Tom Waes, l’acteur d’Undercover condamné pour alcool au volant, sur la voie de la rédemption ?
([Culture et Médias] 2025-06-01 (DaarDaar))
- Reference: 2025-06_Belgaimage-2256533-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/tom-waes-lacteur-dundercover-condamne-pour-alcool-au-volant-sur-la-voie-de-la-redemption/
- Source link: https://www.rtbf.be/article/qui-est-tom-waes-l-acteur-d-undercover-condamne-pour-alcool-au-volant-en-pleine-redemption-11553471
Il chantait “Dos Cervezas” en riant, mais c’est un accident sous l’emprise de l’alcool qui l’a plongé dans le coma. Qui est Tom Waes, figure adorée de la télé flamande, qui se retrouve aujourd’hui au cœur d’un scandale qui pourrait redéfinir sa carrière ?
« J’ai honte. Il n’existe aucune excuse pour justifier la très grave erreur que j’ai commise. J’accepte ma peine et elle est juste », a réagi Tom Waes, lundi soir lors de l’émission ‘De Afspraak’ sur Canvas à la suite de sa condamnation.
La nuit 29 au 30 novembre 2024, le présentateur flamand est grièvement blessé dans un accident de voiture sur le ring d’Anvers. Au volant de sa Porsche 911, il percute un véhicule amortisseur de chocs placé devant un chantier. L’impact est violent, les images choquent.
Transporté à l’hôpital dans un état critique, il est plongé dans un coma artificiel. Il faudra plusieurs jours pour que son état se stabilise. Les analyses révèlent que l’acteur avait un taux d’alcoolémie de 2,44g/l, soit près de cinq fois la limite autorisée en Belgique, et qu’il ne portait pas de ceinture de sécurité. Un ouvrier présent dans le véhicule de signalisation est également légèrement blessé dans l’accident.
Cet accident a suscité une vive émotion en Flandre, faisant la une de tous les journaux.
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Cinq mois plus tard, le tribunal de police d’Anvers vient de prononcer son verdict : trois mois de suspension de permis, dont un mois avec sursis, l’installation d’un éthylotest antidémarrage pendant un an, une amende de 2500 euros et il doit également repasser son permis.
« Je rejoue ce film dans ma tête sans cesse : pourquoi ai-je fait ça ? Parce que j’ai trop bu. Voilà pourquoi. Tu ne réfléchis pas, et tu montes dans cette voiture, c’est la chose la plus stupide que j’ai faite”, confie-t-il auprès de nos collègues de la VRT.
Comment expliquer que l’accident routier de cette personnalité flamande suscite tant d’émoi au nord du pays ? Pour le savoir, retour sur le parcours de cette figure mythique du paysage audiovisuel flamand.
Avant de devenir acteur et animateur, Tom Waes a travaillé sept ans comme plongeur sous-marin pour des plateformes pétrolières. Il a commencé à percer à la télévision en 2005 quand il a incarné un rôle dans « Het Geslacht De Pauw », une parodie d’une émission de téléréalité réalisée par le prducteur de télévision Bart De Pauw.
Il a ensuite enchaîné les apparitions dans d’autres films ou comme présentateur de programmes TV. En 2008, il a même l’occasion de présenter sa propre émission : « Tomtesterom ». À l’aide de modes d’emploi ou de livres d’apprentissage, il essaie de relever différents défis comme : « Comment devenir paparazzi ? », « Comment hypnotiser des requins ? »
Ces challenges lui ont, par exemple, permis de faire son entrée dans le Guinness book des records comme l’homme qui mange une pizza le plus vite possible. Il a aussi battu le record belge du saut à ski.
Sa participation au quiz De Slimste Mens ter Wereld en 2015 n’est pas non plus passée inaperçue puisqu’il a remporté le quiz le plus connu de Flandre.
[1]Qui est-ce? Tom Waes, l’Indiana Jones contraint de découvrir la Flandre à défaut du monde
Le « Bekende Vlaming » (Flamand célèbre) est devenu le roi de l’audimat depuis quelques années. Les émissions/séries auxquelles il contribue font un carton et dépassent souvent le million de téléspectateurs. En 2019, « Reizen Waes in Europa » atteint par exemple près 1,9 million de téléspectateurs. Dans cette émission, le présentateur explore des régions peu fréquentées par les touristes en raison de dangers ou d’instabilité, à la recherche d’histoires captivantes.
