Il aurait préféré garder le secret. Trop tard : toute la Belgique sait désormais que Filip Dewinter sort armé. Et avec lui, quatorze autres civils seulement à l’échelle du pays. Un chiffre qu’il vaut mieux ne pas voir grimper. Car une société dont les membres circuleraient armés n’a rien d’enviable.

Toutefois, ce n’est pas parce qu’il possède une arme létale que le chef de file du Vlaams Belang à Anvers doit être cloué au pilori sans autre forme de procès. Ses amis comme ses adversaires savent en effet que l’homme politique a déjà été agressé à plusieurs reprises et même qu’on a attenté à sa vie.

Reste à savoir si cette situation justifie la délivrance d’un permis de port d’arme. Même question pour les quatorze autres particuliers armés en Belgique. Car en la matière, la loi est très stricte — à juste titre. Eux non plus ne sortent sans doute jamais l’esprit tranquille.

[1]Le Vlaams Belang osera-t-il exclure Dewinter après une photo derrière un drapeau fasciste?

Il ne faut pas pour autant considérer la possession d’armes par des civils comme normale et encore moins s’en féliciter. Le port d’une arme par des citoyens ordinaires ne cadre pas avec notre mode de vie et les choses doivent rester ainsi. Le moins que nous, citoyens non armés, puissions attendre des autorités, c’est qu’elles octroient ces autorisations au compte-gouttes.

Nous en sommes encore très loin, fort heureusement, mais il faut tout de même étouffer dans l’œuf toute possibilité de voir notre législation se rapprocher de celle des États-Unis, où l’achat et le port d’armes sont relativement aisés : l’actualité montre bien les conséquences d’une telle politique.

Là-bas, pas moins de 49 000 personnes ont été tuées par arme à feu en 2021. Certes, les armes avaient été acquises clandestinement dans bien des cas. Mais trop de meurtres ont aussi été commis avec une arme détenue en toute légalité. Et il ne s’agissait pas toujours de légitime défense, loin de là.

Aucun argument ne justifie de normaliser la possession d’armes. Et pour en revenir au cas de Filip Dewinter, qui a bénéficié pendant des années d’une protection rapprochée, une ligne rouge a déjà été franchie lorsque la police lui a conseillé de se munir d’une arme. La sécurité d’un élu relève de l’État. Pas de son pistolet.

[2]Espionnage chinois : Dewinter et le VB ont des comptes à rendre



[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/le-vlaams-belang-osera-t-il-exclure-de-winter-apres-une-photo-derriere-un-drapeau-fasciste/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/espionnage-chinois-dewinter-et-le-vb-ont-des-comptes-a-rendre/