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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Château gonflable, slogans nazis… comment se passe une journée à la grand-messe de l’extrême droite flamande?

([Culture et Médias, Politique] 2025-08-01 (DaarDaar))


[Reportage] Derrière le vernis « familial » et le château gonflable pour enfants, la Rencontre de l’Yser, nouveau nom de la Veillée de l’Yser, reste le grand rendez-vous de l’extrême droite flamande. Face à une perte de vitesse ces dernières années, l’événement tente de renouveler son image pour séduire la jeunesse… tout en essayant de cacher ses racines les plus sombres, comme celles liées au nazisme.

En bref :



– Environ 1800 nationalistes flamands ont participé à la première édition de la Rencontre de l’Yser, le nouveau nom de la Veillée de l’Yser, « la grand-messe de l’extrême droite flamande ».

Face à une perte de popularité, les organisateurs ont voulu rendre l’événement « plus familial » pour attirer les jeunes, aidés par la communication sur les réseaux sociaux de Dries Van Langenhove (Schild en Vrienden).

– Malgré le « vernis familial », cet événement reste un repère de nationalistes flamands radicaux. T-shirt avec slogans nazis ou affiches SS en vente… différents néonazis flamands et néerlandais condamnés y étaient présents.

– En théorie, l’IJzertreffen est apolitique, mais c’est surtout le rendez-vous du Vlaams Belang et de ses représentants politiques.

– Les thèmes centraux de ce rassemblement annuel sont la migration de masse et l’indépendance de la Flandre avec une touche catholique. Les grandes théories complotistes comme le grand remplacement y sont aussi largement propagées.

– Les organisateurs de l’IJzertreffen concluent leur discours sans équivoque : « S’il y a des lois ou des obstacles pratiques à l’indépendance de la Flandre, alors nous disons : renversons-les et passons par-dessus ! »

Depuis 2003, la Veillée de l’Yser, rebaptisée Rencontre de l’Yser, se déroule à Steenstrate, un hameau de la commune d’Ypres.

En pleine campagne de Flandre occidentale, des drapeaux avec le lion flamand noir et jaune surplombent les champs de maïs. Des voitures entrent sur le parking de l’IJzertreffen. À côté, on retrouve une moto décorée de la devise militaire allemande « Gott mit uns » (Dieu avec nous) et de la croix de fer, décoration allemande arborée lors de la Première Guerre mondiale et rétablie sous Adolf Hitler.

Moto garée sur le parking de la Rencontre de l’Yser, décorée d’inscriptions venant d’un passé trouble.

Steenstrate, Flandre occidentale, le 24 août à 10h20. Une bonne dizaine de personnes font la queue à l’entrée, elle aussi entourée par deux grands drapeaux flamingants. « La presse ? », demande un chargé de la sécurité et militant de Voorpost, un groupe d’action nationaliste qui revendique l’unification de la Flandre et des Pays-Bas. « Suivez-moi… » Les organisateurs ont prévu une tente pour les journalistes et un dossier de presse pour cette édition « plus familiale ».

Luc Vermeulen, fondateur de Voorpost et ancien responsable du service d’ordre du Vlaams Belang, vient se présenter. À la suite d’une action en 2022 où des membres de Voorpost brandissaient des pancartes « Arrêtons l’islamisation », le militant nationaliste a été condamné à 6 mois de prison pour incitation à la haine et à la violence, décision néanmoins annulée en appel.

Cette figure emblématique de l’aile radicale du Mouvement flamand revient sur les origines de la Veillée de l’Yser, rebaptisée cette année en « Ijzertreffen » (Rencontre de l’Yser) : « Nous commémorons aujourd’hui les frères Van Raemdonck, soldats flamands morts dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale. Comme beaucoup d’autres soldats flamands, ils sont morts car ils ne pouvaient pas comprendre les ordres de leurs supérieurs. »

Benjamin Biard, chargé de recherches au CRISP et spécialiste de l’extrême droite, dément cette théorie : « Plusieurs historiens ont déjà indiqué qu’il s’agissait davantage d’un mythe que d’une réalité tangible. Même si c’était un fait qu’un certain nombre de soldats flamands ne comprenaient pas le français, ça relève surtout du récit symbolique et identitaire formé dans un contexte de développement du nationalisme flamand dans la foulée de la Première Guerre mondiale. »

[1]Dries Van Langenhove règne en maître sur la 22e Veillée de l’Yser

Zelfbestuur – Godsvrede – Nooit meer oorlog



La Veillée de l’Yser, rebaptisée la Rencontre de l’Yser, est un événement qui a été créé en réaction au Pèlerinage de l’Yser. Chaque année, depuis 1920, les nationalistes flamands se rassemblent pour ce pèlerinage au pied de la Tour de l’Yser à Dixmude. Son message s’appuyait à l’origine sur les idéaux du frontisme, un courant politique en faveur de la langue flamande qui trouve son inspiration dans le mécontentement des soldats flamands commandés en français pendant la Première Guerre : « Plus jamais la guerre, autonomie et trêve de Dieu ».

