L’impasse bruxelloise prouve la nécessité d’une nouvelle réforme de l’État
([Opinions, Politique] 2025-09-01 (De Tijd))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/limpasse-bruxelloise-prouve-la-necessite-dune-nouvelle-reforme-de-letat/
- Source link: https://www.tijd.be/politiek-economie/belgie/brussel/brussels-non-governo/10622285.html
La vraie question, à Bruxelles, n’est pas de savoir qui va prendre les rênes de la région, mais si elle aura enfin droit au redémarrage qu’elle mérite. La manière dont les politiques francophones s’évertuent à écarter la N-VA n’inspire toutefois guère confiance.
Près de quinze mois se sont écoulés depuis les élections du 9 juin 2024 : un quart de la législature déjà. En pure perte pour Bruxelles, puisque la région est toujours sans gouvernement. Le dernier épisode en date s’est joué hier : Yvan Verougstraete (Les Engagés) a bouclé sa mission de « facilitateur » en concluant que les partis flamands feraient mieux d’abandonner leur projet de coalition et de laisser la N-VA sur la touche. Un pari risqué, car dans le fragile équilibre des institutions belges, la capitale est le miroir de la politique nationale. Là où, au fédéral, la minorité francophone bénéficie de garanties, à Bruxelles, la minorité néerlandophone est protégée.
Et si Philippe Moureaux a été l’un des architectes de ce système, c’est le PS aujourd’hui qui le met à mal. Preuve s’il en est que la nécessité d’une nouvelle réforme de l’État est loin d’avoir disparu, même si l’image d’une Wallonie à gauche et d’une Flandre à droite s’étiole de nos jours. Actuellement, le parti le plus à gauche au pouvoir se trouve du côté flamand, avec Vooruit, tandis qu’une majorité de centre droit réunissant le MR et Les Engagés gouverne la Wallonie. Dans une telle configuration politique, une réforme de l’État pourrait paraître superflue. Mais l’impasse bruxelloise prouve le contraire.
[1]Le PS lance une bombe institutionnelle à Bruxelles
La vraie question n’est pas seulement d’éviter à l’avenir ce type de blocage, mais aussi de sortir de l’ornière dans l’immédiat. La liste des urgences est longue. L’été a été marqué par une flambée de violences liées à la drogue. La Banque nationale a comparé la situation financière de Bruxelles à celle de la Grèce juste avant la crise de l’euro. Et s’agissant de ses trois missions essentielles – mobilité, sécurité, propreté – la politique locale fait trop souvent pâle figure. Métropole cosmopolite, Bruxelles demeure à mille lieues de réaliser tout son potentiel. Sur ce point, Verougstraete a raison : la capitale a besoin d’un « reboot » pour devenir une ville « plus propre, plus saine, plus sûre et plus facile à vivre ».
Reste à savoir qui est le mieux placé pour mener à bien ce redémarrage. Difficile de placer trop de confiance dans un PS qui fournit le ministre-président régional depuis 2004. Après un démarrage laborieux des négociations du côté flamand entre Groen, Vooruit, la N-VA et l’Open VLD, le PS s’est retiré des pourparlers en décembre dernier. Officiellement en raison de son opposition à la N-VA, même s’il n’a pas hésité à négocier avec ce parti au fédéral lors de formations antérieures.
« Toute l’énergie politique engloutie ces derniers mois dans ces blocages aurait pu être consacrée à un vrai débat avec les électeurs. »
Voilà peut-être ce qui est le plus frustrant. Toute l’énergie politique engloutie ces derniers mois dans ces blocages aurait pu être consacrée à un vrai débat avec les électeurs. Pour expliquer qu’un autre cap s’impose pour Bruxelles : la région doit tenter de remettre ses finances sur pied, affronter le défi sécuritaire avec plus de fermeté et repenser sérieusement la manière dont elle entend assumer ses missions clés.
[2]Bruxelles: «Ahmed Laaouej, prenez vos responsabilités et formez un gouvernement d’extrême gauche!»
