Face aux protestations constantes contre les centres Fedasil, comment changer la donne?
([Opinions, Société] 2025-09-01 (De Standaard))
- Reference: 2025-09_Belgaimage-60753603-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/face-aux-protestations-constantes-contre-les-centres-fedasil-comment-changer-la-donne/
- Source link: https://www.standaard.be/opinies/het-protest-tegen-asielcentra-is-voorspelbaar-wie-doorbreekt-het-patroon/92424947.html
Dès que l’agence Fedasil a jeté son dévolu sur un site adapté à l’ouverture d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, c’est presque toujours le même topo : le Vlaams Belang pousse des cris d’orfraie, le bourgmestre dénonce l’excès de pression sur une commune trop petite et met en avant l’inadéquation du bâtiment. Un autre argument qui revient invariablement sur le tapis est que la commune a été informée trop tard de la décision et que la concertation était insuffisante. Ensuite, les communes s’évertuent à mettre des bâtons dans les roues, par exemple en sortant de leur chapeau une obligation de permis d’environnement.
Certains riverains sont farouchement opposés à l’accueil d’un tel centre, d’autres n’y voient aucun inconvénient ou attendent pour se prononcer. Quoi qu’il en soit, les réticences ne tardent pas à retomber comme un soufflé parce que toutes les craintes ou presque s’avèrent infondées. C’est comme ça que les choses se sont passées à Dormaal, Jabbeke, Berlaar, Ypres, Lommel et Renaix entre autre lieux. En effet, au bout de six mois, les Renaisiens et les demandeurs d’asile célébraient ensemble l’Aïd-el-Fitr. À Dormaal, deux ans après l’ouverture du centre, le bourgmestre a reconnu qu’il y avait eu beaucoup de bruit pour rien. Le scénario de la protestation est à chaque fois le même — en cela la commune de Schilde ne fait donc pas exception — et il est tellement prévisible qu’il frôlerait le ridicule si la situation n’était pas aussi grave.
Oui, un centre d’accueil pour demandeurs d’asile crée une surcharge. Cette année, Fedasil a relevé une centaine d’incidents graves par mois sous la forme de bagarres ou de vandalisme. Toutefois, aucun riverain ne comptait parmi les victimes. Ces actes, commis presque toujours à l’égard d’autres occupants, ont eu lieu dans le centre ou aux alentours de celui-ci. Et cela n’est guère étonnant quand on sait que des centaines de demandeurs d’asile cohabitent avec des gens avec lesquels ils n’ont pas choisi de vivre, souvent dans des espaces exigus où l’intimité est presque inexistante. Sans compter le désœuvrement et l’absence de perspectives.
[1]Asile : quand les partis au pouvoir reprennent la propagande de l’extrême droite
Il n’est pas anormal que Fedasil n’implique pas le bourgmestre dès le premier entretien avec un loueur ou un propriétaire de bâtiment, surtout si on sait que cela donnera presque automatiquement lieu à des protestations. Toutefois, un bourgmestre qui est informé en mai de l’ouverture en janvier d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile dispose tout de même d’assez de temps pour accomplir les démarches nécessaires. Par ailleurs, l’accueil de 176 demandeurs d’asile dans une commune de 25 000 habitants ne semble pas démesuré.
« L’accueil de 176 demandeurs d’asile dans une commune de 25 000 habitants ne semble pas démesuré. »
Après toutes ces années, les responsables politiques n’ont-ils rien donc appris ? Ne pouvons-nous pas changer la donne ? Le modèle actuel est stérile, car le centre d’accueil verra de toute façon le jour. Au lieu de placer toute leur énergie dans la protestation, les communes feraient mieux de se concentrer sur l’encadrement, par exemple sur le mode d’accueil des enfants dans les écoles. D’emblée, les bourgmestres pourraient mettre en avant les chances plutôt que les menaces qu’un tel centre d’accueil représente. Et ils s’épargneraient ainsi une bonne dose de négativité.
[2]Demandeurs d’asile : un afflux de main d’oeuvre à recruter
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-belgique-complete-quand-les-partis-au-pouvoir-reprennent-la-propagande-de-lextreme-droite/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/demandeurs-dasile-un-afflux-de-main-doeuvre-a-recruter/
Certains riverains sont farouchement opposés à l’accueil d’un tel centre, d’autres n’y voient aucun inconvénient ou attendent pour se prononcer. Quoi qu’il en soit, les réticences ne tardent pas à retomber comme un soufflé parce que toutes les craintes ou presque s’avèrent infondées. C’est comme ça que les choses se sont passées à Dormaal, Jabbeke, Berlaar, Ypres, Lommel et Renaix entre autre lieux. En effet, au bout de six mois, les Renaisiens et les demandeurs d’asile célébraient ensemble l’Aïd-el-Fitr. À Dormaal, deux ans après l’ouverture du centre, le bourgmestre a reconnu qu’il y avait eu beaucoup de bruit pour rien. Le scénario de la protestation est à chaque fois le même — en cela la commune de Schilde ne fait donc pas exception — et il est tellement prévisible qu’il frôlerait le ridicule si la situation n’était pas aussi grave.
Oui, un centre d’accueil pour demandeurs d’asile crée une surcharge. Cette année, Fedasil a relevé une centaine d’incidents graves par mois sous la forme de bagarres ou de vandalisme. Toutefois, aucun riverain ne comptait parmi les victimes. Ces actes, commis presque toujours à l’égard d’autres occupants, ont eu lieu dans le centre ou aux alentours de celui-ci. Et cela n’est guère étonnant quand on sait que des centaines de demandeurs d’asile cohabitent avec des gens avec lesquels ils n’ont pas choisi de vivre, souvent dans des espaces exigus où l’intimité est presque inexistante. Sans compter le désœuvrement et l’absence de perspectives.
[1]Asile : quand les partis au pouvoir reprennent la propagande de l’extrême droite
Il n’est pas anormal que Fedasil n’implique pas le bourgmestre dès le premier entretien avec un loueur ou un propriétaire de bâtiment, surtout si on sait que cela donnera presque automatiquement lieu à des protestations. Toutefois, un bourgmestre qui est informé en mai de l’ouverture en janvier d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile dispose tout de même d’assez de temps pour accomplir les démarches nécessaires. Par ailleurs, l’accueil de 176 demandeurs d’asile dans une commune de 25 000 habitants ne semble pas démesuré.
« L’accueil de 176 demandeurs d’asile dans une commune de 25 000 habitants ne semble pas démesuré. »
Après toutes ces années, les responsables politiques n’ont-ils rien donc appris ? Ne pouvons-nous pas changer la donne ? Le modèle actuel est stérile, car le centre d’accueil verra de toute façon le jour. Au lieu de placer toute leur énergie dans la protestation, les communes feraient mieux de se concentrer sur l’encadrement, par exemple sur le mode d’accueil des enfants dans les écoles. D’emblée, les bourgmestres pourraient mettre en avant les chances plutôt que les menaces qu’un tel centre d’accueil représente. Et ils s’épargneraient ainsi une bonne dose de négativité.
[2]Demandeurs d’asile : un afflux de main d’oeuvre à recruter
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-belgique-complete-quand-les-partis-au-pouvoir-reprennent-la-propagande-de-lextreme-droite/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/demandeurs-dasile-un-afflux-de-main-doeuvre-a-recruter/