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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Qui, aujourd’hui, souhaite encore l’indépendance de la Flandre?

([Opinions, Politique] 2025-07-01 (De Standaard))


La Fête de la Communauté flamande s’accompagne traditionnellement d’un catalogue de revendications. Ce qui donne l’impression que l’événement est récupéré à des fins politiques. Et pourtant, chacun, quelle que soit son origine, peut célébrer le 11 juillet comme bon lui semble. Après l’émancipation culturelle, socio-économique et institutionnelle, le référentiel flamand semble désormais acquis, même s’il coïncide en grande partie avec le canon belge.

Dans dix jours, ce sera la Fête nationale. Cette année, elle pèsera plus lourd que la fête du 11 juillet pour Bart De Wever (N-VA), fonction oblige. En tant que Premier ministre de Belgique, le chef de file des nationalistes flamands ne peut en effet faire l’impasse sur les festivités aux côtés du roi Philippe. Étrange ? Pas dans cette Belgique-là, qui demeure le seul pays au monde où c’est la majorité qui souhaite se séparer de la minorité. Et lorsque cette majorité vote nationaliste, le parti élu obtient logiquement le poste de Premier ministre. Allez comprendre.

On sait à présent que De Wever est un spécialiste du revirement stratégique. Faute de majorité en faveur d’une réforme de l’État, il se replie sur la doctrine de Frans Van Cauwelaert, un politicien anversois qui prônait l’idée que la Flandre devait utiliser son poids démographique pour façonner la Belgique à sa guise. Même plus besoin alors de compromis avec les francophones, et des concessions qui vont avec.

A relire

[1]Pourquoi les Flamands sont-ils si nombreux à ne pas vouloir fêter le 11 juillet?

Le Premier ministre lui-même parle d’« [2]occuper le fort ». Une formule qio ne manque pas d’assurance. Les Flamands sont plus prospères que les Bruxellois ou les Wallons. La Flandre peut donc se permettre d’investir dans l’aéroport national, au détriment des francophones. Des cadres flamands dirigent désormais des entreprises publiques fédérales. De Wever affirme que son gouvernement applique enfin la politique que les Flamands réclament : en matière d’emploi, d’énergie, de migration.

Pendant des années, la N-VA a défendu la scission du pays au nom d’un « Wallonie de gauche » incompatible avec un « Flandre de droite ». Mais cette fracture a perdu son sens après le basculement politique historique d’il y a un an, lorsque la Wallonie a viré au centre-droit. L’argument de vente a perdu de sa valeur. Dans un contexte géopolitique incertain, les querelles communautaires passent nécessairement au second plan.

Moyennant l’approbation des électeurs, la coalition Arizona rempilera sans doute en 2029, et De Wever continuera d’occuper le fort. Les nationalistes flamands endurcis devront alors se faire une raison : l’indépendance ne sera pas pour demain. Et la question se pose ainsi avec sans cesse avec plus d’insistance : qui, aujourd’hui, souhaite encore le séparatisme au nord du pays ? Que reste-t-il à conquérir, si la Belgique tout entière est déjà à la solde de la Flandre ?

A relire

[3]« L’occupation du fort » : voici la stratégie de la N-VA pour conquérir la Belgique



[1] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/pourquoi-les-flamands-sont-ils-si-nombreux-a-ne-pas-vouloir-feter-le-11-juillet/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/loccupation-du-fort-voici-la-strategie-de-la-n-va-pour-conquerir-la-belgique/

[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/loccupation-du-fort-voici-la-strategie-de-la-n-va-pour-conquerir-la-belgique/



The only solution is ... a balance of power. We arm our side with exactly
that much more. A balance of power -- the trickiest, most difficult,
dirtiest game of them all. But the only one that preserves both sides.
-- Kirk, "A Private Little War", stardate 4211.8