Marché de l’emploi: les femmes en Flandre font désormais jeu égal avec les hommes en Wallonie
([Travail & Santé] 2025-07-01 (Het Nieuwsblad))
- Reference: 2025-07_getty-images-Aiz2Vtk1K20-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/marche-de-lemploi-les-femmes-en-flandre-font-desormais-jeu-egal-avec-les-hommes-en-wallonie/
- Source link: https://www.nieuwsblad.be/binnenland/regering-maakt-werken-voor-waalse-man-amper-interessant-mannelijke-werkzaamheidsgraad-behoort-tot-de-slechtste-van-europa/72011891.html
Aujourd’hui, 66 % des femmes en âge de travailler (entre 18 et 64 ans) en Belgique ont un emploi, contre 73 % des hommes. Même si les femmes accusent toujours un retard certain, leur taux d’activité a progressé cinq fois plus vite que celui des hommes ces quinze dernières années. Telle est l’une des conclusions d’une étude réalisée par le think tank Itinera, que notre journal a pu consulter.
En matière d’emploi, la Belgique affiche systématiquement de moins bons résultats que la moyenne européenne ou ses voisins. Comme le gouvernement précédent, la coalition Arizona s’est fixé l’objectif d’atteindre un taux d’emploi de 80 % d’ici 2029. Une telle performance permettrait d’alléger la pression sur le budget fédéral, notamment en réduisant les allocations et en bénéficiant de certains effets de retour. L’étude menée par Jean Hindriks, professeur d’économie à l’UCLouvain, cartographie en détail les zones problématiques et les publics les plus difficiles à activer.
A relire
[1]Comment mettre fin aux transferts de la Flandre vers la Wallonie? Un taux d’emploi de 80 %!
Entre 2006 et 2021, le taux d’activité des femmes a bondi de plus de 20 % en Flandre. Du côté des femmes en Wallonie, l’augmentation est de 11,9 %. À Bruxelles, les chiffres restent stables : une femme sur quatre ne travaille pas. « Cela s’explique principalement par le faible taux d’activité des femmes d’origine étrangère. Des obstacles comme la langue, le manque de formation ou la prise en charge des enfants les maintiennent souvent hors du marché du travail, commente Hindriks. Les chiffres montrent qu’Anvers parvient assez bien à activer cette catégorie, contrairement à Charleroi et Liège, où on ne constate pas de tels résultats. »
À noter : alors que 23 % des hommes n’ont pas d’emplois en Wallonie, c’est le cas de seulement un quart des femmes en Flandre. Au début du siècle, près d’un tiers des Flamandes étaient encore inactives. « Les femmes en Flandre sont sur le point de dépasser les hommes en Wallonie. À ce titre, l’écart entre les deux régions est impressionnant », observe Hindriks. À contre-courant de la tendance, le taux d’inactivité des hommes wallons a augmenté de 8,8 % au cours des quinze dernières années.
Selon Stijn Baert, professeur en économie du travail (UGent), le constat n’a rien de surprenant. « Les hommes en Wallonie ont souvent un faible niveau de qualification, explique-t-il. Or, une partie de leurs emplois a été automatisée au fil des années ou délocalisée vers des pays à bas salaires. Pensez aux usines automobiles ou à la métallurgie traditionnelle. »
A relire
[2]La Flandre a besoin de travailleurs migrants, et pas seulement d’universitaires étrangers
C’est pourquoi le taux d’emploi des hommes en Belgique est parmi les plus faibles d’Europe. Et Baert ne voit pas la tendance s’inverser pour l’instant. « Le gouvernement ne rend guère le travail plus attrayant pour les hommes en Wallonie, ce qui est problématique. La baisse des charges salariales n’entrera en vigueur qu’en 2029. » En d’autres termes, frapper à la porte du CPAS ou recourir à l’assurance maladie reste souvent plus simple – et plus rentable – que d’exercer un emploi. « Et avec la limitation dans le temps des allocations de chômage, on risque même de voir encore plus de transitions vers l’inactivité. »
Les organismes régionaux pour l’emploi font partie de la solution. « On sait que la culture d’activation est plus faible à Bruxelles et en Wallonie qu’en Flandre — même si le VDAB (équivalent du Forem, ndlr) est lui aussi sous pression », explique Jan Denys, spécialiste du marché de l’emploi. « Il faut une mobilisation générale. Investir davantage dans l’accompagnement et la formation. Cela prendra du temps, cela ne sera pas sans douleur, mais rattraper la moyenne européenne reste possible. »
[3]Libérez le potentiel de vos employés avec les formations bilingues de DaarDaar !
