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Sécheresse: les réactions du ministre Brouns aussi rares que la pluie

([Environnement, Opinions] 2025-05-01 (Gazet van Antwerpen))


« Rien ne laisse présager de la pluie dans les prochains jours, et cela fait déjà un bon moment que pas une goutte ne tombe. Et la chaleur n’arrange rien. Nous exhortons dès lors les citoyens à utiliser l’eau avec la plus grande parcimonie, et à ne pas perturber le système hydraulique en modifiant les barrages ou en érigeant des digues de leur propre initiative », déclarait encore vendredi le gouverneur de la province de Flandre-Occidentale, Carl Decaluwé. Ses homologues de Flandre-Orientale et d’Anvers ont adopté des mesures similaires : interdiction de captage dans plusieurs cours d’eau et appel à la modération dans l’usage de l’eau potable. Mais du côté du gouvernement flamand, c’est le silence radio. Le ministre flamand de l’Environnement, Jo Brouns (CD&V), n’a pas encore tiré la sonnette d’alarme.

Un silence qui commence à irriter les députés de la majorité, qui en attendent davantage de sa part. « Chaque semaine, je lui demande où en est son fameux plan Blue Deal 2.0. Ça commence à l’agacer », confie Andy Pieters (N-VA), député flamand et ancien chef de cabinet de Zuhal Demir, prédécesseure de Jo Brouns. « Mais il a promis de le mettre sur la table du gouvernement d’ici l’été. » Ce Blue Deal, imaginé par Zuhal Demir, est le plan de gestion de l’eau du gouvernement flamand. Il vise à permettre à la Flandre de faire face aux périodes de sécheresse, tout en évitant les inondations causées par les fortes pluies.

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Rassurer la population



Au-delà du Blue Deal qui se fait attendre, Andy Pieters déplore surtout l’absence de communication de Jo Brouns. « Quand la sécheresse sévissait, Zuhal Demir prenait au moins la peine de communiquer. À un moment donné, les problèmes finissent de toute façon par arriver au cabinet du ministre. Il s’agit, au fond, de rassurer la population : montrer que l’approvisionnement en eau potable n’est pas menacé. Or la dernière fois que Jo Brouns s’est exprimé sur la place publique, c’était pour parler d’éoliennes. »

L’autre parti de la majorité flamande reste lui aussi sur sa faim. « Lors de la formation du gouvernement, nous avions convenu que la lutte contre la pénurie d’eau devait être une priorité », rappelle Simon Bekaert (Vooruit), député flamand. « Force est de constater, pourtant, que le ministre soumet surtout des dossiers agricoles au conseil des ministres. Alors que la sécheresse est un enjeu à la fois environnemental et agricole. »

Le fait que Jo Brouns semble se reposer sur les pouvoirs locaux fait également grincer des dents. « Impossible de s’attaquer au problème de la sécheresse uniquement à cet échelon », souligne Simon Bekaert. « Il faut des mesures qui dépassent les frontières communales et leurs budgets. Nous avons déjà signalé à plusieurs reprises qu’il serait judicieux de passer à la vitesse supérieure. »

Feuille de route respectée



Du côté du cabinet du ministre, on balaie les critiques d’un revers de main. Si Jo Brouns n’est pas omniprésent sur les plateaux de télévision, ce serait aussi dû à un concours de circonstances. Il avait ainsi préparé une interview radio et des déclarations pour le journal télévisé à propos de la sécheresse… le jour de l’élection du nouveau pape. L’actualité a donc relégué la question climatique au second plan. « Pour l’instant, la feuille de route est suivie, et nous sommes toujours dans la phase provinciale. Il y a des accords clairs en matière de communication, et personne ne doit se marcher sur les pieds. Les citoyens ont besoin d’informations transparentes, et cette tâche incombe pour l’instant aux gouverneurs. Ceci dit, la sécheresse semble s’imposer dans la durée. La Région prendra donc bientôt le relais. Et à ce moment-là, le ministre communiquera de manière exhaustive. Pas d’inquiétude, le cabinet travaille activement sur le dossier. »

Jo Brouns a déjà dégagé un demi-milliard d’euros pour des travaux d’égouttage « cruciaux dans la lutte contre la sécheresse et les inondations », et se targue d’être en avance sur le programme du Blue Deal 2.0. « L’accord de gouvernement prévoit un an pour ce dossier, mais il sera finalisé avant l’été », assure-t-il. « Et cette version est fondamentalement différente du projet initial, qui était un plan fourre-tout où se croisaient toutes sortes de mesures. À présent, il s’agit d’un plan structuré sur la gestion des ressources hydriques. Son contenu est actuellement soumis à l’avis des comités consultatifs. »

Reste encore à convaincre ses collègues de débloquer les fonds nécessaires. « Il s’avère qu’Andy Pieters (N-VA) nous soutient pleinement », se réjouit l’intéressé. Au sein d’un gouvernement où la N-VA est d’ordinaire peu encline aux dépenses, un tel soutien sera « le bienvenu au moment des négociations ».

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[2]Le gouvernement flamand freine ses ambitions climatiques: une nécessité économique ?



[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/la-belgique-nest-pas-prete-a-affronter-une-multiplication-des-feux-de-foret/

[2] https://daardaar.be/rubriques/economie/le-gouvernement-flamand-freine-ses-ambitions-climatiques-une-necessite-economique/



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