Plus jamais la guerre, autonomie et paix de Dieu, la devise de la Veillée/Rencontre de l’Yser

Dans les années 1980, ce slogan a été reformulé en « Paix, Liberté et Tolérance », une version jugée plus consensuelle. Cette évolution provoqua la colère d’une partie du mouvement flamand, qui considérait que les thèmes flamingants passaient à l’arrière-plan.

Le malaise grandit au fil du temps. Des groupes de contestation ont tenté d’infléchir la ligne du Pèlerinage de l’Yser, sans parvenir à influencer le comité. En 1995, le Vlaams Nationaal Jeugdverbond (VNJ), mouvement de jeunesse nationaliste flamande et d’extrême droite, organise alors une première Veillée de l’Yser.

Luc Vermeulen raconte : « Après des années de lutte idéologique, le comité du Pèlerinage de l’Yser a fini par tomber aux mains de ce qu’on appelle « la gauche flamingante ». C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer une version plus radicale. »

Luc Vermeulen (82), fondateur de Voorpost, un groupe d’action nationaliste qui revendique l’unification de la Flandre et des Pays-Bas.

Après la première édition en 1995, une deuxième Veillée de l’Yser a eu lieu à Steenstrate en 2003, un hameau de la commune d’Ypres. Depuis, la branche radicale des nationalistes flamands s’y retrouve chaque année (à part en 2020 à cause du covid). « On pourrait qualifier cet événement de grand-messe d’extrême droite. C’est la frange la plus radicale du mouvement flamand, qui s’y réunit tous les ans », résume Benjamin Biard.

Cet événement est tellement radical qu’une partie du programme a dû être annulée en 2022. Les organisateurs avaient alors tenté d’organiser Frontnacht, un festival de musique néonazi le soir précédant la Veillée de l’Yser, mais les autorités communales ont annulé le festival.

Renouvellement pour attirer les jeunes



« Après plus de deux décennies de programmation inchangée et une baisse du nombre de participants, l’événement national flamand avait besoin de renouvellement », lit-on dans l’introduction du dossier de presse.

Le porte-parole de l’IJzertreffen, Egwin Six, confirme le déclin en popularité ces dernières années : « Nous comptions environ 1400 entrées payantes l’année dernière, sans compter les bénévoles et les mineurs qui rentraient gratuitement. »

2024 était donc l’édition avec le nombre de participants le plus bas de son histoire. Pour tenter d’inverser la tendance, les organisateurs ont misé sur le caractère familial de l’événement.

Le programme a été allégé et diversifié, explique Egwin Six : « La Veillée de l’Yser reste, c’est la partie solennelle. La Rencontre de l’Yser, c’est tout ce qui l’entoure, avec plus de stands, des artisans, un débat et d’autres activités pour les familles. Samedi, il y avait aussi une balade à laquelle 70 personnes ont participé et la journée s’est terminée par une soirée de chants flamands. »

Sur la plaine, on retrouve une vingtaine de stands. À côté de médias nationalistes flamands comme Doorbraak ou PAL NWS, on y retrouve aussi des organisations de jeunesse. Par exemple, la KVHV, l’association étudiante catholique flamingante, dont a fait notamment partie Bart De Wever et plus récemment Dries Van Langenhove. D’autres associations de jeunesse étaient présentes au « village »: le mouvement de jeunesse nationaliste flamand VNJ, Schild & Vrienden ou encore le cercle d’étudiants flamingants d’extrême droite, le Nationalistische Studentenvereniging (NSV).

Egmont, la maison d’édition du Vlaams Belang, et le club étudiants KVHV Gent ont leur stand à l’IJzertreffen.

