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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

La Flandre a besoin de travailleurs migrants, et pas seulement d’universitaires étrangers

([Opinions, Travail & Santé] 2025-05-01 (Het Belang Van Limburg))


Le gouvernement flamand a trouvé un accord sur les travailleurs migrants. Hourra, bravo, serions-nous tentés de penser. Les nouvelles règles sont on ne peut plus claires : un accueil chaleureux et une procédure accélérée pour les universitaires, une porte fermée pour les non-diplômés. On la laisse toutefois légèrement entrouverte pour les saisonniers, dans le secteur fruitier par exemple, mais hormis quelques petites exceptions, la frontière restera étanche. On va mettre au travail les chômeurs flamands avant d’autoriser la migration de travailleurs non européens.

Commençons par les faits : la plupart des travailleurs migrants non diplômés proviennent de l’Union européenne. Cette règle ne vaut donc pas pour eux. Deuxièmement, la Flandre n’a pas besoin que d’ingénieurs, mais aussi d’ouvriers du bâtiment, de chauffeurs de poids lourds ou simplement d’éboueurs. Ce sont des professions que les Flamands rejettent de plus en plus souvent. À vrai dire, il existe des centaines de métiers en pénurie pour lesquels les employeurs ne trouvent pas de personnel, malgré tous les efforts fournis pour activer les chômeurs et les inactifs. Il est logique de commencer par aller puiser dans le stock de travailleurs à l’échelle locale, mais croire que cela résoudra tous nos problèmes, c’est se raconter des histoires.

Pour s’en persuader, il suffit de regarder les chiffres : plusieurs rapports de l’OCDE indiquent que nous accueillons particulièrement peu de migrants travailleurs non européens. Pour mille Flamands en âge de travailler, on ne compte qu’un seul migrant actif sur le marché de l’emploi. Ce chiffre est nettement inférieur à ceux des pays limitrophes, qui ont bien compris que l’arrivée de travailleurs migrants ne représentait pas une menace, mais bien une nécessité. Notre gouvernement se réfugie derrière l’argument du dumping social, des abus et des fraudes. Bien entendu qu’il faut s’y attaquer, mais la réponse ne peut quand même pas consister à bannir collectivement toute la catégorie des migrants non diplômés. On jette le bébé avec l’eau du bain.

La Flandre opte donc pour une politique idéologiquement pure, mais sans vision économique durable. Nous misons sur les « grands talents internationaux », tout en oubliant que notre économie ne peut pas tourner correctement sans personnes prêtes à exécuter des tâches sales, lourdes ou peu enviées. Nous nous tirons une balle dans le pied. La ministre de l’Emploi, Zuhal Demir (N-VA), elle-même fille d’un travailleur migrant courageux, devrait pourtant le savoir. Son père, par son travail, a non seulement contribué à la prospérité de la Flandre, mais en plus, il lui a offert la chance de faire des études et de devenir ministre. Quand le gouvernement enlèvera-t-il enfin ses œillères idéologiques et s’intéressera-t-il à la réalité du terrain ?

A relire

[1]Immigration: les contrôles aux frontières mettent à mal la prospérité de l’UE



[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/immigration-les-controles-aux-frontieres-mettent-a-mal-la-prosperite-de-lue/



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