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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Le drapeau israélien sur l’hôtel de ville d’Anvers sème la discorde

([Opinions, Politique] 2025-06-01 (Gazet van Antwerpen))


Le différend qui règne au sein de la coalition anversoise à propos du drapeau israélien hissé sur l’hôtel de ville a atteint son paroxysme lundi soir, lors du conseil communal. Vooruit a soutenu une motion du parti d’opposition Groen demandant le retrait du drapeau. « Vooruit est influencé par le PTB », entend-on dans les rangs de la N-VA. La cheffe de groupe Vooruit à Anvers, Kathleen Van Brempt, dément cette accusation. « Pour nous, c’est une question d’éthique. »

Kathleen Van Brempt avait prévenu Koen Kennis (N-VA), bourgmestre faisant fonction : son groupe allait soutenir la motion déposée par Groen. « J’ai effectivement informé notre partenaire de coalition au préalable », explique-t-elle. « Et même si nous avons des divergences profondes sur ce sujet et une vision différente de la neutralité, je pense qu’il est essentiel de pouvoir se parler avec respect. On ne gouverne pas seuls. Les violences de guerre à Gaza, qui ont déjà causé 100 000 morts, nous bouleversent, tout comme nos électeurs. Voir le drapeau israélien flotter sur l’hôtel de ville heurte de nombreux Anversois. »

Le vote de la motion s’est soldé par une égalité parfaite : au bout du suspense, 23 conseillers (Groen, PTB, Vooruit et CD&V) ont voté pour le retrait du drapeau, tandis que les 23 élus de la N-VA et du Vlaams Belang s’y sont opposés. Faute de majorité, le drapeau israélien reste donc en place. Dans la foulée du conseil communal, Koen Kennis n’a pas caché son mécontentement face aux dissidents. « J’ai pourtant tenté de les dissuader », a-t-il déclaré. « Une vive discussion avec Vooruit s’impose. Pas question de revivre ce genre d’entourloupes au quotidien. Une telle fronde entrave les rouages d’une coalition. Les représentants de Vooruit doivent garder à l’esprit qu’ils en ont fait partie. »

A relire

[1]Conflit à Gaza: «Où sont les larmes de De Wever?»

Un désaccord assumé



Selon Kathleen Van Brempt, l’épisode ne détériorera pas la relation de son parti avec la N-VA. « Il s’agit d’un simple désaccord de fond », précise-t-elle. « Nous avons mené un débat démocratique au sein du collège des échevins et au conseil communal. Malheureusement, aucune majorité ne s’est finalement dégagée. C’est ainsi que fonctionne la démocratie. »

La N-VA reproche à son partenaire de coalition de s’être laissé influencer par le PVDA, qui avait lancé une campagne sur les réseaux sociaux. Kathleen Van Brempt balaie cette critique du revers de la main. «Non, nous ne réagissions pax aux provocations du PVDA », assure-t-elle. « D’ailleurs, je déplore fortement l’ambiance délétère que certaines formations véhiculent (le PVDA est visé, ndlr). »

Du côté de Vooruit, on affirme qu’aucun compromis n’était envisageable. La N-VA campe sur le protocole en matière de drapeaux, en vigueur depuis près de 80 ans. « Ce protocole est parfaitement neutre, et fait abstraction de ce qu’il se passe dans le monde », explique Koen Kennis. « La ville compte plus de 174 nationalités et communautés. Elle est un foyer pour tous. Importer des conflits étrangers fragilise notre tissu social. »

Une source interne à la N-VA doute que retirer le drapeau israélien aurait ramené le calme à Anvers. « Comment la communauté juive aurait-elle réagi, pensez-vous ? Il y aurait certainement eu des remous. Vooruit prétend vouloir collaborer au-delà des lignes partisanes, à condition que nous jouions leur jeu. Ce n’est pas ce que j’appelle de la collaboration. »

Des émotions, mais peu de compromis



Un compromis était-il réellement impossible ? La discussion est-elle aussi binaire ? « L’erreur est d’avoir voulu faire une exception arbitraire à une règle établie », déplore-t-on à la N-VA. « Si l’on se laisse emporter par les émotions, aussi légitimes soient-elles, le règlement passe à la trappe. Il eût été judicieux de revoir l’ensemble du protocole, en interdisant par exemple la présence de drapeaux de pays impliqués dans des conflits militaires territoriaux, sauf en cas d’alliance formelle avec la Belgique, à la manière de l’OTAN. Une telle approche aurait été plus cohérente, d’autant plus qu’elle s’appliquerait aux autres conflits dans le monde. Et surtout, cela aurait évité une récupération politique grossière, comme c’est le cas aujourd’hui. »

Pour les socialistes flamands, le chapitre semble clos. Le parti ne souhaite tout simplement pas envenimer la situation à Anvers. « Nous aurions pu dire : ‘Soit le drapeau disparaît, soit la coalition éclate.’ Mais nous ne l’avons pas fait », conclut une source interne.

A relire

[2]Comment la N-VA est devenue un parti pro-israélien



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/conflit-gaza-larmes-dewever/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/comment-la-n-va-est-devenue-un-parti-pro-israelien/



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If a string has one end, then it has another end.