Gaetan Claeys, président du NSV, explique le fonctionnement de son organisation : « Nous sommes une association étudiante flamande, fondée en 1976, qui organise des débats, des soirées de chants estudiantins ou des manifestations. Nous luttons pour l’indépendance de la Flandre et souhaitons une politique migratoire restrictive. »

Chaque année, ce groupe qui compte généralement entre 70 et 90 membres, organise une action, souvent sur le thème de l’immigration. L’année passée, cette manifestation à Gand était intitulée « Génération réémigration ». La réémigration étant l’incitation forte ou déportation forcée des immigrés non européens dans leur pays d’origine.

Dries Van Langenhove, le fondateur de groupe ultranationaliste Schild & Vrienden, qui a écopé en juin 2025 d’un an de prison avec sursis, était aussi présent à la Rencontre de l’Yser. Que ce soit avant ou pendant l’événement, il était très actif sur les réseaux sociaux pour essayer d’attirer un public plus jeune. Les photos du compte Ijzertreffen sont d’ailleurs exactement les mêmes que les images diffusées sur le compte du leader controversé de Schild & Vrienden.

Est-ce le hasard ? Pas du tout, explique Egwin Six : « Nous avons demandé à Dries Van Langenhove d’effectuer certaines tâches pour nous sur les réseaux sociaux. Il fait également partie du panel du débat sur les médias. »

Une tactique qui semble fonctionner, estime Gaetan Claeys du NSV : « Il me semble qu’il y ait plus de jeunes que les années précédentes. Cela s’explique par les réseaux sociaux : ces dernières semaines, l’événement a multiplié les photos et vidéos en ligne, ce qui lui a offert une plus large visibilité.”

Si on en croit les images/vidéos diffusées sur le compte d’Ijzertreffen, on pourrait croire que le public était constitué exclusivement de jeunes. Et pourtant, les traditionnels fidèles d’un certain âge avaient aussi répondu à l’appel, comme le montre la vidéo ci-dessous.

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Rendez-vous de néonazis



Malgré la volonté de s’afficher comme un événement familial et ouvert à tous, l’IJzertreffen reste un lieu de rassemblement des branches les plus radicales de l’extrême droite flamande. Certains participants ne cachent d’ailleurs pas leur sympathie pour les collaborateurs et les nazis.

Sur ces photos prises le dimanche, on peut apercevoir un homme portant un T-shirt sur lequel il est marqué « Mijn eer is mijn trouw », une traduction de l’allemand » Meine Ehre heißt Treue « , qui signifie » Mon honneur, c’est ma fidélité « , la devise nationale-socialiste des SS.

Au stand de l’association d’archives Vlaams Historisch Archief, on retrouve aussi des affiches SS Wallonie, des livres de Léon Degrelle ainsi qu’une affiche pour recruter des membres de la Waffen-SS flamande pour la division de Langemarck. Sans parler des Signaal mis en vente sur un autre stand, le magazine de propagande nazi tiré à 2,5 millions d’exemplaires traduit en plusieurs langues et distribué dans les territoires occupés pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Pour avoir l’autorisation d’installer leur stand, les participants doivent en théorie signer une charte, assure Egwin Six. « Qu’est-ce qui est inacceptable ? Glorifier la guerre, de quelque manière que ce soit. Il y a parfois quelques fous qui pensent devoir célébrer la Seconde Guerre mondiale, mais nous n’adhérons absolument pas à ça. »

Tout près du chapiteau principal, on retrouve pourtant aussi le stand de « Vrienden van Breydel », les « Amis de Breydel », un nouveau venu de cet événement. Assis derrière le stand, siège Tomas Boutens, l’un des fondateurs du mouvement, il refuse une interview.

« En 2006, Tomas Boutens et ses amis ont préparé un projet d’attentat terroriste contre Filip Dewinter et contre Dyab Abou Jahjah. Le but étant, dans une perspective accélérationniste, de hâter une forme de chaos pour arriver à un régime autoritaire et animé par une idéologie fasciste. L’attentat n’a pas eu lieu. Tomas Boutens et 16 autres personnes ont été condamnées à l’époque « , rappelle Benjamin Biard.

Depuis sa libération, Tomas Boutens reste très actif dans les milieux extrémistes flamands. Il a notamment créé le Projet Thule en 2019. « Il s’agissait d’une organisation d’extrême droite de type néonazie qui a été condamnée en mars 2025 sur la base de la loi du 29 juillet 1934 interdisant les milices privées « , met en contexte le chercheur du CRISP.

