi que le moment soit opportun pour se lancer dans une telle réforme.
Un autre point à l’ordre du jour concerne l’élargissement de la notion de revenus afin de lutter contre la fraude aux avantages sociaux. Actuellement, des personnes qui gagnent peu sur papier mais investissent leur patrimoine dans des sociétés, par exemple, bénéficieraient trop facilement d’avantages tels que des bourses d’études. Pour remédier à ces abus, Vooruit propose de prendre en considération d’autres formes de revenus que les seuls revenus du travail. Le problème, c’est que les partis de la coalition gouvernementale ont des divergences de vues en ce qui concerne l’ampleur de cet élargissement de la notion de revenus.
Sécurité juridique
Vooruit et le CD&V semblent sur la même longueur d’ondes à propos de la révision des subsides aux entreprises. Ceux-ci sont en forte augmentation et on s’attend à ce qu’ils doublent encore d’ici à 2029. Ils atteindraient alors 4 milliards d’euros. « Plutôt que des subsides, les entreprises demandent de la sécurité juridique, une diminution de leurs charges administratives et qu’on leur fasse davantage confiance », estime-t-on de part et d’autre.
La dernière inconnue de l’équation budgétaire concerne le montant qui sera alloué au Blue Deal. Ce n’est que vers la fin de la législature que sera libérée la majeure partie de l’enveloppe prévue pour ce plan et divers experts ont déjà averti que les budgets actuellement sur la table ne suffiront pas pour armer la Flandre contre les sécheresses et les inondations. L’avenir nous dira si le ministre de l’Environnement Jo Brouns (CD&V) parviendra ou non à obtenir davantage de moyens.
N’oublions pas, enfin, que la semaine politique a commencé sur une bien mauvaise note en raison des vives tensions ayant opposé la N-VA à Vooruit dans le dossier Lahav Shani, ce chef d’orchestre israélien déclaré persona non grata au Festival de Gand. Le week-end dernier, Bart De Wever a effectué le déplacement jusqu’à Essen afin de serrer symboliquement la main du chef d’orchestre. Il n’en fallait pas plus pour que Vooruit l’accuse de mettre de l’huile sur le feu. Qu’on se le dise, les prochains jours seront bien remplis pour le gouvernement Diependaele !
[3]Quel est le rôle du Parlement flamand ? Et quel impact ont les députés sur la vie quotidienne des Flamands ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/la-flandre-veut-encore-reduire-ses-depenses-de-330-millions/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/plutot-que-dacheter-des-armes-le-gouvernement-flamand-veut-batir-des-ponts/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/quel-est-le-role-du-parlement-flamand-et-quel-impact-ont-les-deputes-sur-la-vie-quotidienne-des-flamands/