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/comment-mettre-fin-aux-transferts-de-la-flandre-vers-la-wallonie-un-taux-demploi-de-80/
[2] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/la-flandre-a-besoin-de-travailleurs-migrants-et-pas-seulement-duniversitaires-etrangers/
[3] https://daardaar.be/formations/
En matière d’emploi, la Belgique affiche systématiquement de moins bons résultats que la moyenne européenne ou ses voisins. Comme le gouvernement précédent, la coalition Arizona s’est fixé l’objectif d’atteindre un taux d’emploi de 80 % d’ici 2029. Une telle performance permettrait d’alléger la pression sur le budget fédéral, notamment en réduisant les allocations et en bénéficiant de certains effets de retour. L’étude menée par Jean Hindriks, professeur d’économie à l’UCLouvain, cartographie en détail les zones problématiques et les publics les plus difficiles à activer.
A relire
[1]Comment mettre fin aux transferts de la Flandre vers la Wallonie? Un taux d’emploi de 80 %!
Entre 2006 et 2021, le taux d’activité des femmes a bondi de plus de 20 % en Flandre. Du côté des femmes en Wallonie, l’augmentation est de 11,9 %. À Bruxelles, les chiffres restent stables : une femme sur quatre ne travaille pas. « Cela s’explique principalement par le faible taux d’activité des femmes d’origine étrangère. Des obstacles comme la langue, le manque de formation ou la prise en charge des enfants les maintiennent souvent hors du marché du travail, commente Hindriks. Les chiffres montrent qu’Anvers parvient assez bien à activer cette catégorie, contrairement à Charleroi et Liège, où on ne constate pas de tels résultats. »
À noter : alors que 23 % des hommes n’ont pas d’emplois en Wallonie, c’est le cas de seulement un quart des femmes en Flandre. Au début du siècle, près d’un tiers des Flamandes étaient encore inactives. « Les femmes en Flandre sont sur le point de dépasser les hommes en Wallonie. À ce titre, l’écart entre les deux régions est impressionnant », observe Hindriks. À contre-courant de la tendance, le taux d’inactivité des hommes wallons a augmenté de 8,8 % au cours des quinze dernières années.
Selon Stijn Baert, professeur en économie du travail (UGent), le constat n’a rien de surprenant. « Les hommes en Wallonie ont souvent un faible niveau de qualification, explique-t-il. Or, une partie de leurs emplois a été automatisée au fil des années ou délocalisée vers des pays à bas salaires. Pensez aux usines automobiles ou à la métallurgie traditionnelle. »
A relire
[2]La Flandre a besoin de travailleurs migrants, et pas seulement d’universitaires étrangers
C’est pourquoi le taux d’emploi des hommes en Belgique est parmi les plus faibles d’Europe. Et Baert ne voit pas la tendance s’inverser pour l’instant. « Le gouvernement ne rend guère le travail plus attrayant pour les hommes en Wallonie, ce qui est problématique. La baisse des charges salariales n’entrera en vigueur qu’en 2029. » En d’autres termes, frapper à la porte du CPAS ou recourir à l’assurance maladie reste souvent plus simple – et plus rentable – que d’exercer un emploi. « Et avec la limitation dans le temps des allocations de chômage, on risque même de voir encore plus de transitions vers l’inactivité. »
Les organismes régionaux pour l’emploi font partie de la solution. « On sait que la culture d’activation est plus faible à Bruxelles et en Wallonie qu’en Flandre — même si le VDAB (équivalent du Forem, ndlr) est lui aussi sous pression », explique Jan Denys, spécialiste du marché de l’emploi. « Il faut une mobilisation générale. Investir davantage dans l’accompagnement et la formation. Cela prendra du temps, cela ne sera pas sans douleur, mais rattraper la moyenne européenne reste possible. »
[3]Libérez le potentiel de vos employés avec les formations bilingues de DaarDaar !
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/comment-mettre-fin-aux-transferts-de-la-flandre-vers-la-wallonie-un-taux-demploi-de-80/
[2] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/la-flandre-a-besoin-de-travailleurs-migrants-et-pas-seulement-duniversitaires-etrangers/
[3] https://daardaar.be/formations/