En 2024, la VRT troque « Reizen Waes », contre « Kamp Waes »: une émission où quinze citoyens suivent des entraînements au sein des forces spéciales de l’armée belge. Actions, émotions, conditions extrêmes… tous les éléments sont au rendez-vous pour une série couronnée de succès. Résultat : en 2024 c’est l’émission la plus regardée sur les chaînes flamandes avec près de deux millions de téléspectateurs.
Même à l’international, le visage de Waes s’exporte. Dans la série Undercover, disponible sur Netflix, il incarne un agent infiltré dans les milieux de la drogue. Un rôle qui le révèle à un public plus large, traversant même la frontière linguistique, pourtant souvent imperméable, en matière de culture.
Mais c’est dans Het Verhaal van Vlaanderen que Tom Waes s’illustre comme conteur : il retrace l’histoire de la Flandre à travers une série-documentaire ambitieuse. Costumé, incarné, pédagogique, son récit rend l’histoire accessible et humaine. Même si la série ne fait pas l’unanimité – certains la jugent trop coûteuse et idéologiquement orientée – elle connaît un véritable succès populaire.
[2]La VRT diffuse l’émission L’histoire de la Flandre : de la propagande nationaliste ?
En plus de ses exploits audiovisuels, Tom Waes a aussi flirté avec le monde de la musique. Et pas de manière anodine.
En 2010, l’Anversois sort la chanson « Dos Cervezas ». Ce tube aux paroles simplistes atteindra le sommet de l’Ultratop flamand et restera parmi les meilleures ventes pendant de nombreuses semaines. L’alcool reste un thème constant : « saoûl, je marchais sur la plage, une bière à la main. »
Il récidive avec une deuxième chanson, intitulée « Één is geen », qu’on pourrait traduire par « Une en plus, ça ne compte pas vraiment. » Dans cette chanson, il fait littéralement l’apologie de l’alcool : « Quand on va boire un verre le soir avec les amis, ce n’est qu’après deux bières qu’on s’amuse vraiment. »
En 2018, il adapte aussi son premier hit une version russe de « Dos Cervezas » à l’occasion du mondial de foot. En toute logique, les bières ont laissé place à la vodka, ce qui donnera « Dva vodka »…
Le verdict des juges prend en compte le passé de Tom Waes : dans le passé, il a dix infractions routières : neuf dépassements des limites de vitesse et une autre conduite en état d’ivresse.
Cette nouvelle affaire laisse une tache sur l’image de la célébrité flamande, estime Kris Vanmarsenille, éditorialiste du quotidien Gazet Van Antwerpen dans un papier traduit par DaarDaar : « S’il veut garder les faveurs des téléspectateurs flamands, il n’a qu’une seule voie possible : reconnaître ses torts, assumer sa sanction et s’ériger en fervent défenseur de la sobriété au volant. S’il ne daigne pas mettre sa notoriété au service de cette cause, il perdra définitivement de sa superbe. »
Et c’est précisément la voie que l’acteur semble suivre. Quelques mois après l’accident, Tom Waes décide de vendre aux enchères sa Porsche déclassée. Montant récolté : 37.000 euros. Une partie est reversée au Fonds Emilie Leus, du nom d’une jeune fille fauchée par un conducteur ivre.
« S’il veut garder les faveurs des téléspectateurs flamands, il n’a qu’une seule voie possible : reconnaître ses torts, assumer sa sanction et s’ériger en fervent défenseur de la sobriété au volant. »
Le père de la victime, à l’origine du fonds, a même proposé à Tom Waes de collaborer : « Vincent Leus m’a demandé de soutenir son initiative : placer des machines qui ressemblent à des distributeurs de boissons à la sortie des festivals où les festivaliers peuvent passer un éthylotest. On dialogue ensuite avec eux : ‘Comment rentres-tu chez toi ?’ ‘N’attendrais-tu pas avant de reprendre la route’, ‘As-tu d’autres plans ?’ Tout ce que je n’ai pas fait, en bref », a-t-il commenté sur le plateau de De Afspraak.
Le présentateur phare de la VRT annonce par ailleurs qu’il va collaborer avec la chaîne publique flamande pour « travailleur autour de la sécurité routière. » Son image pourrait ainsi être mise au service de la prévention.