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-ps-lance-une-bombe-institutionnelle-a-bruxelles/
[2] https://daardaar.be/rubriques/opinions/bruxelles-ahmed-laaouej-prenez-vos-responsabilites-et-formez-un-gouvernement-dextreme-gauche/
Près de quinze mois se sont écoulés depuis les élections du 9 juin 2024 : un quart de la législature déjà. En pure perte pour Bruxelles, puisque la région est toujours sans gouvernement. Le dernier épisode en date s’est joué hier : Yvan Verougstraete (Les Engagés) a bouclé sa mission de « facilitateur » en concluant que les partis flamands feraient mieux d’abandonner leur projet de coalition et de laisser la N-VA sur la touche. Un pari risqué, car dans le fragile équilibre des institutions belges, la capitale est le miroir de la politique nationale. Là où, au fédéral, la minorité francophone bénéficie de garanties, à Bruxelles, la minorité néerlandophone est protégée.
Et si Philippe Moureaux a été l’un des architectes de ce système, c’est le PS aujourd’hui qui le met à mal. Preuve s’il en est que la nécessité d’une nouvelle réforme de l’État est loin d’avoir disparu, même si l’image d’une Wallonie à gauche et d’une Flandre à droite s’étiole de nos jours. Actuellement, le parti le plus à gauche au pouvoir se trouve du côté flamand, avec Vooruit, tandis qu’une majorité de centre droit réunissant le MR et Les Engagés gouverne la Wallonie. Dans une telle configuration politique, une réforme de l’État pourrait paraître superflue. Mais l’impasse bruxelloise prouve le contraire.
[1]Le PS lance une bombe institutionnelle à Bruxelles
La vraie question n’est pas seulement d’éviter à l’avenir ce type de blocage, mais aussi de sortir de l’ornière dans l’immédiat. La liste des urgences est longue. L’été a été marqué par une flambée de violences liées à la drogue. La Banque nationale a comparé la situation financière de Bruxelles à celle de la Grèce juste avant la crise de l’euro. Et s’agissant de ses trois missions essentielles – mobilité, sécurité, propreté – la politique locale fait trop souvent pâle figure. Métropole cosmopolite, Bruxelles demeure à mille lieues de réaliser tout son potentiel. Sur ce point, Verougstraete a raison : la capitale a besoin d’un « reboot » pour devenir une ville « plus propre, plus saine, plus sûre et plus facile à vivre ».
Reste à savoir qui est le mieux placé pour mener à bien ce redémarrage. Difficile de placer trop de confiance dans un PS qui fournit le ministre-président régional depuis 2004. Après un démarrage laborieux des négociations du côté flamand entre Groen, Vooruit, la N-VA et l’Open VLD, le PS s’est retiré des pourparlers en décembre dernier. Officiellement en raison de son opposition à la N-VA, même s’il n’a pas hésité à négocier avec ce parti au fédéral lors de formations antérieures.
« Toute l’énergie politique engloutie ces derniers mois dans ces blocages aurait pu être consacrée à un vrai débat avec les électeurs. »
Voilà peut-être ce qui est le plus frustrant. Toute l’énergie politique engloutie ces derniers mois dans ces blocages aurait pu être consacrée à un vrai débat avec les électeurs. Pour expliquer qu’un autre cap s’impose pour Bruxelles : la région doit tenter de remettre ses finances sur pied, affronter le défi sécuritaire avec plus de fermeté et repenser sérieusement la manière dont elle entend assumer ses missions clés.
[2]Bruxelles: «Ahmed Laaouej, prenez vos responsabilités et formez un gouvernement d’extrême gauche!»
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-ps-lance-une-bombe-institutionnelle-a-bruxelles/
[2] https://daardaar.be/rubriques/opinions/bruxelles-ahmed-laaouej-prenez-vos-responsabilites-et-formez-un-gouvernement-dextreme-gauche/