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Taxe des plus-values: un accord historique voué à la désillusion

([Economie, Opinions] 2025-07-01 (De Tijd))


Dans un pays divisé, les accords politiques ont un prix, et l’Arizona n’échappe pas à la règle. Vooruit a payé ce prix en acceptant des réformes nécessaires en matière de sécurité sociale, de pensions et d’allocations de chômage. Les partis de droite, eux, paient en acceptant de créer un précédent : la Belgique instaure une taxe sur les plus-values.

Les déclarations qui ont suivi l’accord traduisent la douleur de certains. Si Frank Vandenbroucke, vice-premier ministre Vooruit, s’est réjoui hier que « les gens dans ce pays obtiennent plus de justice sociale et d’équité », Georges-Louis Bouchez, président du MR, s’est dit stupéfait que certains politiques se félicitent d’un impôt supplémentaire dans le pays le plus taxé du monde.

Politiquement parlant, la pilule est difficile à avaler pour ce gouvernement. L’électeur a plutôt voté au centre-droite, mais pas assez pour mettre hors jeu totalement un parti de gauche comme Vooruit. La formation de l’exécutif avait échoué une première fois en raison de cette taxe sur les plus-values, avant d’aboutir grâce à l’ajout en dernière minute de la taxe dans l’accord de gouvernement. Cette taxe a engendré des crises pendant les congrès de certains partis, notamment parce que plusieurs interprétations ont circulé à propos de ce qui avait été conclu. Quoi qu’il en soit, le gouvernement De Wever a bien dû franchir cet obstacle, et il l’a fait.

Mais que contient cet accord ? C’est là que le bât blesse. Les partis de la majorité ont tenté de répondre à trois objectifs légitimes, mais quasiment impossibles à combiner.

Ces trois objectifs sont les suivants : faire payer uniquement les plus riches afin de ménager la classe moyenne qui épargne pour sa pension, ne pas nuire aux entreprises familiales, cruciales pour notre économie, et en même temps augmenter le montant attendu des recettes dans les caisses fédérales.

Pour atteindre le premier objectif, il a fallu instaurer une exonération pour les épargnes-pensions et pour la première tranche de 10 000 euros par an. Pour les entreprises familiales, l’exonération s’applique sur la première tranche de 1 million d’euros. Pour les recettes, la taxe Reynders demeure partiellement, la taxe sur la spéculation en cas de gestion anormale demeure également, et une « exit tax » voit le jour.

Il en résulte une nouvelle forme de complexité dont on ne connaît pas encore les détails, mais qui fera à coup sûr le bonheur des avocats fiscalistes et des consultants. Et surtout, on ne sait pas dans quelle mesure les « 1 % » les plus riches seront touchés, vu qu’ils s’organisent de toute façon de manière internationale.

Cette taxe porte donc en elle les germes de la désillusion, mais également ceux de la méfiance. Même avec les réformes prévues dans l’accord de gouvernement, la Banque nationale assure que l’Arizona n’arrivera pas à réduire le déficit budgétaire au cours de cette législature. En effet, l’effet boule de neige entraîné par le vieillissement de la population s’accélère, et on ne parle même pas des efforts consentis pour la défense, ni des efforts à fournir pour la transition climatique.

Cette taxe sur les plus-values signifiera peut-être moins la fin d’un épisode politique pour l’Arizona que le début d’un nouveau, car une fois passé le stade de la désillusion, on se demandera s’il sera possible d’ouvrir de nouveau le robinet de l’impôt.



"...a most excellent barbarian ... Genghis Khan!"
-- _Bill And Ted's Excellent Adventure_