D’ici-là, lancera-t-il bientôt un nouveau tube ? « Boire ou conduire, il faut choisir ? », « Jamais sans mon mocktail ? » ou « Deux Konbucha ? »
[3]Alcool au volant: et si Tom Waes devenait l’apôtre de la tolérance zéro ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/qui-est-ce-tom-waes-lindiana-jones-contraint-de-decouvrir-la-flandre-a-defaut-du-monde/
[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/la-vrt-diffuse-lemission-lhistoire-de-la-flandre-de-la-propagande-nationaliste/
[3] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/alcool-au-volant-et-si-tom-waes-devenait-lapotre-de-la-tolerance-zero/
« J’ai honte. Il n’existe aucune excuse pour justifier la très grave erreur que j’ai commise. J’accepte ma peine et elle est juste », a réagi Tom Waes, lundi soir lors de l’émission ‘De Afspraak’ sur Canvas à la suite de sa condamnation.
Retour sur « l’affaire Tom Waes »
La nuit 29 au 30 novembre 2024, le présentateur flamand est grièvement blessé dans un accident de voiture sur le ring d’Anvers. Au volant de sa Porsche 911, il percute un véhicule amortisseur de chocs placé devant un chantier. L’impact est violent, les images choquent.
Transporté à l’hôpital dans un état critique, il est plongé dans un coma artificiel. Il faudra plusieurs jours pour que son état se stabilise. Les analyses révèlent que l’acteur avait un taux d’alcoolémie de 2,44g/l, soit près de cinq fois la limite autorisée en Belgique, et qu’il ne portait pas de ceinture de sécurité. Un ouvrier présent dans le véhicule de signalisation est également légèrement blessé dans l’accident.
Cet accident a suscité une vive émotion en Flandre, faisant la une de tous les journaux.
<br />
Cinq mois plus tard, le tribunal de police d’Anvers vient de prononcer son verdict : trois mois de suspension de permis, dont un mois avec sursis, l’installation d’un éthylotest antidémarrage pendant un an, une amende de 2500 euros et il doit également repasser son permis.
« Je rejoue ce film dans ma tête sans cesse : pourquoi ai-je fait ça ? Parce que j’ai trop bu. Voilà pourquoi. Tu ne réfléchis pas, et tu montes dans cette voiture, c’est la chose la plus stupide que j’ai faite”, confie-t-il auprès de nos collègues de la VRT.
Un plongeur devenu le « Flamand le plus intelligent »
Comment expliquer que l’accident routier de cette personnalité flamande suscite tant d’émoi au nord du pays ? Pour le savoir, retour sur le parcours de cette figure mythique du paysage audiovisuel flamand.
Avant de devenir acteur et animateur, Tom Waes a travaillé sept ans comme plongeur sous-marin pour des plateformes pétrolières. Il a commencé à percer à la télévision en 2005 quand il a incarné un rôle dans « Het Geslacht De Pauw », une parodie d’une émission de téléréalité réalisée par le prducteur de télévision Bart De Pauw.
Il a ensuite enchaîné les apparitions dans d’autres films ou comme présentateur de programmes TV. En 2008, il a même l’occasion de présenter sa propre émission : « Tomtesterom ». À l’aide de modes d’emploi ou de livres d’apprentissage, il essaie de relever différents défis comme : « Comment devenir paparazzi ? », « Comment hypnotiser des requins ? »
Ces challenges lui ont, par exemple, permis de faire son entrée dans le Guinness book des records comme l’homme qui mange une pizza le plus vite possible. Il a aussi battu le record belge du saut à ski.
Sa participation au quiz De Slimste Mens ter Wereld en 2015 n’est pas non plus passée inaperçue puisqu’il a remporté le quiz le plus connu de Flandre.
[1]Qui est-ce? Tom Waes, l’Indiana Jones contraint de découvrir la Flandre à défaut du monde
Le roi de l’audimat
Le « Bekende Vlaming » (Flamand célèbre) est devenu le roi de l’audimat depuis quelques années. Les émissions/séries auxquelles il contribue font un carton et dépassent souvent le million de téléspectateurs. En 2019, « Reizen Waes in Europa » atteint par exemple près 1,9 million de téléspectateurs. Dans cette émission, le présentateur explore des régions peu fréquentées par les touristes en raison de dangers ou d’instabilité, à la recherche d’histoires captivantes.
En 2024, la VRT troque « Reizen Waes », contre « Kamp Waes »: une émission où quinze citoyens suivent des entraînements au sein des forces spéciales de l’armée belge. Actions, émotions, conditions extrêmes… tous les éléments sont au rendez-vous pour une série couronnée de succès. Résultat : en 2024 c’est l’émission la plus regardée sur les chaînes flamandes avec près de deux millions de téléspectateurs.