Projet Thule interdit, il suffit à son fondateur d’utiliser son autre groupe « Vrienden van Breydel » (Les amis de Breydel). Même si la façade est repeinte, l’intérieur ne change pas : « On a une forme de continuité. Ils ont certes une autre appellation, mais ils restent toujours en substance un mouvement d’extrême droite proche de la mouvance néonazie « , explique Benjamin Biard.

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Interrogé sur l’objectif des Amis de Breydel, Egwin Six prétend n’être au courant de rien : « Franchement, je ne connais pas cette nouvelle association. Je n’ai vraiment aucune idée de ce qu’ils proposent. Je dois encore aller voir, je vais le faire tout à l’heure. »

Il est pourtant peu probable que l’organisateur ne connaisse pas Tomas Boutens et les Amis de Breydel, estime Benjamin Biard : « Je doute que personne ne sache vraiment qui ils sont, d’autant plus qu’ils ont une relative visibilité, notamment à l’occasion de la fête flamande du 11 juillet où ils organisent la fête de Breydel. Parmi les invités cette année, on pouvait notamment observer Constant Kusters, un représentant de la scène néonazie néerlandaise, plusieurs fois condamné aux Pays-Bas. »

Ce dernier était aussi présent à l’IJzertreffen où il arborait notamment un drapeau néerlandais. Une autre figure controversée se trouvait devant le stand des Amis de Breydel : Rob Verreycken. Ce cofondateur de la Veillée de l’Yser en 1995 était député flamand pour le Vlaams Blok avant de devenir assistant pour Udo Voigt, député européen allemand néonazi (NPD).

Chez les Verreycken, c’est 3 générations d’extrême droite. Le grand-père, Wim, a cofondé le Vlaams Blok et a commis un attentat à la bombe pour le compte du Vlaamse Militanten Orde (VMO), mouvement aujourd’hui interdit. Le père, surnommé Rob Klop (Rob « la Castagne ») en est déjà arrivé aux mains avec Kris Merckx, l’homme fort du PTB dans les années 1990. Le fils, Gunnar, alors membre du groupuscule Right Wing Resistance, a été condamné pour avoir effectué un salut hitlérien dans l’enceinte du fort de Breendonk en 2021.

Événement apolitique, vraiment ?



Même si l’IJzertreffen ne veut pas être lié à un parti politique, force est de constater que bon nombre d’élus du Vlaams Belang sont de la partie. Le président Tom Van Grieken, l’eurodéputé Tom Vandendriessche et le député flamand Bart Claes ne sont que quelques noms parmi les très nombreux mandataires de parti d’extrême droite flamande présents sur la plaine à Ypres.

Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, interviewé par la VRT. De nombreux autres représentants du parti d’extrême droite étaient présents à la 1e édition du IJzertreffen.

« Certaines personnes de l’assemblée générale de l’Ijzertreffen sont actives en politique, c’est vrai », confirme Egwin Six, lui-même ex-président du Vlaams Belang pour le district anversois d’Hoboken. « Mais il n’y a pas de mandataires, dans le sens de députés, nous ne voulons pas que les partis politiques aient trop voix au chapitre dans notre organisation. »

Pour financer l’événement, c’est aussi pratique d’avoir le soutien du Vlaams Belang, qui, comme tous les partis représentés à la Chambre, reçoit des dotations publiques. Sur les 57 pages de publicités de la brochure explicative de l’événement, le parti ou ses représentants sponsorisent 12 encarts.

« Nous avons la chance d’avoir un compte épargne bien rempli. En plus de dons, nous avons aussi quelques sponsors qui nous versent des montants non négligeables et les participants paient leur entrée. L’an dernier, nous avons enregistré un sérieux déficit. Une journée entière coûte environ 80.000 €. Cette année, nous avons fait des économies en réduisant notamment la taille des podiums », poursuit Egwin Six.

Débat sur les médias avec notamment Dries Van Langenhove (Schild en Vrienden), deux journalistes des médias flamingants Doorbraak et PAL NWS.

Même si le Vlaams Belang n’a pas son propre stand, il est représenté via ses organisations satellites : Egmont, la maison d’édition du parti d’extrême droite. Le NSV est aussi un vivier à militants pour le Vlaams Belang. Sur les cinq présidents qui se sont succédé à la tête du Vlaams Belang/Blok depuis sa fondation en 1979, trois ont milité dans les rangs du NSV : Frank Vanhecke, Bruno Valkeniers et Tom Van Grieken.

Même lors des débats sur les médias, le parti d’extrême droite flamande est ouvertement encensé par Dries Van Langenhove, ancien député pour le groupe du Vlaams Belang à la Chambre.

