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Hausse du nombre de jobistes : une perte pour l’étudiant et pour la société dans son ensemble

([Opinions, Société] 2025-09-01 (De Morgen))


À la veille de la rentrée académique, deux chiffres interpellent : les étudiants belges prennent nettement plus de temps à achever leurs études que leurs voisins européens, et ils sont toujours plus nombreux à être jobistes.

Ces résultats émanent de deux études officielles différentes (l’une de l’OCDE, l’autre de l’ONEM), mais sont liés. La hausse du nombre d’étudiants qui combinent emploi et formation n’est certainement pas la seule cause de l’allongement de la durée des études, mais y contribue.

Le gouvernement De Wever, lui, est ravi de cette augmentation du nombre de jobistes. C’était précisément l’objectif poursuivi avec l’assouplissement des règles encadrant le job étudiant : des jeunes plus autonomes, plus rapidement disponibles sur le marché du travail et capables de participer plus tôt à la prospérité collective et au taux d’emploi. Qui serait contre ?

Et pourtant, l’essor du travail étudiant n’a rien d’une bonne nouvelle. On se réjouit bien sûr que les jeunes puissent arrondir leurs fins de mois ; ils l’ont mérité. Mais l’équation globale est préoccupante.

[1]Droit de vote à 16 ans : pourquoi les jeunes ont leur mot à dire

C’est ce que révèlent en effet les chiffres de l’OCDE sur l’allongement des études en Flandre et en Belgique. Étudier prend du temps. Or, un temps raboté par les jobs d’étudiants augmente le risque de tirer en longueur sa formation. Récemment encore, la Flandre avait un système très flexible, qui permettait de reporter certaines matières ardues à l’année suivante. Cette possibilité a été un peu restreinte, mais combinée aux jobs étudiants, elle a contribué à banaliser l’idée d’un parcours d’études qui s’éternise.

Et la société en paie le prix fort, car au bas mot, une année d’études (supplémentaire) coûte 12 000 euros par étudiant à la collectivité. Son coût réel est encore plus élevé. Le report de la fin des études postpose aussi le moment où les compétences peuvent être mises à profit sur le marché du travail. Autrement dit, non seulement l’investissement collectif est plus élevé, mais le retour sur investissement se fait attendre.

Un report que ne compense pas la contribution économique du travail étudiant. Servir des cafés ou vendre des sandwichs est certes honorable, mais souvent bien moins productif que l’exercice d’une fonction qualifiée après l’obtention d’un diplôme. De plus, les étudiants qui s’activent dans l’Horeca, le commerce ou la distribution prennent souvent la place de travailleurs peu qualifiés.

Avec leur statut fiscal avantageux, les étudiants concurrencent donc ces profils à qui le marché du travail offre peu d’alternatives. Le tout sans contribuer véritablement à la Sécurité sociale ni se constituer de droits à la pension. Quel est alors le gain social, économique, budgétaire et politique de cette généralisation des jobs étudiants ?

Il ne s’agit évidemment pas d’interdire le travail étudiant. Mais la question mérite d’être posée : fallait-il encourager avec autant de zèle une pratique dont le coût collectif dépasse manifestement les bénéfices individuels ? L’argent de poche gagné aujourd’hui pèse demain bien plus lourd sur l’étudiant et sur la société.

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[1] https://daardaar.be/rubriques/droit-de-vote-a-16-ans-pourquoi-les-jeunes-ont-leur-mot-a-dire/

[2] https://daardaar.be/formations/



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