Même à l’international, le visage de Waes s’exporte. Dans la série Undercover, disponible sur Netflix, il incarne un agent infiltré dans les milieux de la drogue. Un rôle qui le révèle à un public plus large, traversant même la frontière linguistique, pourtant souvent imperméable, en matière de culture.
Mais c’est dans Het Verhaal van Vlaanderen que Tom Waes s’illustre comme conteur : il retrace l’histoire de la Flandre à travers une série-documentaire ambitieuse. Costumé, incarné, pédagogique, son récit rend l’histoire accessible et humaine. Même si la série ne fait pas l’unanimité – certains la jugent trop coûteuse et idéologiquement orientée – elle connaît un véritable succès populaire.
[2]La VRT diffuse l’émission L’histoire de la Flandre : de la propagande nationaliste ?
De la bière à la vodka, il chante l’alcool
En plus de ses exploits audiovisuels, Tom Waes a aussi flirté avec le monde de la musique. Et pas de manière anodine.
En 2010, l’Anversois sort la chanson « Dos Cervezas ». Ce tube aux paroles simplistes atteindra le sommet de l’Ultratop flamand et restera parmi les meilleures ventes pendant de nombreuses semaines. L’alcool reste un thème constant : « saoûl, je marchais sur la plage, une bière à la main. »
Il récidive avec une deuxième chanson, intitulée « Één is geen », qu’on pourrait traduire par « Une en plus, ça ne compte pas vraiment. » Dans cette chanson, il fait littéralement l’apologie de l’alcool : « Quand on va boire un verre le soir avec les amis, ce n’est qu’après deux bières qu’on s’amuse vraiment. »
En 2018, il adapte aussi son premier hit une version russe de « Dos Cervezas » à l’occasion du mondial de foot. En toute logique, les bières ont laissé place à la vodka, ce qui donnera « Dva vodka »…
Un nouveau rôle : ambassadeur de la sobriété ?
Le verdict des juges prend en compte le passé de Tom Waes : dans le passé, il a dix infractions routières : neuf dépassements des limites de vitesse et une autre conduite en état d’ivresse.
Cette nouvelle affaire laisse une tache sur l’image de la célébrité flamande, estime Kris Vanmarsenille, éditorialiste du quotidien Gazet Van Antwerpen dans un papier traduit par DaarDaar : « S’il veut garder les faveurs des téléspectateurs flamands, il n’a qu’une seule voie possible : reconnaître ses torts, assumer sa sanction et s’ériger en fervent défenseur de la sobriété au volant. S’il ne daigne pas mettre sa notoriété au service de cette cause, il perdra définitivement de sa superbe. »
Et c’est précisément la voie que l’acteur semble suivre. Quelques mois après l’accident, Tom Waes décide de vendre aux enchères sa Porsche déclassée. Montant récolté : 37.000 euros. Une partie est reversée au Fonds Emilie Leus, du nom d’une jeune fille fauchée par un conducteur ivre.
« S’il veut garder les faveurs des téléspectateurs flamands, il n’a qu’une seule voie possible : reconnaître ses torts, assumer sa sanction et s’ériger en fervent défenseur de la sobriété au volant. »
Le père de la victime, à l’origine du fonds, a même proposé à Tom Waes de collaborer : « Vincent Leus m’a demandé de soutenir son initiative : placer des machines qui ressemblent à des distributeurs de boissons à la sortie des festivals où les festivaliers peuvent passer un éthylotest. On dialogue ensuite avec eux : ‘Comment rentres-tu chez toi ?’ ‘N’attendrais-tu pas avant de reprendre la route’, ‘As-tu d’autres plans ?’ Tout ce que je n’ai pas fait, en bref », a-t-il commenté sur le plateau de De Afspraak.
Le présentateur phare de la VRT annonce par ailleurs qu’il va collaborer avec la chaîne publique flamande pour « travailleur autour de la sécurité routière. » Son image pourrait ainsi être mise au service de la prévention.
D’ici-là, lancera-t-il bientôt un nouveau tube ? « Boire ou conduire, il faut choisir ? », « Jamais sans mon mocktail ? » ou « Deux Konbucha ? »
[3]Alcool au volant: et si Tom Waes devenait l’apôtre de la tolérance zéro ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/qui-est-ce-tom-waes-lindiana-jones-contraint-de-decouvrir-la-flandre-a-defaut-du-monde/
[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/la-vrt-diffuse-lemission-lhistoire-de-la-flandre-de-la-propagande-nationaliste/
[3] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/alcool-au-volant-et-si-tom-waes-devenait-lapotre-de-la-tolerance-zero/