Quand l’extrême droite néerlandaise prend pour modèle la Belgique
([Opinions, Politique] 2025-06-01 (Het Laatste Nieuws))
- Reference: 2025-06_Belgaimage-36582140-1-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/quand-lextreme-droite-neerlandaise-prend-pour-modele-la-belgique/
- Source link: https://www.hln.be/opinie/dat-nederland-zich-niet-bij-de-migratiebrief-van-de-wever-kon-aansluiten-moet-tot-grote-ergernis-hebben-geleid~a19ee7e9/
Stupeur pour le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken. Alors que son parti étrille chaque semaine le gouvernement De Wever, accusé d’une totale inconsistance dans sa politique migratoire, voilà que son grand allié, Geert Wilders (chef de file du parti d’extrême droite néerlandais PVV), qualifie la Belgique de quasi-modèle en matière d’immigration. Il fut un temps où c’est nous qui qualifiions ainsi les Pays-Bas. Mais quand le gouvernement Wilders prônait l’une des politiques d’asile les plus strictes, ses « nouvelles mesures » étaient en réalité en vigueur chez nous depuis plusieurs années.
Que son pays ne signe pas la lettre de Bart De Wever (N-VA) et de la Première ministre italienne Giorgia Meloni pour un durcissement de la politique migratoire européenne, a dû rester en travers de la gorge de Geert Wilders. Une lettre cosignée par neuf États membres européens : cinq comptant des socialistes au gouvernement et même deux – le Danemark et la Lituanie – dirigés par un Premier ministre socialiste. Ce fut d’ailleurs l’argument avancé par Bart De Wever pour désamorcer les critiques du PS. Mais aux Pays-Bas, le parti dissident de centre droit NSC (Nieuw Sociaal Contract (Nouveau Contrat Social), fondé par Pieter Omtzigt qui annoncé il y a peu son retrait du monde politique, ndlr) a mené une âpre résistance. Et quand la formation majoritaire d’une coalition, farouche partisane d’une ligne dure en matière d’immigration, échoue à faire signer un tel plaidoyer, la défaite est pour le moins douloureuse.
A relire
[1]La nouvelle coalition néerlandaise de Wilders fait rêver le Belang… à tort
Ajoutez à cela la motion qu’a voulu faire adopter le PVV de Geert Wilders la semaine dernière, pour interdire l’accueil des hommes seuls demandant l’asile. La raison ? Faute de places d’accueil, la Belgique ne leur offre plus systématiquement le gîte et le couvert, ce qui provoquerait selon le PVV un afflux de ces hommes vers les Pays-Bas. Le PVV veut donc suivre les traces de Nicole De Moor. Mais qui bloque une fois encore ? Le NSC. Bref, ce qu’une secrétaire d’État CD&V est parvenue à faire dans une coalition de centre gauche en Belgique, ne serait pas à la portée du gouvernement néerlandais le plus à droite que le pays ait connu, avec à son bord l’extrême droite ?
Difficile ne pas songer à la chute du gouvernement Michel sur le pacte migratoire. La crainte de la N-VA de perdre sa crédibilité en matière d’immigration a sans doute aussi été celle du PVV. Cela n’exonère bien évidemment pas le parti de toute responsabilité, lui qui détient le portefeuille de la Migration. Geert Wilders dit, de plus, que ses partenaires n’ont pas torpillé d’emblée la motion, mais ont demandé une proposition de la ministre compétente. Ou, à défaut, un projet de loi via le Parlement. Une piste que le leader d’extrême droite balaie d’un revers de la main. Si ce scepticisme a des raisons historiques, il trahit aussi un certain mépris pour la démocratie. Peut-être a-t-il vu, dans la chute du gouvernement – sur son thème fétiche, l’asile – une sortie idéale, au moment où les sondages s’effritent. Mais si après une victoire historique, un parti ne parvient pas à mettre en œuvre sa politique, pourquoi en serait-il autrement demain ?
A relire
[2]Les élections aux Pays-Bas prédisent ce qui va se passer en Flandre, à une différence près…
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-nouvelle-coalition-neerlandaise-de-wilders-fait-rever-le-belang-a-tort/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-elections-aux-pays-bas-predisent-ce-qui-va-se-passer-en-flandre-a-une-difference-pres/
Que son pays ne signe pas la lettre de Bart De Wever (N-VA) et de la Première ministre italienne Giorgia Meloni pour un durcissement de la politique migratoire européenne, a dû rester en travers de la gorge de Geert Wilders. Une lettre cosignée par neuf États membres européens : cinq comptant des socialistes au gouvernement et même deux – le Danemark et la Lituanie – dirigés par un Premier ministre socialiste. Ce fut d’ailleurs l’argument avancé par Bart De Wever pour désamorcer les critiques du PS. Mais aux Pays-Bas, le parti dissident de centre droit NSC (Nieuw Sociaal Contract (Nouveau Contrat Social), fondé par Pieter Omtzigt qui annoncé il y a peu son retrait du monde politique, ndlr) a mené une âpre résistance. Et quand la formation majoritaire d’une coalition, farouche partisane d’une ligne dure en matière d’immigration, échoue à faire signer un tel plaidoyer, la défaite est pour le moins douloureuse.
A relire
[1]La nouvelle coalition néerlandaise de Wilders fait rêver le Belang… à tort
Ajoutez à cela la motion qu’a voulu faire adopter le PVV de Geert Wilders la semaine dernière, pour interdire l’accueil des hommes seuls demandant l’asile. La raison ? Faute de places d’accueil, la Belgique ne leur offre plus systématiquement le gîte et le couvert, ce qui provoquerait selon le PVV un afflux de ces hommes vers les Pays-Bas. Le PVV veut donc suivre les traces de Nicole De Moor. Mais qui bloque une fois encore ? Le NSC. Bref, ce qu’une secrétaire d’État CD&V est parvenue à faire dans une coalition de centre gauche en Belgique, ne serait pas à la portée du gouvernement néerlandais le plus à droite que le pays ait connu, avec à son bord l’extrême droite ?
Difficile ne pas songer à la chute du gouvernement Michel sur le pacte migratoire. La crainte de la N-VA de perdre sa crédibilité en matière d’immigration a sans doute aussi été celle du PVV. Cela n’exonère bien évidemment pas le parti de toute responsabilité, lui qui détient le portefeuille de la Migration. Geert Wilders dit, de plus, que ses partenaires n’ont pas torpillé d’emblée la motion, mais ont demandé une proposition de la ministre compétente. Ou, à défaut, un projet de loi via le Parlement. Une piste que le leader d’extrême droite balaie d’un revers de la main. Si ce scepticisme a des raisons historiques, il trahit aussi un certain mépris pour la démocratie. Peut-être a-t-il vu, dans la chute du gouvernement – sur son thème fétiche, l’asile – une sortie idéale, au moment où les sondages s’effritent. Mais si après une victoire historique, un parti ne parvient pas à mettre en œuvre sa politique, pourquoi en serait-il autrement demain ?
A relire
[2]Les élections aux Pays-Bas prédisent ce qui va se passer en Flandre, à une différence près…
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-nouvelle-coalition-neerlandaise-de-wilders-fait-rever-le-belang-a-tort/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-elections-aux-pays-bas-predisent-ce-qui-va-se-passer-en-flandre-a-une-difference-pres/