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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Van Grieken tacle De Wever : « Il a complètement perdu le lien avec les Flamands »

([Politique] 2025-09-01 (Het Laatste Nieuws))


Alors que le Grand Baromètre de ce week-end classe « son » Vlaams Belang au rang de premier parti en Flandre, Tom Van Grieken pourrait célébrer son triomphe. Pourtant, il préfère consacrer son énergie à tacler Bart De Wever et la N-VA. « Cet homme a complètement perdu le lien avec les Flamands. »

« Je ne vais pas sauter de joie, non. » Tom Van Grieken garde bien les pieds sur terre à l’annonce du retour de son parti sur la plus haute marche du podium flamand. Il a appris des erreurs du passé. Pendant des années, le Vlaams Belang est resté le numéro un des sondages, mais au moment décisif, le parti n’a pas su concrétiser ses ambitions électorales. Le président a-t-il digéré sa défaite ? Pas encore tout à fait. Mais un an et demi plus tard, il sent que sa formation a de nouveau le vent en poupe.

Fleur Mees: Le Vlaams Belang revient largement en tête des sondages. Comment expliquez-vous ce succès ?



Tom Van Grieken: « Par le fait que Bart De Wever a totalement perdu le lien avec les Flamands. Vous souvenez-vous de cette époque où, bourgmestre d’Anvers, il tirait chaque jour à boulets rouges sur le premier ministre parce que le gouvernement restait inactif face au narcotrafic ? Eh bien, que fait-il maintenant qu’il est au pouvoir ? Rien. Nada. Cela fait deux mois qu’il parle de Gaza, qu’il va jouer dans la cour des grands à New York et qu’il exhibe son chat aux yeux du monde. Mais sur les thématiques qui préoccupent vraiment de nombreux Flamands, comme le sentiment d’insécurité, on ne l’entend plus. Il vit désormais dans une autre réalité, et ne sait plus rien de ce que vivent les Flamands. Contrairement à nous. »

[1]Qui est Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang qui a ressuscité un parti à l’agonie ?

En tant que premier ministre, De Wever doit jongler avec de nombreux sujets. Il doit aussi prendre des décisions impopulaires, notamment à cause de la mauvaise situation budgétaire.



« Ce n’est pas une raison pour jeter par-dessus bord ses propres principes ! Il voulait un gouvernement d’experts, pour remettre de l’ordre dans les affaires. Pourtant, aucun expert en économie ne pourra prétendre que les affaires sont en ordre aujourd’hui.

Le budget est catastrophique. Soi-disant parce que l’exécutif a dû injecter des milliards supplémentaires dans la défense. (ton véhément) Foutaises ! C’était écrit noir sur blanc dans son programme de campagne. (en verve) Et l’immigration ?

Les demandeurs d’asile continuent d’affluer, et sous De Wever, certains dorment encore à l’hôtel. Il avait aussi promis de diminuer les impôts. Et que fait-il ? Il nous fait avaler une taxe sur les plus-values dont même le PS n’a pas voulu. »

Crier depuis les tribunes et critiquer, c’est facile, mais vous, comment auriez-vous résolu la question du déficit budgétaire ?



« Très simple : en scindant la fiscalité et la sécurité sociale. Les pensions sont finançables si 80 pour cent des gens sont au travail. Eh bien, en Flandre, nous en sommes à 78 pour cent. Pourquoi les Flamands devraient-ils encore perdre une partie de leur pension alors que l’immense majorité d’entre eux ont un emploi et contribuent donc plus que les autres ? Cela fait 20 ans que le président de parti De Wever le répète. Mais une fois premier ministre, que fait-il ? Il demande à ses électeurs flamands de payer davantage d’impôts pour garder à flot un système auquel il ne croit plus depuis vingt ans. Quelle crédibilité a encore ce premier ministre ? »

La scission de la sécurité sociale relève de la science-fiction. Les francophones n’accepteront jamais.



« Pourquoi est-ce toujours à la majorité de s’adapter à la minorité ? Peut-être que les Flamands devraient simplement camper sur leur position et dire : « Dans ce cas, il n’y a plus de gouvernement. » »

[2]Tom Van Grieken (VB) : « Notre programme n’a pas changé, il fallait juste le présenter différemment »

Avec pour conséquence un pays ingérable et des déficits qui n’en finissent pas de s’accumuler.



(sec) « C’est encore pire maintenant. Ce n’est quand même pas une folie de la part des Flamands, qui paient le plus d’impôts, d’exiger de pouvoir disposer de son propre argent. »

Et pourtant, ce n’est pas près d’arriver. N’est-il dès lors pas plus logique de vouloir réformer la Belgique « de l’intérieur », comme le préconise De Wever ?



