À Pukkelpop, la plus longue file d’attente donnait accès à un bol fumant de purée-saucisse. Dans leur foodtruck Pureto, les frères Gilles et Gaétan Vandegehuchte ont régalé des centaines de festivaliers affamés.

La purée, c’est depuis toujours l’affaire de Gilles (25) et Gaétan (21). Leur secret, ils le doivent à leur grand-mère Lisette qui leur a transmis l’art de la pomme de terre écrasée. « Quand nous étions enfants, nous allions manger chez notre grand-mère tous les mercredis midis », raconte Gaétan. « Elle cuisine divinement bien et sa purée est inégalable. » Pour les deux frères, cette madeleine de Proust est devenue un projet à part entière. « Beaucoup ont ces souvenirs culinaires chez leurs grands-parents, mais personne n’en avait vraiment fait un concept. Pureto c’est aussi un hommage à toutes les grands-mères », sourit-il.

Sans formation culinaire, mais avec un solide esprit d’entreprise, Gilles et Gaétan ont d’abord participé chacun de leur côté à divers projets étudiants qui n’ont pas décollé. Pour finalement décider de s’associer. Dans leur foodtruck, ils servent de la purée dans des bols, avec une saucisse ou une alternative végane, le tout agrémenté de garnitures : oignons frits, lardons et persil. « C’est la recette de notre grand-mère, mais nous l’avons revisitée », précise Gaétan. « Un vrai repas complet, bien plus équilibré qu’un cornet de frites ou qu’une pizza trop lourde. »

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Nouveau record

Selon le nutritionniste Michaël Sels (UZA), c’est précisément cette formule qui séduit autant de festivaliers. « Les frites, c’est parfait comme snack la nuit. Mais au sortir de la tente, surtout avec la gueule de bois, rien ne vaut un repas classique : pommes de terre, viande, légumes », explique-t-il.

L’avantage est aussi financier. Trois repas par jour sur un festival, plus les en-cas : la note grimpe rapidement. « Les festivaliers sont à la recherche d’un repas roboratif et savoureux. Rien de tel qu’une purée-saucisse avec une belle cuillère de sauce : cela met tout le monde d’accord », conclut le nutritionniste.

Les files interminables observées à Pukkelpop le confirment. « Même si nous avions déjà participé à plusieurs festivals avec notre foodtruck, c’était la première fois dans le Limbourg », explique Gaétan. Et les frères ont d’emblée battu leur record personnel. « Nous avons vendu 1200 portions par jour », raconte Gaétan. Le secret de cette cadence dans un petit foodtruck ? « Derrière le camion, nous avions monté une tente où la purée était préparée en grandes quantités par une équipe d’employés et d’étudiants. Quand on voit la file s’allonger, on accélère le tempo, mais ça reste incroyable de voir des gens patienter une heure pour notre purée ! »

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S’implanter dans chaque ville flamande

Malgré cet engouement, les frères ont su garder la tête froide. Il faut dire qu’ils sont habitués au succès : avec leur foodtruck, ils ont écumé septante événements l’an dernier. De plus, Gilles et Gaétan sont aussi devenus restaurateurs en début d’année en ouvrant leur premier restaurant Pureto à Gand. « Nous y proposons un plus vaste choix de plats et de garnitures que dans un foodtruck », précise Gaétan.

Et ce n’est qu’un début : dès cet automne, Louvain et Bruges accueilleront à leur tour une adresse Pureto. « Nous visons deux publics : les étudiants à la recherche d’un repas rapide et les employés pressés à la pause déjeuner », explique le cadet. À terme, nous voulons ouvrir un établissement dans chaque ville flamande. À la question de savoir s’ils ne voient pas trop grand, Gaétan répond : « C’est le moment ou jamais. Nous n’avons ni famille à charge, ni maison à rembourser. À notre âge, nous n’avons rien à perdre. »

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[1] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/les-femmes-gagnent-du-terrain-dans-les-festivals/

[2] https://daardaar.be/rubriques/drogue-au-pukkelpop-une-histoire-bien-belge/

[3] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/la-cuisine-flamande-est-elle-differente-de-la-cuisine-belge/