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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Canicule: où est passée la ministre flamande du Climat, Melissa Depraetere?

([Environnement, Opinions, Politique] 2025-07-01 (De Standaard))


Partout, le pays baigne dans une douce ivresse, imprégnée à la fois de la langueur de la pleine saison et de la luminosité éclatante du solstice. L’été, dans tout ce qu’il a de meilleur. Cette combinaison de chaleur, de clarté et d’ensoleillement, à la fin juin, reste rare sous nos latitudes. Or, toutes les données convergent : les températures continueront à grimper dans les décennies à venir, jusqu’à atteindre 4 °C de plus d’ici la fin du siècle. Nous vivons les plus beaux jours du dérèglement climatique.

Cette année, ce temps a des allures de bénédiction, après la grisaille interminable de l’hiver dernier. Mais même ceux qui aiment répéter, un brin cyniques, que si le changement climatique ressemble à ça, ils en redemandent, auront du mal à profiter pleinement de l’instant. L’inquiétude porte sur les conséquences.

Car la situation nous échappe. Dans les années 1960 et 1970, les étés en Belgique ne comptaient la plupart du temps pas une seule journée au-dessus de 30 °C. Cette semaine, le mercure dépassera les 35. En France, certains endroits franchiront les 40. La mer du Nord est déjà 3 degrés plus chaude que la normale. La Méditerranée, 5 degrés plus chaude en France, 6 en Espagne. À l’automne, cette situation pourrait provoquer des tempêtes d’une violence inouïe. Les forêts et l’agriculture, elles, souffrent déjà d’une sécheresse historique, laquelle intensifie la chaleur, qui elle-même aggrave la sécheresse. Nous sommes entrés dans la première phase d’un vaste dérèglement écologique où tout change en même temps. Et nous savons que le dérèglement climatique n’est pas un phénomène progressif.

A relire

[1]Sécheresse: les réactions du ministre Brouns aussi rares que la pluie

Pourtant, nous nous raccrochons encore à deux vieux poncifs. Le premier : croire que la résilience est une question de responsabilité individuelle. Boire de l’eau, installer la climatisation, partir en vacances dans le Nord. Le second : penser que l’État peut nous sauver moyennant quelques petits ajustements. C’est ce qu’on appelle les stratégies d’adaptation. Politiquement, ça rassure. À Fourons, les propriétaires peuvent ainsi bénéficier d’une prime de 5 000 euros pour calfeutrer portes et fenêtres, en prévision d’une prochaine « bombe d’eau » qui ferait à nouveau déborder la Berwinne. Pour le reste, il faut bien s’en remettre aux dieux, puisque personne ne peut garantir qu’il n’y aura plus jamais d’inondations, comme l’a admis le ministre de l’Environnement Jo Brouns (CD&V) lors d’un point presse ce week-end dans cette commune.

Ce qui sidère, c’est le désengagement politique récent face au changement climatique. Puisse la semaine caniculaire qui s’annonce inciter la ministre flamande du Climat – eh oui, nous en avons une, elle s’appelle Melissa Depraetere (Vooruit) – à enfin présenter son plan climat-énergie. Ce plan aurait dû être remis à l’Europe il y a un an déjà, mais il serait, paraît-il, largement insuffisant. Il serait irréaliste et hors de prix. Un argument qui sonne un peu faux au regard de la récente campagne de réarmement.

Un été torride s’ouvre donc pour Melissa Depraetere, où la ministre aura l’occasion de réaffirmer que seule une action publique ambitieuse et coordonnée, à tous les niveaux de pouvoir, peut encore empêcher que le climat ne déraille totalement. Car l’heure n’est plus aux intentions : il est temps d’agir. Politiquement, la ministre marche déjà sur des charbons ardents.

A relire

[2]Le gouvernement flamand freine ses ambitions climatiques: une nécessité économique ?



[1] https://daardaar.be/rubriques/opinions/secheresse-les-reactions-du-ministre-brouns-aussi-rares-que-la-pluie/

[2] https://daardaar.be/rubriques/economie/le-gouvernement-flamand-freine-ses-ambitions-climatiques-une-necessite-economique/



When we jumped into Sicily, the units became separated, and I couldn't find
anyone. Eventually I stumbled across two colonels, a major, three captains,
two lieutenants, and one rifleman, and we secured the bridge. Never in the
history of war have so few been led by so many.
-- General James Gavin