La Communauté germanophone veut jouer dans la cour des grands: une ambition disproportionnée?
([Opinions, Politique] 2025-05-01 (GrenzEcho))
- Reference: 2025-05_487502142_1280714923592365_5332345371213288769_n-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/la-communaute-germanophone-veut-jouer-dans-la-cour-des-grands-une-ambition-disproportionnee/
- Source link: https://www.grenzecho.net/123454/artikel/2025-05-19/nabel-der-welt-die-dg-misst-sich-mit-grossen-staaten
Quel est l’impact de la politique américaine sur la Haute École autonome de la région Ostbelgien à Eupen ? Cette question a été abordée lors du contrôle du gouvernement par le Parlement de la Communauté germanophone (PCG). Imaginez : le président américain Donald Trump s’étouffe avec un sandwich et à Eupen, une filière d’études est suspendue…
Et ce n’est pas tout. L’Iran figure aussi à l’agenda géopolitique de l’Ostbelgien. Droits humains, exécutions, féminicides : des sujets qui font débat à Bruxelles, Berlin et New York… et à Eupen, bien sûr. Une question écrite déposée au PCG aborde la situation au Proche-Orient. On envisage des mesures : sensibilisation, initiatives éducatives. Pourquoi pas un « café démocratie » (espace de discussion citoyenne où chacun peut librement s’exprimer et débattre, ndlr) avec observation des ayatollahs ?
Revenons à la Haute école germanophone : l’ambassade américaine a envoyé aux écoles supérieures belges un questionnaire les sondant sur la liberté d’expression, « l’idéologie du genre », le patriotisme, etc. De toute évidence, les États-Unis ont envie de distribuer des bons et mauvais points (idéologiques), un peu comme à l’Eurovision de la chanson. La Haute École autonome de la Communauté germanophone a-t-elle aussi reçu ce questionnaire ? Non, indique l’établissement. Et même si c’était le cas, le décret spécial qui la régit y répond point par point : droits humains, libertés fondamentales, respect de la Constitution, tout y est. Et l’école de citer le ministre des Affaires étrangères : la Belgique ne reculera pas d’un millimètre sur sa position en matière de diversité sociale. L’ingérence étrangère ? Pas de ça chez nous !
Restons sur la scène internationale : fin avril, le PCG a approuvé, avec le plus grand sérieux, un traité international destiné à protéger la haute mer. Il s’agissait, à vrai dire, d’un décret d’assentiment ; le Parlement germanophone devait donc aussi l’avaliser. Mais la rhétorique des débats tournait autour de : ici commence notre responsabilité des océans. Nombriliste, vous trouvez ?
On finit immanquablement par se demander avec quels interlocuteurs la CG compte encore traiter ? La Chine ? La Russie ? Le canal de Suez ? Les thématiques ne manquent pas d’importance, certes. Mais quand une si petite communauté se mêle de politique étrangère, c’est un peu le colibri qui veut sauver la forêt. Avec tout le respect pour nos valeurs universelles, peut-être faudrait-il commencer par régler ses propres chantiers avant de s’attaquer au reste du monde.
A relire
[1]Luc Frank, député germanophone : « Mon lobby pour l’Ostbelgien à la Chambre commence maintenant »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/luc-frank-depute-germanophone-mon-lobby-pour-lostbelgien-a-la-chambre-commence-maintenant/
Et ce n’est pas tout. L’Iran figure aussi à l’agenda géopolitique de l’Ostbelgien. Droits humains, exécutions, féminicides : des sujets qui font débat à Bruxelles, Berlin et New York… et à Eupen, bien sûr. Une question écrite déposée au PCG aborde la situation au Proche-Orient. On envisage des mesures : sensibilisation, initiatives éducatives. Pourquoi pas un « café démocratie » (espace de discussion citoyenne où chacun peut librement s’exprimer et débattre, ndlr) avec observation des ayatollahs ?
Revenons à la Haute école germanophone : l’ambassade américaine a envoyé aux écoles supérieures belges un questionnaire les sondant sur la liberté d’expression, « l’idéologie du genre », le patriotisme, etc. De toute évidence, les États-Unis ont envie de distribuer des bons et mauvais points (idéologiques), un peu comme à l’Eurovision de la chanson. La Haute École autonome de la Communauté germanophone a-t-elle aussi reçu ce questionnaire ? Non, indique l’établissement. Et même si c’était le cas, le décret spécial qui la régit y répond point par point : droits humains, libertés fondamentales, respect de la Constitution, tout y est. Et l’école de citer le ministre des Affaires étrangères : la Belgique ne reculera pas d’un millimètre sur sa position en matière de diversité sociale. L’ingérence étrangère ? Pas de ça chez nous !
Restons sur la scène internationale : fin avril, le PCG a approuvé, avec le plus grand sérieux, un traité international destiné à protéger la haute mer. Il s’agissait, à vrai dire, d’un décret d’assentiment ; le Parlement germanophone devait donc aussi l’avaliser. Mais la rhétorique des débats tournait autour de : ici commence notre responsabilité des océans. Nombriliste, vous trouvez ?
On finit immanquablement par se demander avec quels interlocuteurs la CG compte encore traiter ? La Chine ? La Russie ? Le canal de Suez ? Les thématiques ne manquent pas d’importance, certes. Mais quand une si petite communauté se mêle de politique étrangère, c’est un peu le colibri qui veut sauver la forêt. Avec tout le respect pour nos valeurs universelles, peut-être faudrait-il commencer par régler ses propres chantiers avant de s’attaquer au reste du monde.
A relire
[1]Luc Frank, député germanophone : « Mon lobby pour l’Ostbelgien à la Chambre commence maintenant »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/luc-frank-depute-germanophone-mon-lobby-pour-lostbelgien-a-la-chambre-commence-maintenant/