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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

« Dès que la nuit tombe, je reste chez moi » : Ostende secouée par des violences liées à la drogue

([Société] 2025-09-01 (Het Nieuwsblad))


Fusillades, coups de couteau, trafic de drogues et, maintenant, meurtre en plein jour. En l’espace de dix jours, Ostende a été le théâtre de plusieurs faits de criminalité grave. Que se passe-t-il dans la cité balnéaire ? Les habitants se sentent-ils encore en sécurité ?

Cinq incidents violents en une dizaine de jours : les temps sont durs pour la police d’Ostende. La série a commencé par une fusillade qui a grièvement blessé un adolescent de 17 ans. Quatre Néerlandais liés au milieu de la drogue ont été arrêtés. Deux jours plus tard, la police a dû intervenir pour un homme présumé armé réfugié sur un toit après un accident avec délit de fuite. Cinq suspects ont été interpellés après un signalement pour prise d’otage et les agents ont découvert de la drogue et une arme à feu. Jeudi dernier, un locataire de 34 ans a poignardé son propriétaire de 81 ans.

Et puis, ce week-end, le drame : Theresa D. tuée en plein jour et en plein centre-ville. Fait notoire : sur ces cinq affaires, quatre ont un lien direct ou indirect avec les stupéfiants. Le chauffeur de taxi qui avait déposé l’auteur du tir à la gare de Bruges samedi l’a décrit comme sous influence. La victime quant à elle, avait aussi côtoyé le milieu de la drogue par le passé. Le drame s’est déroulé à deux pas du parc Léopold, point de ralliement des trafiquants. Malgré les patrouilles régulières, à chaque fois qu’un dealer est arrêté, un autre prend sa place. Le bourgmestre John Crombez (Vooruit Plus) reconnait le problème et souligne les actions menées par la police depuis plusieurs mois : « Ostende doit être sûre pour ses habitants comme pour les touristes. C’est aussi simple que ça. »

[1]Ostende: 6 lieux qui valent le coup d’œil et de fourchette

Simple, c’est vite dit. Selon des chiffres récents, au premier semestre 2025, les infractions liées à la drogue à Ostende ont augmenté de 73 % par rapport à l’an dernier, avec 334 faits recensés. Cette hausse s’explique en partie par des contrôles renforcés : 80 personnes ont été arrêtées en possession de drogue au festival de musique électronique Ostend Beach. Deux opérations coup-de-poing menées au parc Léopold ont permis de saisir 79 pochons de cannabis et plusieurs quantités de cocaïne. Six parcs et places font désormais l’objet d’une surveillance accrue. Mais est-ce de nature à lutter contre le sentiment d’insécurité ?

Drogues dans les toilettes



En ville, les habitants que nous avons interrogés nous confirment à l’unisson que certaines rues sont à éviter. « Le jour, j’ose encore sortir, mais dès qu’il commence à faire sombre, je reste chez moi », confie Pierre, 76 ans. « La nuit, je vois passer des gens louches sous mes fenêtres. » Même son de cloche dans le quartier animé de la Langestraat. Alain Verkouille, gérant du Lafayette, répondant au sobriquet de “Bobo” confirme : « On voit toujours les mêmes dealers en rue. La police fait de son mieux. De temps en temps, elle arrête un individu, mais aussitôt, un autre apparaît. Tant que l’on ne peut pas les garder plus longtemps, c’est comme vider l’océan à la cuillère. Mais dans notre café, on ne constate pas une recrudescence d’incidents et les clients restent au rendez-vous. »

« La nuit, je vois passer des gens louches sous mes fenêtres. »

Bobo remarque que la situation préoccupe sa clientèle. « On en parle, oui. Je travaille ici depuis 28 ans et j’ai déjà dû sortir des gens des toilettes. Mais c’est courant dans les lieux de vie nocturne. Il faut rester vigilant. Je maintiens que les drogues sont un fléau. Si avant, ces situations concernaient les grandes villes, elles touchent aujourd’hui toutes les communes. J’habite à proximité d’une petite place où l’on vend aussi de la drogue. La journée, des enfants jouent là-bas. Et maintenant, les dealers se promènent en rue avec des pistolets. Il ne faudrait pas que cela dégénère. »

À deux mètres du parc Léopold, Domien Van Loock, patron du café De Pelikaan, voit dans cette série noire une véritable alerte : « Le problème des quartiers chauds n’est pas neuf. Tout le monde sait qu’il est risqué de s’aventurer le soir dans le parc, mais un meurtre en pleine rue et en plein jour, c’est une autre histoire. Heureusement, ces faits restent cantonnés au milieu de la drogue, les citoyens sans histoire ne se sentent pas directement menacés. Mais on ne s’attend pas à de telles scènes dans une ville de 70 000 habitants. »

[2]Tourisme à Ostende : bras de fer entre promoteurs immobiliers et habitants

Pas d’impact sur le tourisme



Pour l’heure, ces violences ne dissuadent pas les touristes. Anna (64 ans) et Helena (69 ans), Anversoises, continuent à venir à Ostende malgré les incidents relatés dans la presse. Roger (78 ans) et Annie (77 ans), originaires d’Anvers eux aussi et installés depuis cinq ans dans la ville balnéaire, constatent l’évolution depuis leur emménagement. « Il y a toujours eu des problèmes, mais pas des drames comme ceux-ci », explique le couple. « Nous n’y avons jamais été confrontés, car nous évitons les petites rues et sortons le moins possible. Et la présence renforcée de la police dans le parc nous rassure un peu, mais il faut surtout des peines plus sévères. Les sanctions infligées aux dealers sont trop légères », estiment-ils.

« Ostende est une ville portuaire : par nature, elle attire la criminalité. Le monde parfait n’existe pas. »

Le marché immobilier, lui, ne s’en ressent pas du tout, assure Nicolaas Sissau de l’agence Dermul. « Il n’y a pas d’impact sur les ventes, ni de fracture entre quartiers onéreux et populaires. Il ne faut pas non plus exagérer le problème, Ostende est une ville portuaire : par nature, elle attire la criminalité. Le monde parfait n’existe pas. J’habite moi-même près du parc Léopold et je n’ai jamais été importuné. La police fait son travail. »

Le mois dernier, on pouvait, semble-t-il, déjà remarquer l’effet de la surveillance renforcée des places et des parcs. La police refuse pour l’instant de commenter le climat d’insécurité. « Nous enquêtons sur le meurtre et c’est notre priorité. » Selon le bourgmestre John Crombez, les habitants des quartiers aux alentours des zones à problèmes sont satisfaits des mesures prises par la police, mais la commune appelle les citoyens à maintenir leur vigilance. « Les habitants sont nos yeux et nos oreilles : ils nous transmettent des signaux précieux qui nous aident à mieux cibler nos actions. »

[3]Huit chiffres que vous ne connaissiez (probablement) pas sur la côte belge



[1] https://daardaar.be/kuisine/ostende-5-lieux-qui-valent-le-coup-doeil-et-de-fourchette/

[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/tourisme-a-ostende-bras-de-fer-entre-promoteurs-immobiliers-et-habitants/

[3] https://daardaar.be/rubriques/societe/huit-chiffres-que-vous-ne-connaissiez-probablement-pas-sur-la-cote-belge/



>>> FreeOS is an english-centric name

Have you all been stuck in email, or have any of you tried
*pronouncing* that? free-oh-ess? free-ows? fritos? :-)
-- Mark Eichin