« Les médias ont une énorme peur du Vlaams Belang. En faisant de l’immigration de masse un sujet, ça va bénéficier au seul parti qui parle vrai depuis 40 ans sur le sujet : le Vlaams Belang, le grand ennemi des médias mainstream. » S’ensuit une nuée d’applaudissements.

Benjamin Biard confirme : « C’est une grand-messe de l’extrême droite, ça dépasse le Vlaams Belang, mais c’est clair que le parti a un rôle important, notamment dans l’annualisation de cet événement depuis 2003. »

Et la N-VA dans tout ça ? Historiquement, certains membres du parti nationaliste, comme le député provincial Luk Lemmens ont fait partie de l’organisation de la Veillée de l’Yser. En 2022, l’avocat et professeur Matthias Storme, membre du bureau de parti de la N-VA, faisait également partie de l’organisation de la Veillée de l’Yser.

Mais, cette année, aucune trace de figures de proue du parti nationaliste flamand au IJzertreffen.

Il faut dire aussi que la N-VA, à la tête du gouvernement fédéral, n’a pas été épargnée lors du discours des organisateurs de ce rassemblement : « L’autonomie est le meilleur remède. C’était le message du Premier ministre actuel le soir des élections. Huit mois plus tard, le discours était tout autre. Il ne s’agissait plus d’autonomie, mais de conquérir la forteresse belge. Cette forteresse belge est en réalité une masure tellement délabrée qu’elle ne peut même plus être rénovée… », déclare lors de son discours Elke Heylen, coorganisatrice de l’IJzertreffen et aussi conseillère Vlaams Belang au district anversois de Hoboken.

Un tonnerre d’applaudissements s’ensuit et un membre de Schild & Vrienden scande à plusieurs reprises : « België barst ! » « Que la Belgique éclate ! »

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Un rassemblement d’extrême droite sous un vernis familial



Les organisateurs estiment qu’environ 1800 nationalistes flamands ont participé à la Rencontre de l’Yser cette année : 1500 tickets payants + 300 bénévoles ou jeunes de moins de 18 ans. Le porte-parole Egwin Six se réjouit : « Nous sommes très satisfaits qu’il y ait plus de monde que l’an dernier. »

Malgré ces apparences « familiales », la Rencontre de l’Yser reste bel et bien le grand rendez-vous de l’extrême droite flamande. Lors de leur discours, les nationalistes flamands ont plaidé ouvertement pour une réémigration et avertissent des dangers de ce qu’ils appellent « le Grand Remplacement », une théorie complotiste qui affirme qu’il existerait un processus de substitution de la population européenne par une population non européenne, notamment musulmane : « Le Grand Remplacement est un terme qu’on ne peut plus prononcer selon les bien penseurs. »

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Les drapeaux noir-jaune côtoient des drapeaux bleu-blanc-orange de la Grande-Néerlande. Il s’agit d’un mouvement politique voulant la création d’un pays basé sur la langue néerlandaise qui réunirait Flandre et Pays-Bas.

L’IJzertreffen est un point de rassemblement de néonazis ou d’autres figures de proue de l’extrême droite néerlandaise ou allemande, comme l’eurodéputée Irmhild Boßdorf de l’AfD.

Même si l’un des trois fondements de ce rassemblement nationaliste est « Plus jamais la guerre », Elke Heylen appelle dans son discours à la création « d’une armée flamande qui peut fonctionner de manière souveraine. »

En guise de conclusion, les nationalistes flamands de l’IJzertreffen ont rappelé leur volonté d’arriver à une Flandre indépendante, peu importent les moyens : « S’il y a des lois ou des obstacles pratiques à l’indépendance de la Flandre, alors nous disons : renversons-les et passons par-dessus ! »

[2]Vlaams Belang au pouvoir : on sait comment ça commence, mais pas comment ça finit…



[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/dries-van-langenhove-regne-en-maitre-sur-la-22e-veillee-de-lyser/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/vlaams-belang-au-pouvoir-on-sait-comment-ca-commence-mais-pas-comment-ca-finit/



Underdogging:
The tendency to almost invariably side with the underdog in a
given situation. The consumer expression of this trait is the
purchasing of less successful, "sad," or failing products: "I know
these Vienna franks are heart failure on a stick, but they were so sad
looking up against all the other yuppie food items that I just had to
buy them."
-- Douglas Coupland, "Generation X: Tales for an Accelerated
Culture"