« Quand quelque chose a l’air trop beau, c’est souvent parce que c’est trop beau pour être vrai. Cela n’arrivera pas. La Flandre ne semble pas intéresser la N-VA. En effet, que fait la N-VA ? Elle rogne sur les subsides à la Tour de l’Yser, le monument le plus emblématique de la Flandre. »

Vous devriez vous réjouir, pourtant ? Le Vlaams Belang plaide depuis des années pour couper dans les subsides.



(rapidement) « Nous plaidons surtout pour couper les subsides à la gauche. »

Ah bon, alors on ne peut couper dans les subsides que s’ils s’adressent à des organisations de gauche ?



(brièvement) « Beaucoup de petits clubs de gauche amassent des tonnes d’argent, et comme par hasard, ce sont les clubs qui dénoncent tout ce qui est flamand. Les organisations qui luttent pour protéger l’identité flamande, par contre, ne reçoivent que des miettes. »

[3]En Flandre, les coupes budgétaires appauvrissent encore une offre médiatique déjà très uniforme

Cette décision entre évidemment dans le cadre d’un compromis. Vous aussi, au pouvoir, vous ne pourriez pas réaliser tout ce que vous aurez promis, vous devriez mettre de l’eau dans votre vin.



« Mais il faut qu’il reste du vin, quand même. Aujourd’hui, il ne reste que de l’eau dans le verre de la N-VA. Où sont les compromis des socialistes ? »

Sabrer dans les pensions, limiter le chômage dans le temps, épargner sur des subsides…



(petit silence et réflexion) « Rien ne tient debout dans leur histoire. Nous vivons dans le pays le plus taxé du monde et pourtant, la N-VA prétend qu’il faut faire des économies parce que les taxes rapportent trop peu. C’est n’importe quoi. »

En réalité, vous faites passer des vessies pour des lanternes en disant que vous pourriez changer les choses en matière d’immigration, de fiscalité et de pensions. Ce sont des compétences du gouvernement fédéral, dont le Vlaams Belang ne fera jamais partie.



(étonnement simulé) « Et pourquoi pas ? »

[4]Château gonflable, slogans nazis… comment se passe une journée à la grand-messe de l’extrême droite flamande?

Parce qu’en Belgique francophone, collaborer avec le Vlaams Belang revient à sceller un pacte avec le diable.



(indigné) « N’est-il pas problématique qu’ils veuillent bien accepter notre argent, mais pas nos partis démocratiques ? Tout ceci démontre une fois de plus que le système belge est bien malade. »

Est-il bien judicieux de jeter à ce point l’anathème sur la N-VA et sur De Wever ? C’est le seul parti qui n’exclut pas officiellement de former des majorités avec le Vlaams Belang.



(rapidement) « C’est De Wever qui a fermé la porte pendant la campagne, pas nous. »

C’est parce que la N-VA vous laisse un goût particulièrement amer que vous décochez toutes vos flèches en sa direction ?



« Il est vrai que je suis toujours déçu, oui. Mais quoi qu’il en soit, les partis qui rejettent le Vlaams Belang et notre million d’électeurs jouent avec le feu. Tôt ou tard, ils le sentiront. »

Si la N-VA fait à tel point partie du problème, pourquoi le Vlaams Belang souhaiterait-il faire alliance avec ce parti ?



« Avec ce Bart De Wever, je ne veux pas gouverner. Puis, c’est après le scrutin qu’on cherche des alliés. C’est à l’école maternelle qu’on demande : « Qui veut jouer avec moi ? » »

En vous mettant la N-VA à dos, vous vous tirez une balle dans le pied, non ?



(Lève ostensiblement les yeux au ciel) « La N-VA n’est pas obligée de réagir puérilement. Ils ont dit pis que pendre des socialistes pendant des années, et aujourd’hui, ils partagent le pouvoir partout avec eux. Ils doivent avoir les reins solides. »

[5]Qui est Filip Dewinter, ce député Vlaams Belang autorisé à se balader en rue armé?



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-tom-van-grieken-le-president-du-vlaams-belang-qui-a-ressuscite-un-parti-a-lagonie/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/notre-programme-na-pas-change-il-fallait-juste-le-presenter-differemment/

[3] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/en-flandre-les-coupes-budgetaires-appauvrissent-encore-une-offre-mediatique-deja-tres-uniforme/

[4] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/chateau-gonflable-slogans-nazis-comment-se-passe-une-journee-a-la-grand-messe-de-lextreme-droite-flamande/

[5] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-filip-dewinter-ce-depute-vlaams-belang-autorise-a-se-balader-en-rue-arme/



If one tells the truth, one is sure, sooner or later, to be found out.
-- Oscar Wilde, "Phrases and Philosophies for the Use
of the Young"